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4-5 juin 2026
Salle Duroselle en Sorbonne
75005 Paris

Depuis 2019, en partenariat avec la Société d’histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle, les Rencontres du XIXe siècle réunissent des jeunes chercheuses et chercheurs, issu.e.s de différentes universités et appartenant à divers champs historiographiques, pour discuter d’une notion spécifique. Après « Petites et Grandes Rencontres » (Paris, 2019), « Populaire » (Toulouse, 2021), « Nature » (Dijon, 2022), « Progrès » (Lille, 2023), « Révolution[S] » (Le Mans, 2024) et « Empires » (Clermont-Ferrand, 2025), les septièmes Rencontres du XIXe siècle font leur parenthèse parisienne et sont consacrées aux « Violences ». Elles sont accueillies par le Centre d’histoire du XIXe siècle. La leçon inaugurale sera donnée par Anne-Emmanuelle Demartini.

Appel : 

Violences plurielles. Le XIXème siècle, s’il est à juste titre considéré comme celui du progrès, de l’espérance et de l’opportunité (Fureix, 2014), est aussi, paradoxalement, une période marquée quotidiennement par les violences, de nature, d’ampleur et d’intensité variables. Elles se caractérisent par la dégradation, voire la destruction, physique, psychique ou symbolique d’un individu ou d’un groupe donné. En outre, leurs définitions en elles-mêmes soulèvent de nombreux enjeux. Entre les guerres, les révolutions et tout ce qui fit cette « modernité désenchantée » (Fureix et Jarrige, 2015), ces violences, des plus collectives (guerres, révolutions) aux plus intimes (conjugales, intra-familiales), des plus systémiques (politiques, colonisation et/ou esclavage, industrialisation) aux plus individuelles (interpersonnelles), des plus manifestes (conquêtes, fait divers) aux plus invisibles (violences

environnementales, violences implicites), des plus extrêmes (massacres, répressions sanglantes) aux plus ordinaires (monde du travail, hiérarchies raciales, sociales et de genre) ; sont à la fois une « idée » obsédante pour les contemporains comme pour l’historien.ne, un prisme d’analyse utile pour penser les évolutions sociales et les interactions entre les individus et un objet d’étude à part entière. C’est avec cette pluralité des approches que les VIIe rencontres se proposent de les étudier. 

 

Concevoir les violences. Les violences sont, avant toute chose, des pratiques concrètes, qui se conçoivent selon des modalités différentes en fonction des acteurs qui les infligent ou les subissent, et des cadres et espaces dans lesquels elles s’exercent. Si certains lieux ou moments semblent évidemment propices à la mise en actes de violences, tels les guerres, les temps révolutionnaires ou les conquêtes coloniales, d’autres laissent s’exprimer des violences ordinaires (Poutrin et Lusset, 2022), plus discrètes mais non moins structurantes. On pensera par exemple aux manufactures et ateliers (Cohen, 2013), qui voient se mettre en place des modes de dominations physiques et psychologiques ou à la sphère domestique, jusqu’au huis-clos de la chambre à coucher (Limbada, 2023), marquées par les violences intergénérationnelles (Ambroise-Rendu, 2014) et de genre (Vanneau, 2023). Les violences s’insèrent toujours dans des dynamiques d’autorité plus ou moins affirmées (autorité d’un acteur, d’un rythme, d’une structure, etc.) qui, parce qu’ils sont en position dominante, sont en capacité d’exercer la contrainte, l’intrusion, la violation ou la privation. Ces dynamiques d’autorités, intéressantes à étudier pour elles-mêmes, se trouvent ainsi révélées par les violences qu’elles permettent et qui les illustrent

autant qu’elles les façonnent (Génard et Rossigneux-Méheust, 2023). En conséquence, elles nous semblent être une porte d’entrée intéressante pour aborder la question des pratiques de violence. Le comité sera attentif aux propositions travaillant sur les structures d’isolement, d’enfermement ou d’exclusion (Perrot, 2003) : par exemple, il serait intéressant d’interroger les violences qui ont cours dans le monde médical, notamment à l’égard des femmes – y compris dans une perspective intersectionnelle.

 

Les violences en question. Le XIXème siècle se distingue par un renouvellement de la réflexion sur les violences, en particulier au sujet de leur légitimité et de leur acceptabilité. Entre autres, on pourrait se demander si ces réflexions et leur portée concrète se reflètent sur le plan normatif (Riot-Sarcey, 2023). Par exemple, à la fin du siècle, lorsque se construisent le syndicalisme et les consciences de classe, c’est l’articulation de rapports de domination et des violences qui en résultent qui sont mis en exergue et condamnés par les penseurs du monde du travail. Ces réflexions traduisent une évolution des seuils de tolérance face aux violences. En effet, si elles sont pensées, elles sont aussi dénoncées, critiquées et font l’objet de réflexions législatives toujours plus importantes, en témoigne l’attention croissante des autorités politiques portée au maintien de l’ordre et à la sûreté (Houte, 2010), face à l’écart à la « norme » matérialisé par les émeutes et révoltes (Deluermoz, 2012). On pensera aussi aux

violences de guerre et à la prise en compte progressive du sort des blessés. Le XIXème siècle voit ainsi s’affirmer une condition de victimes, révélatrice d’un renouvellement du rapport aux violences. Il s’agira ainsi d’interroger les modalités de cette remise en question, d’en comprendre les ressorts (sociaux, politiques, culturels, médiatiques) et d’en évaluer les effets concrets sur les pratiques politiques (Caron, 2008), sur l’encadrement juridique, sur les formes de guerre, mais aussi sur les sensibilités collectives.

 

Violences et imaginaire social. L’expression des violences passe aussi par une production massive de discours (violents et sur la violence) dans le monde politique, la presse et l’expression populaire, y compris à échelle individuelle (Demartini et al., 2024). Le renouvellement historiographique sur la criminalité (Demartini, 2001, 2017 ; Kalifa, 1995 ; Ambroise-Rendu, 2006), a notamment porté son attention sur la construction du fait divers, ses effets et son langage. En France comme à l’étranger, ces mises en discours, faites tantôt pour légitimer, tantôt pour condamner les violences sont porteuses de significations et contribuent à façonner un imaginaire social que l’on peut approcher selon les prismes de l’histoire des représentations et sensibilités ou de l’histoire culturelle. En la matière, il faut noter que le XIXème siècle est celui d’une remise en question des canons artistiques autant en littérature qu’en art (Fraser, 1976 ; Graybill, 2016), allant jusqu’à créer une nouvelle esthétique de la violence voire de l’abject. En outre, les violences s’inscrivent dans un imaginaire du permis et du non permis, du légitime et de l’illégitime, de la norme et de la transgression, en même temps qu’elles participent à le produire (Corbin, 1999). Il sera utile de travailler sur cet imaginaire, de tenter d’en retracer les contours et les évolutions au fil du siècle. L’approche micro-historique pourrait ici être privilégiée, tant elle a montré son efficacité pour reconstituer les systèmes de représentation.

 

Violences informelles. Certaines violences échappent aux manifestations spectaculaires : elles relèvent de l’ordre du symbolique, du quotidien ou de la domination silencieuse (Bourdieu, 1979). Ces violences « normales » ou intériorisées (Mazurel, 2021, 2023), tant elles sont structurelles et structurantes, peuvent échapper au regard de l’historien.ne. C’est pourquoi il serait intéressant de les repérer et d’en mettre en relief les composantes. Notamment, l’historiographie récente a montré combien les violences raciales (Wacquant, 2024), sexistes et de classe traversent aussi bien les relations sociales ordinaires que les institutions et structures collectives. Dans le même ordre d’idée, les violences symboliques ou invisibles disent beaucoup des imaginaires sociaux et de leur traduction en pratiques, à toutes les échelles d’analyse. En termes de violences symboliques ou invisibles, on pensera aussi aux dominations silencieuses de la modernité et à leurs évolutions : l’interaction entre l’humain et son moyen productif ou de circulation et même avec son environnement sonore peuvent être porteurs de violences (Corbin, 1994), et inversément générer de nouvelles formes d’opposition (réaction à la modernité, conscience environnementale en gestation, etc.). Enfin, l’attention croissante portée aux violences au-delà de l’humain (Stépanoff, 2024), qu’il s’agisse de l’exploitation animale ou des violences environnementales (Jarrige et Le Roux, 2017 ; Fressoz et al., 2025), invite à élargir l’analyse pour comprendre avec plus d’acuité les dynamiques de domination et leurs significations potentielles.

 

Le sens des violences. L’étude des violences ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur leur sens. En effet, les violences sont aussi un langage (Audoin-Rouzeau, 2020), porteur de significations pour les contemporains comme pour l’historien.ne. Les analyser, c’est donc aussi chercher à décrypter ce qu’elles expriment des rapports sociaux, politiques, culturels, voire anthropologiques (Fassin, 2025). Par exemple, on ne comprendra pas la violence du monde militaire sans penser leurs spécificités, que sont la disciplinarisation, la légitimation et la brutalisation. Cette conscience des singularités des violences ne doit pas occulter les circulations de pratiques, que l’on pourra étudier (du champ militaire à celui du maintien de l’ordre, du monde du travail à celui de la rue, de l’abattoir à la criminalité, du groupe violent au groupe violenté). Les pratiques de violences s’inscrivent dans des continuum entre représentations et pratiques, faites d’imbrications, de superpositions et de transferts. Tenter de comprendre ce langage, c’est ainsi mettre en lumière le rôle structurant des violences dans l’histoire du XIXème siècle.

 

Nous rappelons que ces Rencontres sont destinées en priorité aux jeunes chercheuses et chercheurs, des doctorant.e.s de première année aux post-doctorant.e.s. L’ambition de cette manifestation est de favoriser la rencontre et le dialogue entre doctorant.e.s et jeunes docteur.e.s. La diversité des thèmes envisagés doit permettre un large panel de communications. Les propositions peuvent donc porter sur tout type de contexte et d’approche, de la micro-histoire à l’histoire globale et sont invitées à explorer un ou plusieurs des axes évoqués dans cet appel.

Modalités de soumission :

Les propositions de communication (en français ou en anglais, de 2 000 signes maximum) devront être envoyées à l’adresse rencontres19eme@gmail.com avant le 2 mars 2026, accompagnées d’un court CV. 

Le colloque se tiendra du 4 au 5 juin 2026 en Sorbonne (Salle Duroselle).

Le logement (dans la mesure du possible) et deux repas seront pris en charge par l’organisation, mais les frais de déplacement seront à la charge des participant.e.s et/ou de leur laboratoire de rattachement.

 

Comité scientifique : 

Théo Behra (Université de Strasbourg)

Chloé Chatrian (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Marie Clemenceau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

Étienne Hudon (Université Paris Cité / UQÀM)

Adélaïde Marine-Gougeon (Sorbonne Université)

Pierre-Louis Poyau (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

François Robinet (Université Clermont Auvergne / Université Savoie Mont Blanc)

Francesco Scatigna (University College Dublin)

]]> https://studioxix.hypotheses.org/3832/feed 0 Histoire de l’art écocritique – boîte à outils https://studioxix.hypotheses.org/3732 https://studioxix.hypotheses.org/3732#respond Fri, 07 Nov 2025 15:46:12 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3732 Pour accompagner la résidence INHALAB et vos propres travaux sur l’art du XIXe siècle, nous vous proposons ci-dessous une sélection de ressources bibliographiques liées à l’histoire environnementale et à la méthodologie écocritique. Une bibliographie partagée a également été créée sur Zotero : n’hésitez pas à nous écrire si vous souhaitez y contribuer !

Histoire de l’art écocritique – généralités 

Alan C. Braddock, Implication: An Ecocritical Dictionary for Art History, New Haven, Yale University Press, 2023.

Maura Coughlin,  Emily Gephart (dir.), Ecocriticism and the Anthropocene in Nineteenth-Century Art and Visual Culture, New York Routledge, 2019.

Cheryll Glotfelty, Harold Fromm (dir.), The Ecocriticism Reader: Landmarks in Literary Ecology, Athens, University of Georgia, 1996.

 Karl Kusserow, Picture Ecology: Art and Ecocriticism in a Planetary Perspective, New Haven, Yale University Press, 2021.

Timothy Morton, The Ecological Thought, Cambridge, Harvard University Press, 2010.

Andrew Patrizio, The Ecological Eye: Assembling an Ecocritical Art History, Manchester, Manchester University Press, 2019.

Estelle Zhong Mengual, Apprendre à voir : le point de vue du vivant, Arles, Actes Sud, 2021.

Histoire environnementale

Anne-Claude Ambroise-Rendu, Steve Hagimont, Charles-François Mathis, et Alexis Vrignon, Une histoire des luttes pour l’environnement: 18e-20e, trois siècles de débats et de combats, Paris, Textuel, 2021.

Peter Brimblecombe, The Big Smoke: A History of Air Pollution in London since Medieval Times, Londres, Routledge, 2012.

Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale: penser l’écologie depuis le monde caribéen, Paris, Points, 2024.

Jean-Baptiste Fressoz, François Jarrige, Thomas Le Roux, Corinne Marache, Vincent Julien, Une histoire environnementale de la France, Paris, La Découverte, 2025.

François Jarrige et Thomas Le Roux, La contamination du monde: une histoire des pollutions à l’âge industriel, Paris, Éditions du Seuil, 2020.

François Jarrige et Alexis Vrignon (dir.), Face à la puissance. Une histoire des énergies alternatives à l’âge industriel, Paris, Éd. La Découverte, 2020.

Andreas Malm, Fossil Capital: The Rise of Steam-Power and the Roots of Global Warming, Londres, Verso, 2016.

Charles-François Mathis, In nature we trust: les paysages anglais à l’ère industrielle, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, Collection du Centre Roland Mousnier,  2010.

Charles-François Mathis, Émilie-Anne Pépy, La ville végétale: une histoire de la nature en milieu urbain (France XVIIe-XXIe) siècle, Ceyzérieu, Champ Vallon, 2017.

Charles-François Mathis, La civilisation du charbon: en Angleterre, du règne de Victoria à la Seconde Guerre mondiale, Paris, Vendémiaire, 2021.

Jason W. Moore, Capitalism in the Web of Life: Ecology and the Accumulation of Capital, Londres, Verso, 2015.

Peter Reed, Acid Rain and the Rise of the Environmental Chemist in Nineteenth-Century Britain, Londres, Routledge, 2016.

Catalogues d’exposition

Servane Dargnies-de Vitry (dir.), Théodore Rousseau (1812-1867). La voix de la forêt, Paris, Paris Musées, 2024.

Servane Dargnies-de Vitry (dir.), 100 œuvres qui racontent le climatParis, coédition musée d’Orsay / GrandPalaisRmn, 2025.

Andrew J.. Eschelbacher, Lloyd DeWitt, et Simon Kelly (dir.), Farm to Table: Art, Food, and Identity in the Age of Impressionism, New Haven, Londres, Norfolk, Yale University Press ; in association with the Chrysler Museum of Art ; American Federation of Arts, 2024.

Stephen Eisenman (dir.), From Corot to Monet: The Ecology of Impressionism, Milan, New York, Skira Distribution in North America by Rizzoli International Publications, 2010.

Bruno Girveau, Régis Cotentin, La Forêt magique, Paris, Réunion des musées nationaux-Grand Palais, 2022.

Sophie Lévy, Jean-Rémi Touzet (dir.), Le voyage en train : paysages et histoires au rythme du chemin de fer, Gand, Nantes, Snoeck, Musée d’arts de Nantes, 2022.

Adriano Pedrosa, Fernando Oliva, Isabela Ferreira Loures (dir.), Monet’s Ecology, São Paulo, Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand (MASP), 2025.

Art français

Maura Coughlin, « Terres Vaines et Vagues: Ecocriticism and Breton Wastelands in Visual and Literary Representation », in Nottingham French Studies 60, no. 2 (2021), p. 175‑91. https://doi.org/10.3366/nfs.2021.0315.

Frédéric Cousinié (dir.), Impressionnisme : du plein air au territoire, Mont-Saint-Aignan, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013.

Servane Dargnies-de Vitry (dir.), Théodore Rousseau (1812-1867). La voix de la forêt, Paris, Paris Musées, 2024.

Andrew J.. Eschelbacher, Lloyd DeWitt, et Simon Kelly (dir.), Farm to Table: Art, Food, and Identity in the Age of Impressionism, New Haven, Londres, Norfolk, Yale University Press ; in association with the Chrysler Museum of Art ; American Federation of Arts, 2024.

Stephen Eisenman (dir.), From Corot to Monet: The Ecology of Impressionism, Milan, New York, Skira Distribution in North America by Rizzoli International Publications, 2010.

Adriano Pedrosa, Fernando Oliva, Isabela Ferreira Loures (dir.), Monet’s Ecology, São Paulo, Museu de Arte de São Paulo Assis Chateaubriand (MASP), 2025.

Greg M. Thomas, Art and Ecology in Nineteenth-Century France: The Landscapes of Théodore Rousseau, Princeton, Princeton University Press, 2000.

James Henry Rubin, Impressionism and the Modern Landscape: Productivity, Technology, and Urbanization from Manet to Van Gogh, Berkeley, University of California Press, 2008.

Art anglais 

John Barrell, The Dark side of the landscape: the rural pool in English painting, 1730-1840, Cambridge, Cambridge University Press, 1980.

Kelly Freeman, Thomas Hughes (dir.), Ruskin’s Ecologies: Figures of Relation from Modern Painters to The Storm-Cloud,  Courtauld E-Books, 2021.

Charlotte Gould et Sophie Mesplède (dir.), British Art and the Environment: Changes, Challenges, and Responses since the Industrial Revolution, British Art: Histories and Interpretations since 1700, Londres, Routledge, Taylor & Francis Group, 2022.

Charlotte Gould, Sophie Mesplède « Du Storm Cloud à Vertigo Sea. L’art britannique au prisme de l’angloseen. Épistémocritique », in Revue de littérature et savoirs, 2023, 21. ⟨hal-04349628⟩

Sarah Gould, « Aux limites du tangible. Nuées, fumées et atmosphères dans la peinture de paysage britannique (1800-1840) », in Histoire de l’art, vol. 89, no. 1, 2022, p. 127‑38. https://doi.org/10.3406/hista.2022.4009.

Sarah Gould, « The Polluted Textures of J.M.W. Turner’s Late Works », in Victorian Network 10, 2021. https://doi.org/10.5283/vn.117.

Bradley J. Macdonald,  « William Morris and the Vision of Ecosocialism », in Contemporary Justice Review 7, no. 3, 2004, p. 287‑304. https://doi.org/10.1080/1028258042000266013.

Jesse Oak Taylor, The Sky of Our Manufacture: The London Fog in British Fiction from Dickens to Woolf, Charlottesville, University of Virginia Press, 2016.

William S. Rodner, J.M.W. Turner: Romantic Painter of the Industrial Revolution, Berkeley, University of California Press, 1997.

Natasha Wilcockson, « Morris & Co., Settler Nation-Building, and the ‘Imperial Anthropocene’: The Floral Furnishings of Torrens Park, South Australia, 1880–1900 », in Art History 48, no. 2, 2025, p. 232‑63. https://doi.org/10.1093/arthis/ulaf017.

Paul Mellon Centre, « British Art Studies, Issue 10: Landscape Now ». Consulté le 24 octobre 2025. https://www.paul-mellon-centre.ac.uk/publications/browse/bas-10.

Art européen

Anna Lea Albright et Peter Huybers, « Paintings by Turner and Monet depict trends in 19th century air pollution », in Proceedings of the National Academy Sciences, vol. 120, no. 6, 2023. 

Gry Hedin et Ann-Sofie N. Gremaud (dir.), Artistic Visions of the Anthropocene North: Climate Change and Nature in Art, Londres, Routledge, 2018.

Evan R. Firestone, Mist and Fog in British and European Painting: Fuseli, Friedrich, Turner, Monet and Their Contemporaries, Londres, Northern Lights, Lund Humphries Publishers Ltd, 2023.

Suzanne Fagence Cooper, Ruskin, Turner & the Storm Cloud, Londres, Paul Holberton Publishing Ltd, 2019.

 Anne Hemkendreis, Lisa Scheffert, « William Turner’s Sensibility for Ecological Changes », in  W/k – Zwischen Wissenschaft & Kunst,  12 janvier 2024. https://between-science-and-art.com/william-turners-sensibility-for-ecological-changes/.

Michael Lobel, Van Gogh and the End of Nature, New Haven, Yale University Press, 2024.

Stephanie O’Rourke, Picturing Landscape in an Age of Extraction Europe and Its Colonial Networks, 1780-1850, Chicago, The University of Chicago Press, 2025.

Art américain

 Alan C. Braddock, Christopher Irmsher, A Keener Perception: Ecocritical Studies of American Art History. Tuscaloosa, University of Alabama Press, 2009.

Alan C. Braddock, Laura Turner Igoe (dir.), A Greene Country Towne: Philadelphia’s Ecology in the Cultural Imagination. University Park, Pennsylvania State University Press, 2016.

Lawrence Buell. The Environmental Imagination: Thoreau, Nature Writing, and the Formation of American Culture, Cambridge, Harvard University Press, 1995.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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https://studioxix.hypotheses.org/3732/feed 0
Programme INHA Lab x Studio Ecocritique XIX https://studioxix.hypotheses.org/3585 https://studioxix.hypotheses.org/3585#respond Thu, 06 Nov 2025 09:24:25 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3585
Pekka Halonen, Winter Landscape from Kinahmi, 1923, huile sur toile, 37,5 x 65,5 cm, Helsinki, Ateneum.

Au printemps dernier, l’équipe de Studio Ecocritique XIX, formée au sein de Studio XIX, a eu l’immense joie d’être lauréate de la résidence INHA Lab.

Constituée de six jeunes chercheurs, Aliénor Bautru-Valois (doctorante en histoire de l’art, Université Grenoble Alpes), Joy Cador (élève conservatrice et doctorante en histoire de l’art, INP/Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Marie Clemenceau (doctorante en histoire de l’art, Université Paris I Panthéon-Sorbonne), Violaine Gourbet (maîtresse de conférence en histoire de l’art, Université Polytechnique des Hauts-de-France), Stella Granier (doctorante en études anglophones, Sorbonne-Université) et Romain Mainieri (doctorant en histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne), cette résidence se tiendra de janvier à juin 2026 avec un séminaire et deux performances : 

 

Séance 1 : Méthodologie écocritique

Depuis une vingtaine d’années, les représentations picturales et graphiques occupent une place croissante dans le champ pluriel des études écocritiques. En faisant dialoguer des chercheuses et chercheurs aux disciplines et aux approches diverses, cette première table ronde, pensée comme une introduction à la résidence, posera la question des méthodologies qui font actuellement émerger une histoire de l’art écocritique. 

  • Estelle Zhong Mengual – Docteure en histoire de l’art, enseignante à Sciences Po Paris et responsable de la chaire « Habiter le paysage » aux Beaux-Arts de Paris. 
  • Sarah Gould – Maîtresse de conférences en histoire de l’art, Université Paris 1  Panthéon-Sorbonne.
  • Charles-François Mathis – Professeur d’histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
  • Pierre Wat – Professeur d’histoire de l’art, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Séance 2 : Curating Climate Change

En 2022, l’ICOM redéfinissait le musée comme un espace « encourage[ant] la diversité et la durabilité ». Alors que nombre d’institutions repensent leurs pratiques face à la crise climatique, elles jouent aussi un rôle clé de sensibilisation des publics. En mettant en regard quatre expositions et accrochages centrés sur ces questions, cette table-ronde permettra de mettre en lumière les manières plurielles dont les musées mobilisent aujourd’hui les recherches en histoire de l’art écocritique pour proposer de nouveaux récits.

  • Gry Hedin – PhD, Project Research Scientist, Statens Museum for Kunst National Gallery of Denmark, Copenhague.
  • Servane Dargnies-de Vitry – Conservatrice en chef, Musée d’Orsay, Paris.
  • Thomas Ardill – PhD, Curator of Paintings, Prints, and Drawings, Museum of London, Londres.
  • Laure Dalon – Conservatrice en chef et directrice, Musée des Augustins, Toulouse.

Séance 3 : Des jardins historiques aux plant studies

Le tournant végétal (plant turn) opéré à partir des années 2010-2020 dans le champ des sciences humaines et sociales offre une perspective nouvelle sur la représentation de la flore au XIXe siècle. Avec en toile de fond un paysage davantage industrialisé et urbanisé, cette troisième séance interrogera les productions visuelles et textuelles liées à la botanique, à l’horticulture, au commerce des fleurs et à l’art des jardins.

  • Clémence Laburthe-Tolra – Maîtresse de conférences en histoire de l’art, Université Paris 1  Panthéon-Sorbonne.
  • Pierre-Louis Poyau – Doctorant en histoire, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.
  • Aurélien Wasilewski – Maître de conférences en civilisation britannique, Université Paris – Panthéon-Assas.
  • Angèle Denoyelle – Paysagiste et maîtresse de conférences, ENSA – Paris-Belleville.

Séance 4 : Extraction des ressources animales, végétales et minérales

Les artistes du XIXe siècle furent des observateurs directs des pratiques extractives qui s’accroissent avec l’industrialisation comme en témoignent les motifs de certaines de leurs œuvres. Mais ils en furent aussi parfois les acteurs de part leurs propres pratiques artistiques. Cette quatrième séance questionnera donc le rapport de domination du territoire, de sa faune et de sa flore par l’humain.

  • Simon Kelly – PhD, Curator and Head of Department of Modern and Contemporary Art, Saint Louis Art Museum.
  • Tobah Auckland-Peck – PhD candidate in art history, City University of New York, Graduate Center.
  • Caterina Franciosi  – PhD candidate in art history, Yale University.
  • Violette Pouillard – Chargée de recherches, CNRS et professeure invitée, Ghent University.

Séance 5 : Fumées, techniques, machines

Cette séance portera sur les représentations visuelles de l’industrialisation au XIXᵉ siècle. Des paysages de fumées aux ateliers et machines, artistes et illustrateurs ont donné forme à un univers industriel en expansion. On interrogera la manière dont ces images ont façonné, diffusé et contesté un imaginaire environnemental et social.

  • Frédéric Ogée – Professeur émérite de littérature britannique et d’histoire de l’art, École du Louvre / Université Paris Cité.
  • Thomas Le Roux – Chargé de recherches, CNRS.
  • François Jarrige – Maître de conférences en histoire, Université Bourgogne Europe.
  • Arthur Émile – Doctorant en histoire, École Polytechnique Fédérale de Lausanne.

Séance 6 : Couleur

Les paysages urbains de l’époque industrielle sont marqués par un assombrissement sous l’effet des fumées et du charbon ; en parallèle, le milieu du XIXe siècle voit l’apparition de nouvelles couleurs synthétiques éclatantes en Europe. Cette dernière séance explorera les aspects matériels, politiques, et esthétiques des couleurs de la nature au regard des changements environnementaux du XIXe siècle européen.

  • Kirsty Sinclair Dootson – Associate Professor in Art and Material Cultures of Britain in the History of Art Department, University College London.
  • Charlotte Ribeyrol – Professeure en littérature britannique, Sorbonne Université.
  • Stella Granier – Doctorante en études anglophones, Sorbonne Université.
  • Leonor-Jo Barnard – DPhil Candidate, St Edmund Hall, Oxford University.

Performance dansée

Par le collectif Pied de Biche

Issue d’une recherche sur les matières qui ont transformé nos rapports au corps au début de l’ère industrielle, cette performance s’ancre dans l’étymologie du mot caoutchouc, qui signifie « bois qui pleure » chez les Amérindiens. L’expérience chorégraphique croise des réflexions sur la corporéité, envisagée à la fois comme empreinte intime et environnementale, dans le contexte du tournant écologique du XIXᵉ siècle. La figure de la modèle vivante devient ainsi une entrée symbolique pour évoquer l’ensemble des corps, humains et non humains, en situation de résistance.

Dans le cadre de cette performance, un atelier pratique sera ouvert le 23 Mai de 15h30 à 18h30 au Studio La Nef.
L’atelier n’est pas sous la responsabilité de Studio Écocritique XIX. Nous vous invitons à vous rapprocher du collectif pour plus d’informations : collectifpiedebiches@gmail.com
https://www.instagram.com/collectif_piedebiches


Performance poétique

Par Coline Marescaux

D’autres événements seront organisés au Jardin des Plantes de Lille avec Coline Marescaux et nous vous invitons à venir revoir cette page d’ici le mois de juin pour avoir plus d’informations. 
Pour découvrir le travail de Coline Marescaux : coline-marescaux.fr


Cet article sera modifié pour vous apporter de plus amples informations ou pour tout changement. 

En attendant, nous répondons à vos question avec notre adresse mail : studioxix.paris1@gmail.com

]]> https://studioxix.hypotheses.org/3585/feed 0 Séminaire : Atelier de recherche doctorale https://studioxix.hypotheses.org/3558 https://studioxix.hypotheses.org/3558#respond Fri, 24 Oct 2025 06:00:00 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3558
Camille Pissarro, La récolte des pommes à Eragny, 1888, huile sur toile, 61 x 74 cm, Dallas, Art Museum.

Le 14 novembre prochain, l’équipe de Studio XIX sera heureuse de vous accueillir à l’INHA pour un groupe de recherche doctoral destiné aux doctorants en histoire de l’art du XIXe siècle.

 

La rédaction d’une thèse doctorale est un exercice qui s’inscrit au sein d’un laboratoire et doit être enrichie par la collaboration entre chercheuses et chercheurs, mais cela nécessite de créer des espaces de discussion. 
Ouvert à tous les doctorants en histoire de l’art du XIXème siècle, cet atelier a pour but de permettre d’échanger sur des questions de formes et de fond sur les thèses de chacun. A travers une table ronde, chaque doctorant sera invité à présenter rapidement son sujet, son état d’avancement et, le cas échéant, des questionnements ou des expériences liées à sa thèse. La table ronde sera suivie d’échanges plus informels où les participants pourront donner leurs avis et leurs conseils, partager des ressources et des pistes en fonction des discussions.

Afin de favoriser au mieux les échanges, l’inscription est obligatoire. 
Doctorantes et doctorants de toutes les universités sont les bienvenus

Veuillez adresser un mail avec une courte présentation (sujet de recherche, état, questionnements ou autres expériences à partager) à l’adresse suivante : studioxix.paris1@gmail.com

 

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Studio Écocritique XIX lauréat de la résidence INHALAB (2026) https://studioxix.hypotheses.org/3515 https://studioxix.hypotheses.org/3515#respond Thu, 17 Jul 2025 07:44:35 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3515 Chères toutes, Chers tous,

Nous espérons que vous vous portez bien en cette fin d’année !

Nous avons la grande joie de vous annoncer que le collectif Studio Écocritique XIX, hébergé au sein de l’association Studio XIX, est lauréat du dispositif de résidence INHALAB pour l’année 2026, pour son projet intitulé « Aux origines du regard écologique : les imaginaires du XIXᵉ siècle ».

Cette réussite est le fruit d’un travail collectif, notamment grâce à l’engagement de nouveaux collègues ayant rejoint notre association. Constitué de six chercheuses et chercheurs dont les travaux s’inscrivent dans les champs de l’histoire de l’art, de l’histoire, de la littérature, ainsi que de la préservation et de la conservation du patrimoine, notre collectif a vocation à étudier et à interroger la culture visuelle liée à la prise en compte de l’environnement, telle qu’elle s’est constituée au cours du long XIXᵉ siècle.
Les membres du collectif Studio Écocritique XIX sont :

  • Aliénor Bautru-Valois, doctorante en histoire de l’art à l’Université Grenoble Alpes sous la direction de Marie Gispert 

  • Joy Cador, élève conservatrice du patrimoine à l’Institut national du patrimoine et doctorante en histoire de l’art à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne / Sorbonne Université, sous la co-direction de Pierre Wat et de Charlotte Ribeyrol

  • Marie Clemenceau, doctorante en histoire de l’art à l’Université Paris I sous la direction de Pierre Wat

  • Violaine Gourbet, docteure en histoire de l’art et ATER à l’Université de Tours

  • Stella Granier, doctorante en études anglophones à Sorbonne Université sous la direction de Charlotte Ribeyrol 

  • Romain Mainieri, doctorant en histoire à l’Université Paris I sous la direction de Charles-François Mathis

Cette résidence nous permettra, entre autres, d’organiser un séminaire consacré aux humanités environnementales dans le champ de l’histoire de l’art, deux performances d’artistes contemporaines nourries par l’art du XIXᵉ siècle, ainsi qu’une exposition à la bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art.

Studio XIX continuera à assurer une programmation pour le premier semestre de l’année 2025-2026, que nous vous dévoilerons prochainement et nous avons hâte de vous annoncer la suite des festivités qui auront lieu dès le mois de janvier 2026.

En vous souhaitant une excellente soirée et un très bon été,

Bien à vous,

L’équipe de Studio XIX et le collectif “Studio Ecocritique XIX” 

 
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Seminaire : François Rude : Le souffle romantique https://studioxix.hypotheses.org/3408 https://studioxix.hypotheses.org/3408#respond Fri, 18 Apr 2025 09:43:04 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3408 Studio XIX  a l’honneur de vous convier à la présentation de Joseph Wassili, docteur en histoire de l’art (Centre André Chastel), spécialiste de la sculpture et élève conservateur du patrimoine à l’INP sur le sculpteur François Rude. Cette conférence fait suite à la parution de sa monographie sur François Rude aux éditions Arthena.

Couverture de la publication

Nous vous donnons rendez-vous le lundi 5 mai 2025 entre 18h et 20h en salle René Jullian à l’INHA (Galerie Colbert). Lien ZOOM disponible à la demande (contact : studioxix.paris1@gmail.com).

Un pot viendra clôturer la séance : nous vous attendons nombreuses et nombreux ! 

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Séminaire : Enquête sur les couleurs de la Dame à la Licorne au XIXe siècle –  Pauline Claisse (10.04.25)  https://studioxix.hypotheses.org/3384 https://studioxix.hypotheses.org/3384#comments Wed, 02 Apr 2025 13:04:16 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3384 Le collectif de recherche en arts du XIXe siècle, Studio XIX,  a l’honneur de vous convier à la présentation de Madame Pauline Claisse, Doctorante CNRS en physique des archéomatériaux à Archéosciences Bordeaux (Université Bordeaux Montaigne) et au Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH).

 Pauline Claisse présentera son travail de doctorat intitulé “Les tapisseries de La Dame à la Licorne (XVe siècle). La couleur, l’esprit, le temps. Du métier au musée : cinq siècles d’histoire matérielle d’une icône de la tapisserie.” Ce sujet de thèse porte sur l’analyse sans contact des matériaux de la tenture de La Dame et la Licorne (XVe siècle), conservée au musée de Cluny. Les teintures d’origines naturelles et celles utilisées pour les restaurations successives au XIXe siècle seront au coeur de cette séance.

Un pot viendra clôturer la séance : nous vous attendons nombreuses et nombreux ! 

Lien ZOOM disponible à la demande 

 

 
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Table ronde et journée d’étude : Rome et Paris en regard : transferts artistiques au cœur des capitales cosmopolites (1870-1918) https://studioxix.hypotheses.org/3357 https://studioxix.hypotheses.org/3357#respond Sat, 22 Mar 2025 12:48:56 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3357 Table ronde : Sur les traces des artistes entre Rome et Paris (1870-1918) : musées, archives et documentation
jeudi 10 avril 2025, dans le fumoir du musée d’Orsay
Les places étant déjà limitées, la table ronde sera retransmise en ligne. Pour recevoir le lien, écrire à : romeparisXIX@gmail.com

17h30 – Accueil des participants

18h00 – Mots d’ouverture : Yannick Le Pape, ingénieur des services culturels et du patrimoine, musée d’Orsay ; Lionel Britten, chef du service de la documentation, centre de ressources et de recherche Daniel Marchesseau, musée d’Orsay ; Victoria Arzhaeva, doctorante en histoire de l’art contemporain, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres ; Francesca Romana Posca, doctorante en histoire de l’art contemporain, université Bordeaux Montaigne / Università degli studi Roma Tre

18h10-19h30 – Table ronde

Présidence : Marion Lagrange, maîtresse de conférences en histoire de l’art contemporain, université Bordeaux Montaigne

Participants : Marie Robert, conservatrice en chef, chargée de la photographie et du cinéma, musée d’Orsay ; Clémence Rinaldi, doctorante en histoire de l’art contemporain, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Fondation des Amis pour le rayonnement des musées d’Orsay et de l’Orangerie ; Gaetano Cascino, doctorant en histoire de l’art contemporain, Università della Svizzera italiana (Istituto di storia e teoria dell’arte e dell’architettura) / Università degli studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici) ; Francesca Romana Posca, doctorante en histoire de l’art contemporain, université Bordeaux Montaigne / Università degli studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)

19h30-20h – Visite guidée des collections

Giuseppe De Nittis, Place des Pyramides, Paris, vers 1883, plume et encre noire sur graphite
New York, The Metropolitan Museum of Art

Journée d’études des jeunes chercheurs : Rome et Paris en regard : transferts artistiques au cœur des capitales cosmopolites (1870-1918)
Vendredi 11 avril 2025, INHA, Salle Vasari

9h15 Accueil – Mots d’ouverture
9h30 – 9h50 Introduction par Francesca Romana Posca, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset) / Università degli studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici) et Victoria Arzhaeva, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara).

Session 1 : Réussir à la capitale : Rome et/ou Paris
Présidence : Isabelle Saint-Martin, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara).
09h50 Wooseok Seo, Sorbonne Université (UMR 8150 Centre Chastel), Nina Modona-Olivetti : une femme italienne, critique d’art à Paris et ses « Italiens au Salon ».
10h15 Giulia Murace, Consejo Nacional de Investigaciones Científicas y Técnicas – Universidad Nacional de San Martín (Centro de Investigaciones en Arte y Patrimonio), Buenos Aires, Artisti latinoamericani si raccontano: esperienze tra Roma e Parigi.
10h40 Sonia Gutiérrez, Universidad Nacional de Educación a Distancia (UNED), Madrid, The surrender of Granada: The triumph and decline of History painting.
11h05 Victoria Arzhaeva, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (Histara), De Rome à Paris : le « chemin » du Christ de Marc Antokolsky.
11h30 – 12h00 Discussion

12h00 – 13h30 Pause déjeuner

Session 2 : Se former entre Rome et Paris : lieux, modèles, pratiques
Présidence : Giovanna Capitelli, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici).
13h30 Andrea Sorze, Alma Mater Studiorum – Università di Bologna, Artisti di Francia tra le mura di Galleria Colonna a Roma. Influenze, rimandi e copie dei pittori francesi presso il palazzo ai Santi Apostoli nel XIX secolo.
13h55 Guillermo Juberías Gracia, Universitat de València (Departamento de Historia del Arte), « Ils apprennent l’italien et s’expriment en français » : nationalisme et discours réactionnaires espagnols contre les séjours artistiques à Rome et à Paris (le cas de Mariano Fortuny).
14h20 Gabriele Romani, Accademia di Belle Arti di Perugia, Modèles italiens à Paris : l’Académie Vitti et ses réseaux de sociabilité transnationaux.
14h45 Inés Serrano Arnal, Universidad de Zaragoza (Departamento de Historia del Arte / Instituto de Patrimonio y Humanidades), Learning from the past and the future: artistic journeys of Spanish women painters to Rome and Paris at the turn of the 19th and 20th centuries.
15h10 – 15h40 Discussion

15h40 – 16h00 Pause-café

Session 3 : Construire une identité artistique et nationale : les expositions internationales
Présidence : Laura Iamurri, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici).
16h00 Margot Degoutte, Université Paris Nanterre (HAR / Histoire des arts et des représentations), S’affirmer sur le « modèle parisien » : la rivalité entre Rome et Venise à la veille de la Première Guerre mondiale.
16h25 Emanuele Carlenzi, Scuola IMT Alti Studi Lucca, “Du Sentiment en Photographie”. The exchanges between the Paris Photo Club members and Italian photographers at the International Exhibition of Artistic Photography in Rome, 1911.
16h50 Matteo Salomone, Università di Roma “Tor Vergata”, Giulio Monteverde à l’Exposition Universelle de Paris de 1878 : Jenner essayant le vaccin sur son fils et le Rapport sur la classe de sculpture.
17h15 – 17h40 Discussion
17h40 – 18h00 Conclusions par Giovanna Capitelli et Laura Iamurri, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici).

Lieux :
Musée d’Orsay, salle « Fumoir »
Esplanade Valéry Giscard d’Estaing
75007 Paris

Institut national d’histoire de l’art, salle Giorgio Vasari
2 Rue Vivienne
75002 Paris

Organisation :
Yannick Le Pape, Musée d’Orsay
Victoria Arzhaeva, École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (EA 7347 – Histara)
Francesca Romana Posca, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset – UR 538) / Università degli studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)

Comité scientifique :
Alain Bonnet, professeur émérite en Histoire de l’art contemporain, Université de Bourgogne (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherches « Sociétés, Sensibilités, Soin » – UMR CNRS 7366)
Giovanna Capitelli, professeure en Muséologie, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)
Laura Iamurri, professeure en Histoire de l’art contemporain, Università degli Studi Roma Tre (Dipartimento di Studi Umanistici)
Marion Lagrange, maîtresse de conférences en Histoire de l’art contemporain, Université Bordeaux Montaigne (Centre de recherches en histoire de l’art – F.-G. Pariset – UR 538)
Isabelle Saint-Martin, directrice d’études en Arts visuels et christianisme (XIXe – XXIe siècles), École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences & Lettres (EA 7347 – Histara)

Le projet bénéficie du Label scientifique de l’Université Franco Italienne
https://www.universite-franco-italienne.org/fr/

Contact : romeparisXIX@gmail.com

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48-14. La revue du musée d’Orsay : annonce de mise en ligne sur Persée https://studioxix.hypotheses.org/3349 https://studioxix.hypotheses.org/3349#respond Sat, 15 Mar 2025 06:00:00 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3349 L’établissement public du musée d’Orsay et du musée de l’Orangerie (EPMO) a le plaisir d’annoncer la future mise en ligne, prévue pour fin 2025, de son ancienne revue scientifique, 48-14. La revue du musée d’Orsay.

En lien avec la création du Centre de ressources et de recherche Daniel Marchesseau, l’EPMO souhaite en effet remettre à disposition de toutes et de tous cette ressource précieuse pour la recherche en histoire de l’art du XIXe et du premier XXe siècle, dont les trente-et-un numéros, publiés entre 1995 et 2011 en coédition avec les éditions de la Réunion des musées nationaux, ne sont aujourd’hui plus commercialisés. La revue a été conçue comme un espace de réflexion et de débat, abordant des thématiques variées en lien avec les collections du musée d’Orsay.

Chaque numéro proposait un dossier thématique constitué d’articles académiques ainsi que des études sur les expositions et les acquisitions.

Conformément à sa mission de service public et à son engagement pour une libre mise à disposition des ressources et publications issues de la recherche, l’EPMO a porté son choix sur la plateforme Persée, programme national de bibliothèque scientifique soutenu par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et rattaché à l’École normale supérieure de Lyon ainsi qu’au Centre national de la recherche scientifique.

Tout ayant droit d’un contenu textuel ou visuel qui aurait des questions au sujet de cette mise en ligne ou qui souhaiterait s’y opposer est, à tout moment, invité à contacter l’EPMO via l’adresse email : carnetrecherche[at]musee-orsay.fr.

L’EPMO s’engage à faire retirer dans les plus brefs délais tout contenu, avant ou après sa mise en ligne, auprès de tout ayant droit qui lui en aura fait la demande.

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Embodied Ideals: The Representation of Women in European Public Sculpture (Leeds, 8 Oct 25) https://studioxix.hypotheses.org/3345 https://studioxix.hypotheses.org/3345#respond Wed, 12 Mar 2025 06:00:00 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3345 Henry Moore Institute, Leeds, Oct 08, 2025
Deadline: Jun 2, 2025

Camille Claudel, Femme accroupie, vers 1884-1885, Nogent-sur-Marne, Musée Camille Claudel © Marco Illuminati

Embodied Ideals: The Representation of Women in European Public Sculpture (1836-1937).

Sculptural depictions of women in European public spaces during the 19th and 20th centuries were rare. When such figures did appear, they often served as allegories, embodying abstract values, ideas, and human archetypes. This reflects a long-standing tradition, which associates representations of women with impersonal, collective concepts such as liberty, republicanism, equality, and national identities. The allegorical use of a conventionally ‘female’ form soon assumed a transnational dimension, most famously exemplified by the transformation of France’s Marianne into the Statue of Liberty (1886) by Auguste Bartholdi in New York.

With few exceptions – such as Joan of Arc in France and Anita Garibaldi in Italy – women rarely emerged as autonomous, equal subjects alongside the grands hommes of the French Republican statuary tradition. This latter category consisted almost exclusively of representations of men, and stemmed from the political recognition of exemplary individuals in national patriotic rituals. As Christel Sniter’s research on the glorification of women in the French Third Republic has shown, the rare public appearance of women as subjects for sculpture required a reconsideration of the visual and representational modes employed: should artists adhere to traditional stylistic frameworks, or reimagine them entirely? What defines the codes and construction of the representation of women in this context?

Amid growing international interest in the representation of women in public sculpture, this workshop will assess the state of the field of sculpture studies on this topic from a transnational and European perspective, while fostering new collaborative networks. We welcome contributions – particularly from early-career scholars – that explore gender, art, and public memory through new methodological approaches to public sculpture. Submissions may include case studies, comparative analyses, or interdisciplinary inquiries on the cultural and political impact of women’s marginality in sculptural monuments.

The workshop will range from the 1830s to the 1930s, a period marked by significant semantic and formal diversity in depictions of women, exemplified by François Rude’s “Le Départ des Volontaires” (Paris, 1833-36) to Vera Mukhina’s “The Worker and the Peasant Woman” (1937, exhibited in Paris, now in Moscow). As critical discourse increasingly recognises, the (in)visibility of women in public monuments not only reflects the cultural and political tensions of the 19th century but also shapes and challenges our contemporary views on gender. This enduring relevance makes the topic even more significant today.

Subjects which may be addressed include the following:

1. Visual conventions in representing women
What visual clichés have historically shaped public sculptural representations of women? Do specific iconographic elements – such as poses, roles, attributes, or spatial arrangements – set them apart, or do they derive from dominant male models?
How do representations of women in relief sculpture compare to those in freestanding statues? Does this medium offer them greater prominence within the same historical period?
What patterns emerge when women are depicted in group compositions, such as allegorical figures (i.e. The Republic)?
To what extent are these visual conventions shaped by European art school traditions or nostalgia for antiquity?

2. Geographical and architectural influences on representation
How do national, regional, and local traditions influence the representation of women in public sculpture? Do geographical, urban, and architectural settings – such as public squares, private homes, gardens, or religious spaces – affect these depictions?
What role did colonial perspectives play in shaping representations of the ‘other’ in public sculpture, particularly in depictions of Africa and Asia? Why was the female figure frequently used to embody an unfamiliar and stereotyped identity?

3. The role of artists and patrons
Which women did institutions of power – such as the Church or the Monarchy – choose to commemorate, and how were they portrayed?
How do the gender, social status, and political affiliations of artists or patrons shape the visual language and narrative of their works? Are there notable differences in how female figures are depicted when the artist is a woman?

Applicants are kindly asked to submit:

a brief abstract (no more than 250 words)
a short biographical note (100 words)
The deadline to apply is Monday 2 June 2025, 17:00

Please email your proposals to: research@henry-moore.org

Submissions are also welcome in alternative formats.

Speakers will receive an honorarium of £100, and travel and accommodation costs within the UK will be reimbursed.

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Appel à candidature : Prix Ary Scheffer – Édition 2025 https://studioxix.hypotheses.org/3333 https://studioxix.hypotheses.org/3333#respond Sat, 08 Mar 2025 06:00:00 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3333 Thèse de doctorat ou mémoire de troisième cycle portant sur le XIXe siècle (1789-1914)

Ary Scheffer, Portrait de la Princesse de Joinville née Doña Francisca de Braganza, Paris, Musée de la Vie Romantique

Le Comité de Liaison des Associations Dix-neuviémistes (CL 19) a créé un prix annuel destiné à couronner une thèse de doctorat ou un mémoire de troisième cycle portant sur le XIXe siècle (1789-1914). Ce prix a été décerné pour la première fois en 2016, dans l’esprit du CL 19, qui réunit sociétés savantes, groupes de recherche, musées, bibliothèques et institutions culturelles concernées par l’étude du XIXe siècle.

Modalités d’attribution

Le Prix est attribué tous les ans par la Présidente du jury du Prix de recherche des associations dix-neuviémistes, sur proposition du jury réuni pour examiner les travaux soumis. Le jury peut proposer de ne pas attribuer le Prix si aucune des thèses déposées ne lui paraît avoir les qualités requises.

Conditions d’attribution

Les candidats, de nationalité française ou étrangère, devront avoir soutenu avec succès, au cours des deux années précédant la date de son dépôt auprès du jury, une thèse de doctorat ou un mémoire de troisième cycle rédigé(e) en français et portant sur le XIXe siècle (1789- 1914). Chaque doctorat ou mémoire de troisième cycle ne peut être présenté qu’une fois pour l’attribution du Prix. Il est demandé au lauréat ou à la lauréate de faire figurer dans l’ouvrage publié, par un bandeau ou par une mention en page de garde, que le Prix Ary Scheffer des associations dix-neuviémistes lui a été attribué (pour aide à la publication).

Montant

Le montant du Prix est fixé chaque année par le jury du Prix. Ce Prix est destiné à aider à la publication de la thèse et à la poursuite des travaux de recherche du lauréat. Outre le Prix de thèse, des accessits pourront être attribués à deux autres candidats au plus, afin de récompenser la qualité de leurs travaux et de favoriser par des moyens non-financiers la publication et la diffusion de leur recherche.

Jury

Le jury du Prix de thèse du CL 19 est présidé par Mme Gaëlle RIO, directrice du Musée de la Vie romantique. Le jury est composé, en plus de la Présidente, de quinze à vingt membres issus des différentes associations représentées au sein du CL 19, sur la base du volontariat. Le jury se réserve le droit de faire appel à des experts indépendants pour exprimer leur avis sur les thèses proposées.

Modalités de candidature

Les candidats au Prix de thèse doivent fournir, en format .pdf exclusivement, la thèse de doctorat ou le mémoire de troisième cycle soumis au jury (privilégier les PJ ou les liens pérennes ; éviter les liens de téléchargement temporaires), le rapport de soutenance, la copie d’une pièce d’identité, une attestation de l’obtention du diplôme de troisième cycle et un C.V. sans liste de publications.

Ce dossier sera adressé par mail à l’adresse suivante : bureaudeliaisonxix@gmail.com pour la campagne 2025

Dates

  • mercredi 30 avril 2025

Contacts

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Revue Nerval, n°10, 2026. Dossier : Imageries nervaliennes / Varia https://studioxix.hypotheses.org/3306 https://studioxix.hypotheses.org/3306#respond Wed, 05 Mar 2025 06:00:00 +0000 https://studioxix.hypotheses.org/?p=3306
Horace Vernet, La Ballade de Lénor, 1839, Nantes, Musée des Beaux Arts

Appel à contributions

Alors que le numéro 9 de la Revue Nerval est remis à l’éditeur et paraîtra au mois d’avril 2025 aux éditions Classiques Garnier, la rédaction lance, pour le numéro 10, un nouvel appel à contributions. Cet appel comprend deux volets : — l’un rassemblant des Varia, — l’autre composant un dossier thématique, qui portera cette année sur les imageries nervaliennes (voir le texte programmatique ci-dessous).

Les propositions d’articles, pour les Varia comme pour le dossier, doivent nous parvenir avant le 1er avril 2025, sous la forme d’un résumé de 1000 signes environ, assorti d’une courte biobibliographie. Pour les propositions retenues, les articles eux-mêmes doivent nous être remis, sous forme de fichiers électroniques, au plus tard au 1er septembre 2025. Le numéro 10 de la Revue Nerval paraîtra en avril 2026.

Contact : Jean-Nicolas ILLOUZ, jean-nicolas.illouz@wanadoo.fr, Université Paris 8

Dossier : Imageries nervaliennes

(dir. Gabrielle Bornancin-Tomasella, Jean-Nicolas Illouz, Henri Scepi)

S’il a lui-même pratiqué le dessin, Gérard de Nerval ne semble toutefois pas concerné par les « incertitudes de vocation » qu’évoque Théophile Gautier au début de son Histoire du romantisme à propos des membres du Petit Cénacle. Parmi ces jeunes gens qui, au début des années 1830, hésitent encore entre la peinture et les lettres, le traducteur de Faust se distingue par sa prédilection pour « l’idée » plutôt que pour « l’image », précise Gautier. Malgré ce penchant idéaliste de Nerval, les productions imagées déterminent sa création littéraire où elles se déploient en une constellation d’imageries en lien avec les cultures visuelle et artistique du temps.

De fait, dans les Petits châteaux de Bohême, l’évocation de l’appartement du Doyenné, avec ses boiseries décorées par des peintres amis – Camille Rogier, Émile Wattier, Camille Corot, Auguste de Châtillon, Théodore Chassériau, Théodore Rousseau et tant d’autres –, est l’occasion pour Nerval non seulement d’attester de la « fraternité des arts » au beau temps du romantisme (fraternité que montre aussi le frontispice de la revue L’Artiste dessiné par Tony Johannot), mais encore de constituer le « bric-à-brac » de la vie de bohème en un « musée imaginaire » dont se nourrit sa fantaisie d’écrivain.

Tout au long de la création nervalienne, l’image, en effet, n’est jamais très loin, quand elle n’est pas au principe même de l’écriture. Célestin Nanteuil, compagnon du Doyenné, compose le frontispice du Monde dramatique, et orne de lithographies la Lénore de Bürger traduite par Gérard, doublée aussi d’une partition d’Hippolyte Monpou. Plusieurs éditions auxquelles l’écrivain apporte son concours sont illustrées : ainsi Le Diable amoureux de Cazotte, qui paraît en 1845 chez Léon Ganivet, avec une introduction de Nerval, et avec six gravures et quelques 200 vignettes d’Édouard de Beaumont. Les publications en feuilleton dans la presse favorisent par ailleurs le recours à l’image : l’on songe ici aux vignettes de la Revue Pittoresque pour La Main de Gloire en 1844, avec les noms de Gavarni, Jules David, Tony Johannot, Célestin Nanteuil et Henri de Beaumont ; aux caricatures de Gavarni pour Les Nuits d’octobre parues en 1852 dans le journal L’Illustration ; ou encore aux vignettes fantaisistes pour Le Diable vert, almanach satirique, pittoresque et anecdotique en 1850. Car le registre « bas » et le registre « haut » de l’image ne s’excluent pas : Nerval passe de l’un à l’autre, et, aux côtés des vignettes populaires (appréciées au même moment par Champfleury), il accorde son attention aux images ésotériques, comme les gravures sur bois qui accompagnent le Songe de Poliphile de Francesco Colonna, paru chez Alde Manuce en 1499, ou celles encore qui ornent l’Œdipus Aegyptiacus d’Athanase Kircher (1652-1654). Souvent, l’image est incorporée dans le texte, sans être toujours explicitement citée. La nouvelle Isis se présente comme une ekphrasis de fresques d’Herculanum évoquant la cérémonie consacrée à la déesse égyptienne dans la colonie romaine de Pompéi. La peinture orientaliste sous-tend quelques scènes du Voyage en Orient ou permet la description de lieux que le narrateur n’a pas en réalité visités lui-même ; le genre de l’imagerie « troubadour » nourrit implicitement les descriptions des monuments de l’Île-de-France ; le frontispice de Lorely, dessiné par Jules-Jacques Veyrassat, reprend une toile de Carl Joseph Begas que Nerval décrit dans sa préface, tandis que les monuments évoqués tout au long du texte viatique empruntent à des souvenirs diffus de la peinture italienne ou flamande. Surtout, Sylvie se place sous le signe de Watteau ou de Greuze, et la succession des chapitres vaut comme un défilé de tableaux ou de saynètes relevant d’une gamme « pittoresque » très large. Quant à Aurélia, l’œuvre est tout entière une scène mouvante, composée un peu à la manière d’un diorama, où défilerait une succession de visions, en même temps que s’y déploierait une conception de l’histoire des religions reprise au peintre Paul Chenavard.

En sus des peintures, des lithographies, des vignettes dans les livres illustrés, ou des dessins de presse dans les journaux, l’étude des imageries nervaliennes nous invitera ainsi à faire une place aux nouveaux dispositifs optiques, fabricateurs d’illusions : restant fidèle aux anciens théâtres d’ombres (comme le théâtre de Karagheuz en Orient) ou aux théâtres de marionnettes du Boulevard du Temple, Nerval est en effet attiré par la modernité des dioramas et des panoramas, et, à sa façon, il écrit sa propre légende du daguerréotype dans le Voyage en Orient, dans les Nuits d’octobre, ou bien en allant lui-même poser devant Adolphe Legros puis Félix Nadar à la fin de sa vie.

Pour ce dossier nous entrevoyons donc plusieurs pistes de lecture, dont les contributeurs pourront se saisir :

– Donnant crédit à l’hypothèse d’un Nerval « apprenti imprimeur », on pourra interroger l’intérêt de l’écrivain pour les processus d’inscription de l’image dans ou au côté du texte, que ce soit dans ses propres œuvres ou dans celles des autres, en se demandant comment l’image augmente à ses yeux la signifiance du texte. Issues de l’univers populaire des almanachs et des keepsakes, ou, à rebours, des contextes exigeants de l’héraldique ou de l’emblématique allégorique, les productions imagées dont il favorise la circulation sont en effet autant des images à lire et à penser qu’à voir.

– Dans cette perspective, on réservera une place particulière au théâtre et à ses décors, ainsi qu’au panorama et aux spectacles qui en prolongent les succès, en montrant comment ces dispositifs optiques, fabricateurs d’illusions, confèrent à l’écriture nervalienne une force figurale particulière, quand elles impriment notamment dans l’imagination du lecteur des « tableaux impossiblement réels ».

– En interrogeant les passerelles par lesquelles l’image fait le lien entre le possible, l’impossible et le réel, on pourra instituer des dialogues entre Nerval et les peintres ou illustrateurs de son temps : ceux qu’il a effectivement connus, comme Nanteuil ou Chenavard, mais aussi ceux qui partagent avec lui un même univers imaginaire sans qu’il y ait, entre le peintre et l’écrivain, de liens attestés : nous pensons à Charles Meryon si proche de Nerval pour ses vues du vieux Paris, saisies selon des « perspectives dépravées » qui y laissent poindre l’hallucination ; nous pensons aussi à Théophile Bra, qui partage avec l’auteur d’Aurélia le même univers visionnaire délirant. Il pourra s’agir également de saisir librement des convergences plus intuitives : la peinture de Corot convient à Sylvie ; comme celle de William Blake convient à Aurélia.

– Tout en prenant en compte les œuvres effectivement accompagnées d’images lors de leur publication, on pourra faire un point sur les projets d’œuvres illustrées qu’a eus l’écrivain et réfléchir à ce que ces projections révèlent sur la réception souhaitée pour son œuvre : ainsi Nerval a-t-il imaginé une édition illustrée du Voyage en Orient, en envisageant la collaboration d’Alexandre Bida (lettre à Georges Charpentier du 15 avril 1851) ; ainsi a-t-il sollicité Maurice Sand pour un projet d’illustration de Sylvie (lettre du 8 novembre 1853) ; ainsi encore s’est-il ouvert à son éditeur, Ferdinand Sartorius, sur son souhait de composer un « joli livre à gravures » sur la ville de Nuremberg (lettre du 23 juin 1854).

– On songera par ailleurs aux illustrations de l’œuvre postérieures à la vie de l’auteur : par exemple Lucien Pissarro illustrant l’histoire de la Reine de Saba ; Germaine Krull rendant compte, par la photographie, du Valois de Nerval ; ou encore aujourd’hui Anne Slacik composant un livre-peint sur l’odelette « Les Papillons ».

– On pourra étudier les dessins de Nerval lui-même, aussi intéressants, quoique moins nombreux, que les dessins de Baudelaire.

– On pourra enfin examiner l’iconographie suscitée par la personne même de Nerval. Longtemps avant le déploiement d’une série de vues de la rue de la Vieille Lanterne, le médaillon réalisé par Jehan Duseigneur, les croquis-charges de Nadar pour le Panthéon Nadar ou les Binettes contemporaines, les photographies de l’écrivain par Legros et Nadar, constituent déjà les jalons d’une légende dorée où s’écrivent les heurs et les malheurs d’une vie de bohème dont l’œuvre se fait également l’écho.

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