HTTP/2 200
date: Mon, 29 Dec 2025 13:19:20 GMT
last-modified: Thu, 16 Jul 2020 12:47:58 GMT
etag: "610919c7056a2ec1fe88f58b58220620"
access-control-allow-origin: *
content-type: application/rss+xml; charset=UTF-8
link: ; rel="https://api.w.org/"
age: 30199
accept-ranges: bytes
x-cacheable: YES
content-length: 107737
Discipline
https://selfhelp.hypotheses.org
Discours et idéologies du développement personnel et du bien-êtreThu, 16 Jul 2020 12:47:58 +0000fr-FR
hourly
1 https://wordpress.org?v=6.8.3Protégé : À propos de…
https://selfhelp.hypotheses.org/1202
https://selfhelp.hypotheses.org/1202#respondMon, 13 Jul 2020 13:51:41 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=1202
Cette publication est protégée par un mot de passe. Pour la voir, veuillez saisir votre mot de passe ci-dessous :
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/1202/feed0Minute décryptage.
https://selfhelp.hypotheses.org/707
https://selfhelp.hypotheses.org/707#respondThu, 27 Feb 2020 10:26:34 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=707Continuer la lecture de Minute décryptage.]]>Quand le développement personnel parle de Michel Foucault
par Virginie Lethier
Je vous vois venir : en jetant un œil distrait à l’illustration ci-dessus, vous avez pensé que j’allais vous proposer un billet à charge contre l’antiféminisme dans les ouvrages de développement personnel, en m’appuyant sur le superbe travail d’Irène Jonas (2006)… Raté.
Non, j’aimerais que l’on se frotte aujourd’hui à un trait caractéristique du discours du développement personnel (DP) : son attrait tout particulier pour le discours scientifique, qu’il cite à tout-va. Cette caractéristique vous a certainement déjà frappé à la lecture d’ouvrages, d’articles en ligne ou à l’écoute d’interviews ou de conférences de DP. Cet attrait est bien entendu lié à la problématique de la légitimité. Il est acquis dans l’état de l’art qu’un des enjeux, pour le développement personnel et ses promoteurs, consiste à se doter d’une image positive, en réaction à de nombreuses critiques le réduisant, ici ou là, à une pratique mercantile ou à une pseudo-science inepte.
Pour ma part, en considérant rapidement un texte de développement personnel – dont l’illustration figure en tête de ce billet et que vous pourrez retrouver ici – , j’aimerais vous proposer quelques grandes pistes pour repérer les tensions susceptibles d’émerger lorsque la (re)présentation du discours scientifique est soumise à un objectif de légitimation d’un point de vue. Pas en général et dans l’absolu, mais dans le cas particulier d’un certain genre (celui de l’article prétendant relever de la vulgarisation scientifique) inscrit dans un dispositif bien particulier (un magazine numérique de développement personnel).
Soyons clair : le texte que j’ai sélectionné propose un dévoiement radical de la pensée scientifique (certes complexe) de Michel Foucault sur le souci de soi, mais mon objectif ne sera pas ici de le démontrer. Je souhaite plutôt ici faire un focus sur les tensions qui traversent ce texte et qui peuvent générer ce dévoiement. Et au passage, partager avec vous quelques réflexes méthodologiques et certains concepts de l’analyse du discours.
En savoir plus surnospensees.fr
Le texte “Le souci de soi est un signe de liberté, selon Michel Foucault” a été publié le 2 juin 2017 sur nospensees.fr, site se présentant ici comme un “magazine numérique de psychologie et de développement personnel”, appartenant au Groupe MContigo, “une entreprise mondiale dédiée au bien-être des personnes”. Une recherche complémentaire sur la page officielle de ce groupe nous permet d’observer que ses activités sont en fait beaucoup plus larges, allant du développement digital au marketing, en passant par le design. Et l’occasion d’apprendre que le site nospensees.fr a un parfait jumeau en langue espagnole, qui totaliserait plus de 11 000 000 de vues mensuelles.
Allons jeter un œil au jumeau espagnol du site nospensees.fr.
La visite de la version espagnole du site est importante pour mieux cerner la chaîne d’écriture des articles, sur laquelle aucune information n’est disponible sur le site français. Les articles sont d’abord publiés en espagnol par un.e. journaliste (ici, Edith Sánchez) puis validés par un.e. spécialiste disciplinaire garant.e. de la scientificité du contenu (ici, la psychologue Gema Sánchez Cuevas). Ensuite, les articles publiés sur le site espagnol sont traduits en français, sans que les modalités et le responsable de cette opération soient précisés.
Les articles en langue française publiés sur nospensees.fr sont ensuite relayés sur les réseaux sociaux, notamment grâce à une page Facebook, suivie par 509 146 personnes au 02/04/2020.
Tout comme sa version espagnole, le site nospensees.fr articule deux offres : des cours payants et des articles d’informations gratuits. Cette double offre doit attirer notre attention et nous interroger sur les tensions qui traversent le contrat de communication médiatique de l’offre rédactionnelle de nospensees.fr : la sélection et le traitement de l’information opérés n’auraient-ils pas moins pour visée de permettre au lecteur de se “faire une opinion” que de le faire souscrire au développement personnel ? Les logiques marchandes et d’influence à l’oeuvre nous amènent, a minima, à envisager les articles de nospensees.fr comme chargés de capter un public qu’il s’agit de rediriger vers une offre de services qui, elle, est source de revenus financiers.
Interroger l’identité éditoriale de nospensees.fr
Intéressons-nous maintenant à l’identité éditoriale du magazine numérique, qui résulte de la combinaison de différents construits discursifs, parmi lesquels le rubriquage.
En effet, s’il permet de classer l’information, le rubriquage participe à construire l’identité du magazine numérique. En l’occurrence, le magazine s’appuie sur un système de sept rubriques reposant sur des critères disciplinaires (“psychologie”, “neurosciences”) et thématiques (“relations humaines”, “bien-être”, “santé”, “culture”,”travail”). Plus, le rubriquage permet d’observer la façon dont nospensees.fr “découpe” le monde et donne de la valeur à certains éléments. Par exemple, la “philosophie”, intégrée dans les mots-clés de référencement du magazine, n’est pas érigée en rubrique à part entière. Non, cet honneur est réservé à la psychologie et aux neurosciences, auxquelles le site consacre une importante toute particulière.
Ces deux rubriques sont d’ailleurs largement valorisées par leur emplacement (la psychologie ouvre le discours du site sur le monde, qui se referme sur la rubrique “cours”) et par leur volume : la rubrique “psychologie” comptabilise plus de 175 pages d’articles, contre 17 pour la rubrique “relations humaines”. De quoi parle-t-on dans la rubrique “psychologie” ? Réponse : d’absolument tout. De pornographie, des politiques d’inclusion des personnes handicapées, des services sociaux dans la lutte contre la pauvreté, etc. Tout y passe. Ou plutôt tout passe par le prisme de la psychologie. Le politique, le social, le culturel sont subsumés à la psychologie parce que construits comme des faits psychiques.
Vue sur les sous-rubriques et des thèmes traités dans la rubrique “Psychologie” de nospensees.fr
C’est également sous la rubrique “Psychologie” qu’est hébergé… l’article centré sur la pensée du philosophe M. Foucault.
Transmettre des connaissances scientifiques ?
Le rubriquage du site matérialise sa fonction d’interface entre les sciences et le grand public, en toute cohérence avec son discours programmatique. En effet, la présentation de la ligne éditoriale du site français met en avant une activité de transmission de connaissances scientifiques vers des non-spécialistes, qui recouperait ce que l’on nomme “vulgarisation” ou “médiation” scientifiques :
« Nos Pensées offre un contenu spécialisé dans le domaine de la psychologie à travers des articles et des cours en ligne donnés par des références internationales. Notre but est de rapprocher la psychologie et les gens d’une manière pratique et simple, mais rigoureuse. Nous voulons être à la fois une source d’information et de soutien pour tous les lecteurs qui s’intéressent à ces sujets. »
Il est intéressant de noter dans le passage ci-dessus que cette activité de transmissions de connaissances a pour finalité, non seulement d’informer les lecteurs curieux d’en savoir plus sur la “psychologie”, mais de leur apporter une forme de “soutien”. Sans qu’elle l’affiche comme objet principal du message, cette présentation véhicule l’idée que, d’une part, les lecteurs sont en quête d’assistance pour répondre à certains besoins non-satisfaits ; d’autre part, que l’information entretiendrait des liens forts avec l’action. S’informer permettrait ainsi au lecteur d’agir sur son environnement et de répondre à ses besoins.
Qu’entend-on, traditionnellement, par le terme de “vulgarisation scientifique” ? Bien souvent, on tend à l’envisager à tort comme une simple opération de traduction d’un discours de spécialité opaque en un autre discours accessible à un lectorat non-spécialiste. Cette conception est néanmoins naïve, ainsi que le rappelle avec justesse Marianne Doury, linguiste qui s’est attachée à penser la dimension argumentative de la vulgarisation scientifique. On tend en effet bien souvent à adopter une position naïve se focalisant sur la terminologie scientifique (le fameux “jargon” savant), que le médiateur aurait à “traduire” en termes simples et accessibles. Or, ce “jargon” n’est qu’un des nombreux symptômes attestant des logiques très différentes qui président au discours scientifique et au discours de vulgarisation scientifique. Je mettrais définitivement à l’épreuve votre patience en me lançant dans une explicitation de ces logiques différentes dans les limites de ce billet ; je vous propose donc plutôt de réfléchir rapidement à l’horizon (communicationnel, énonciatif) qui est celui du discours de vulgarisation scientifique.
La première caractéristique du discours de vulgarisation scientifique est d’être un discours qui ne peut pas exister sans qu’un autre l’ait précédé. Plus précisément, le discours de vulgarisation scientifique est un discours qui parle à partir et à la place d’un discours autre, d’un discours-source, comme le formule Jacqueline Authier-Revuz. Sans thèse de doctorat, sans article scientifique, pas de discours de vulgarisation scientifique. Plus, selon J. Authier-Revuz, l’ADN du discours de vulgarisation scientifique est d’avoir pour objet ce discours autre : son horizon, par essence, est de le reformuler. On voit donc que le discours de vulgarisation ne peut donc être considéré comme un “double” du discours scientifique mais qu’il figure un discours dédoublé : il est un discours qui énonce tout en énonçant un autre discours. Si l’on préfère, le discours de vulgarisation scientifique est une double mise en scène : d’une part, une mise en scène du discours scientifique et, d’autre part, une mise en scène de lui-même, d’une activité de vulgarisation en train de se faire.
Voilà donc pourquoi l’ambition de “fidélité” d’un article de vulgarisation scientifique est illusoire, et pourquoi il n’est pas tant question ici de se lancer dans un commentaire de texte sur le dévoiement de la pensée de M. Foucault opéré dans cet article, que de mettre au jour des images. L’image de la science qui se construit dans cet article de vulgarisation bien entendu, mais surtout l’image de la pratique de transmission que celle-ci construit d’elle-même au terme de différents procédés discursifs qui s’agit de repérer.
Rapide survol du format et de la structure de l’article
Cet article, relativement court (un peu moins de 900 mots), se fonde sur un plan de texte en apparencetrès classique.
Pourvu d’un titre, l’article semble structuré autour d’un plan de texte progressant de façon cohérente vers une fin : après une phase d’introduction, le corps de texte apparaît structuré autour de trois parties se démarquant systématiquement par un intertitre valorisé par la typographie.
L’homogénéité de chaque bloc de texte et par suite, la progression du texte, se révèlent cependant très rapidement fragiles, ce que l’on peut noter dès une première lecture attentive de l’introduction.
Cette introduction contient un énoncé métacommunicationnel cohérent avec le titre qui la précède, posant comme source et objet du discours la pensée de M. Foucault. Dans le même temps, cet énoncé (“Cet article essaie de retracer les concepts basiques […]”) montre l’activité de transmission en train de se faire, ce qui est, en passant, l’un des procédés discursifs classiques du discours de vulgarisation scientifique. On remarquera que cette introduction s’écarte néanmoins des traits traditionnels de ce type de discours par sa faible teneur incitative : pas de phrase d’accroche, pas de structure interrogative employée pour mettre en scène l’anticipation des questions des lecteurs, par exemple. Le lecteur modèle de cet article semble correspondre à un lecteur extrêmement motivé… et patient.
Patient, parce que le fil logique de l’introduction est immédiatement coupé par une citation intercalaire d’un certain Joseph Leonard, à qui l’on devrait la petite phrase aux allures sentencieuses :
L’être humain passe la première moitié de sa vie à ruiner sa santé et la deuxième moitié à essayer de la rétablir.
Ce fragment aphoristique fait saillance, en cela qu’il opère une rupture dans la progression du texte, dont il se distingue par sa brieveté, sa mise en valeur typographique, sa consistance stylistique, son genre. Une telle variation, parce qu’elle est altération, mérite toute notre attention car elle est un lieu de bascule. Le titre et l’introduction de l’article nous promettaient un cadre de validité précis, délimité, contestable : celui de la pensée de M. Foucault. L’aphorisme lui, universel et intemporel, nous projette dans la vérité générale, dans un savoir se présentant de lui-même comme incontestable, et nous déplace vers la morale.
Ce passage “du coq à l’âne” ne signifie pas que l’auteur de l’article en est un. La question n’est pas là, vraiment. La question est plutôt de savoir si l’on observe, ailleurs dans le texte, d’autres mises en tension des cadres de validité, d’autres entrechoquements de fragments discursifs qui laissent apparaître le point de vue de l’auteur.
Avant d’examiner le texte en ce sens, je vais m’autoriser, moi aussi, à rompre le fil logique de ce texte. “Il y a une petite chose qui me turlupine”, aime à dire, l’air de rien, mon enquêteur de fiction préféré. Ce qui me turlupine, c’est que si cet aphorisme me semble familier (certainement parce qu’il fait résonner dans ma mémoire des proverbes partageant la même construction), et bien, vous voyez, perso, je ne connais pas Joseph Leonard.
Premiers essais de recherche en ligne des traces textuelles de l’aphorisme. Chou blanc. Jusqu’à ce que je traduise l’aphorisme en anglais, pour trouver sa première occurrence (sur Pinterest) dans une publicité (à gauche, ci-dessous) associée au prestataire d’offres de santé Sharp HealthCare, localisé à San Diego, pour laquelle travaille Joseph Leonard, médecin de profession (en photo ci-dessous).
A la recherche de Joseph Leonard
Ce petit détour sur la source et le contexte de production de la citation intercalaire pointe que le montage des voix opéré par l’auteur de l’article entremêle ici discours scientifique et discours publicitaire, philosophie et médecine. Trouve-t-on ailleurs dans le texte d’autres lieux où les frontières entre ces discours s’entrechoquent ?
Rechercher les traces de l’activité de reformulation
L’article affiche avoir pour objectif de “retracer les concepts” clés (pluriels et bien identifiés ainsi que le suggère le déterminant défini) structurant la pensée de M. Foucault. Commençons donc par rechercher les traces les plus évidentes d’une telle entreprise.
Première remarque : ces concepts ne sont pas repérables visuellement, pas plus que ne l’est la posture métalinguistique du rédacteur de l’article. “Visuellement”, car d’un simple coup d’œil, le mouvement d’arrêt sur les concepts devrait normalement se signaler par des indices comme des guillemets, qui marquent le fait que tel mot vient d’ailleurs ou que le scripteur va le tenir à distance, pour mieux en expliquer ensuite le sens dans un mouvement de formulation. Rien de tel dans cet article.
Dans un environnement numérique, le signalement des “concepts” pourrait être marqué par des hyperliens : or, si l’on trouve bien quatre formes lexicales associées à des liens (“responsabilité”, “vérité”, “réalité”, “liberté”), ces derniers ne renvoient pas vers des définitions touchant au système conceptuel de M. Foucault. Les liens redirigent simplement le lecteur vers d’autres articles publiés sur nospensees.fr.
Les concepts de M. Foucault sont ainsi totalement invisibilisés dans cet article, à tel point que le concept de “souci de soi” n’est à aucun moment signalé comme lui appartenant. Il faut attendre le 11e paragraphe pour savoir qu’il correspond d’ailleurs à un concept. Celui-ci, pourtant central dans la pensée de M. Foucault, est posé comme “allant de soi”, comme quasiment “transparent” pour tous. Si le terme de “souci de soi” est bien posé comme horizon de l’article dès le titre (“Le souci de soi est un signe de liberté, selon Michel Foucault”), on remarquera que le texte tarde à fournir un élément de définition lexicale ou encyclopédique permettant de saisir le référent du “souci de soi”, ou si l’on préfère, ce à quoi il correspond, ce qu’il est et n’est pas concrètement. On considérera ainsi les tentatives de définition suivantes relevées dans l’article, en veillant à remarquer leur caractère très approximatif et leur emplacement dans le texte :
Paragraphe 5 : Ce souci de soi estquelque chose que seul le propre sujet peut s’apporter. C’est une manière de s’appartenir soi-même, d’être soi. Paragraphe 12 : Le souci de soi inclut beaucoup de sphères qui sont liées au bien-être comme par exemple, les besoins, les émotions, la santé, les comportements, les valeurs etc.Nous parlons ici de tout ce qui permet d’améliorer notre qualité de vie et qui ne nuit pas aux autres. Paragraphe 13 : Le souci de soi est une attitude qui correspond à tous nos besoins qu’ils soient d’ordre intellectuel, physique, spirituel, émotionnel etc.
Encore une fois, l’organisation du texte et sa progressivité interpellent, et par suite, sa teneur didactique. Si l’objectif central de l’article visait bien à transmettre au lecteur la pensée de M. Foucault sur le “souci de soi”, ne devrait-on pas trouver très tôt dans le texte une véritable activité de reformulation et de définition de ce concept ?
Ce qu’il est intéressant d’observer est que la proposition contenue dans le titre est en revanche martelée au fil du texte :
Paragraphe 1 : Cet article essaie de retracer les concepts basiques que cet auteur a développés concernant le souci de soi comme un signe de liberté. Paragraphe 3 : En termes généraux, Foucault se réfère au souci de soi comme un signe de liberté. Paragraphe 11 : Le concept du souci de soi est un signe de liberté, car il part de la conscience et d’un ensemble de décisions que nous avons prises durant notre vie.
Deuxième remarque : aucune des possibilités de l’écriture numérique n’est exploitée pour articuler les textes-sources de M. Foucault à l’article qui ne contient ni note de bas page, ni bibliographie… En d’autres termes, cet article ne renseigne aucunement sur le discours-source qu’il se fixe pour objectif de reformuler.
Contextualisation vs cadrage
Plus largement, c‘est en vain que l’on recherchera, dans l’article étudié, des repères sur le contexte de production de la pensée de M. Foucault. Vous pourrez m’opposer ici que l’article nous donne quand même quelques éléments de présentation de M. Foucault. Ces éléments relèvent cependant plutôt d’une opération de cadragede la source en vue de l’ériger en figure de garant. Cette valorisation s’opère de façon très classique par le recours à plusieurs superlatifs insistant sur la notoriété de M. Foucault (« l’un des penseurs les plus influents du XXème siècle », « l’un des auteurs les plus lus »), et à des adjectifs mélioratifs (« immense héritage »).
Vous noterez que le point de vue de M. Foucault est mis en scène comme un positionnement à contre-courant. Son positionnement est mis en scène comme polémique puisque celui-ci aurait donné lieu à “de longs débats enflammés” au sein des sciences humaines. En filigranes, le rédacteur propose donc un cadrage conceptuel opposant des théories dominantes – qui se démarqueraient par leur caractère convenu, quasi superficiel – , de théories plus subversives, “authentiques”, “critiques”, commises notamment par M. Foucault.
De quoi ce cadrage conceptuel est-il la marque ? Ce cadrage serait-il propre aux “nouveaux” dispositifs numériques de communication scientifique ? C’est une première possibilité… Une autre hypothèse me semble tout aussi légitime à formuler : ne pourrait-on pas penser que ce type de cadrage “convenu vs à contre-courant” serait privilégié par le discours du développement, en vue de se légitimer en réaction aux fortes critiques que les sciences humaines formulent à son égard ? En d’autres termes, est-ce que le cadrage “convenu vs à contre-courant” serait le lieu d’un travail d’une nouvelle image de soi répondant à l’image préalable du DP ? Pour vérifier cette hypothèse, il me faudrait bien entendu pouvoir travailler sur un corpus élargi et vérifier la régularité de cette stratégie de cadrage dans différents genres investis par le DP.
Traquer les voix en présence
Revenons à nos moutons d’aujourd’hui, en nous concentrant sur la façon dont est mis en scène le discours scientifique dans l’article.
Que l’article étudié ait pour objet le discours de M. Foucault sur le souci de soi était promis (si ce n’est pas l’horizon d’attente génériquedu lecteur) par son titre, supposé fixer un horizon énonciatif tout autant que résumer le contenu essentiel de l’article. Dans le texte, différents autres marqueurs tels que “Selon|Pour” correspondant à ce que l’on nommera, d’après J. Authier-Revuz, des “marqueurs de modalisation en discours second”, participent à exhiber le fait que le rédacteur parle à partir de ce discours-source qu’il prend pour objet. Lorsque ces marqueurs ne sont pas utilisés, ce sont des verbes de parole (“signaler”, “affirmer”, “se référer”) qui introduisent le discours rapporté. Cependant, où s’arrête dans les faits (ou plus exactement, dans les énoncés) le discours rapporté ? La question se pose en effet avec acuité dès lors que l’on se place à l’échelle du paragraphe :
En termes généraux, Foucault se réfère au souci de soi comme un signe de liberté. Il signale l’importance du corps-esprit comme une unité transcendante et singulière. Nous existons pour générer de l’auto-conscienceet de la responsabilité envers notre propre vie.Pour cela, il est nécessaire de réaliser un processus d’apprentissage et de passer par un grand nombre de situations où cet apprentissage est mis en pratique.
On repérera sans difficulté que les deux premières phrases de ce paragraphe correspondent à une séquence de discours rapporté, même si celle-ci se présente matériellement sous une forme attestant d’un très fort degré de reformulation. La construction utilisée correspond à un cas limite de discours indirect construit à partir d’un verbe de parole et d’une complétive nominale (en bleu), œuvrant à une homogénéisation syntaxique et énonciative. En clair, cette construction permet au rédacteur de reformuler une pensée de façon condensée avec ses mots à lui (et non ceux du scientifique). Pour reprendre une jolie expression de J. Authier-Revuz, le rédacteur “fait passer” par ses mots à lui ce qui a été dit par M. Foucault. En l’occurrence, les propos de M. Foucault passent ici vers le lecteur par le filtre d’une terminologie relevant du mysticisme et de l’ésotérisme (“corps-esprit”, “transcendante”, “auto-conscience”).
C’est au lecteur de débusquer, dans ces deux phrases, l’origine de ces mots et les domaines dont ils sont issus, sans être particulièrement guidé par le rédacteur. Celui-ci, en revanche, explicite le caractère approximatif de l’activité de reformulation dès la première phrase : le marqueur (en vert), placé en tête de la première phrase (“en termes généraux”, équivalent d’un “grosso modo”), exhibe tout autant l’activité de reformulation en train de se faire qu’il la cantonne à une reformulation dite “en substance” (X n’a pas dit les choses exactement comme cela, mais dans l’idée…).
Il est beaucoup plus délicat de déterminer où s’arrête le discours rapporté. Qui parle (et d’où) dans les phrases qui succèdent à cette séquence ? Dans ces phrases (en violet), pas de verbe de discours rapporté, pas d’indices permettant au lecteur de repérer d’où ça parle. À l’inverse, pas de marques explicites signalant le passage à un discours autonome… Force est de reconnaître le régime d’ambiguïté de ce passage, en raison d’une dissolution de l’énonciation se faisant l’indice d’une énonciation dissolue. Si dans les phrases précédentes, nous observions un effacement des marques les plus évidentes de la subjectivité du rédacteur, la séquence en violet voit resurgir la manifestation de l’énonciation du rédacteur, ce que l’on perçoit en premier lieu du fait de l’emploi du pronom personnel “nous”. Celui-ci réunit le rédacteur et le lecteur dans une entité inclusive dont la prétention universalisante est actualisée par un présent gnomique : nous voici donc projetés dans la vérité intemporelle et morale. Cette règle morale érigée, c’est un principe permettant de l’atteindre en pratique qui est ensuite proposé au lecteur. Sous la froide apparence d’une construction impersonnelle, fixant le cadre du possible et de l’impossible, du nécessaire et du contingent grâce à une modalisation aléthique (“il est nécessaire”), c’est effet bien un principe normatif de comportement qui est formulé.
Je vous laisse vérifier, dans la suite de l’article, le caractère systématique de ce mouvement énonciatif, ayant pour point de départ le cadre du discours-source exhibé et pour point d’arrivée des énoncés modalisés soutenant l’édiction de principes et de normes. Ce mouvement atteint son climax dans la conclusion de l’article, où dominent la modalité déontique et le cadre de l’obligation morale :
Le souci de soi doit être un comportement naturel et essentiel de tout être humain, car c’est déterminant pour habiter ce monde. […]Il ne faut donc pas négliger cet aspect : il est indispensable d’apprendre à prendre soin de soi. C’est la base du soin que nous offrons aux autres.
Pour ne pas conclure…
Tout au long de ce billet, je me suis bien gardée d’affilier l’article étudié au discours de la vulgarisation scientifique, que l’on ne saurait de toute façon envisager comme une catégorie figée ou strictement délimitée, ainsi que le rappelle avec justesse Marianne Doury. Je me suis cantonnée à survoler quelques procédés (méta)discursifs mobilisés pour suggérer l’air de famille que cet article entretenait à ce type de discours.
Ce petit survol permet d’observer que si la pensée de M. Foucault est exhibée comme la source et l’objet de l’article, elle n’est cependant que prétexte. L’œuvre de M. Foucault figure un prétexte permettant de véhiculer des normes de comportement dispensés dans des fragments discursifs à l’énonciation brouillée, des “principes de vie” dont la légitimité serait validée par le discours scientifique affiché comme source. Quand on connaît un peu le pourquoi du comment M. Foucault s’est intéressé au souci de soi, ça pique.
Toutes ces lignes pour vous dire donc que le contrat didactique qui est mis en avant dans le discours programmatique du site nospensees.fr, construit dans son rubriquage, ne se matérialise pas par les traces discursives traditionnelles de la didacticité. Cette situation pour le moins paradoxale confirme la nécessité de prendre de la distance avec la visée affichée par ces articles qui ne transmettent pas les connaissances scientifiques qu’ils disent avoir pour objectif de transmettre. Leur visée véritable ne serait-elle tout simplement pas de montrer une activité de transmission, pour suivre une piste ouverte par Jacqueline Authier-Revuz ?
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/707/feed0Psychologie et développement personnel : retour sur une rencontre
https://selfhelp.hypotheses.org/620
https://selfhelp.hypotheses.org/620#respondThu, 13 Feb 2020 09:49:58 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=620EN CONSTRUCTION
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/620/feed0Le développement personnel vu par les sciences humaines et sociales
https://selfhelp.hypotheses.org/605
https://selfhelp.hypotheses.org/605#respondThu, 13 Feb 2020 09:48:01 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=605Continuer la lecture de Le développement personnel vu par les sciences humaines et sociales]]>par Virginie Lethier
Comme on pourra l’observer en consultant la bibliographie
répertoriée ici, les sciences
humaines et sociales ont consacré une abondante littérature au développement
personnel (DP). Si ces travaux de recherche ont
notamment permis d’établir des catégorisations de l’ensemble diffus que forme
le DP, ils ont eux-mêmes fait l’objet d’une entreprise de catégorisation, initiée
par Nicolas Marquis (2014).
Au terme d’un état de l’art méticuleusement constitué interrogeant les hypothèses sous-jacentes mobilisés les sciences humaines aux prises avec le DP, Nicolas Marquis repère deux principaux modèles d’analyse.
Participant d’un « modèle du déclin », la première classe de travaux distinguée par N. Marquis considère le DP comme un symptôme : en l’occurrence, le DP serait l’indice d’un « malaise culturel » pour reprendre une expression d’Alain Enheberg (2010). Ces travaux envisagent le succès du DP comme le signe d’une évolution profonde de la société et de l’individu. Le DP se ferait plus exactement le symptôme d’un double déclin : celui d’une société altérée par des bouleversements sociaux tels que le « désinvestissement de la sphère publique, l’individualisme, la (dé)personnalisation des rapports sociaux, l’affaiblissement du rapport à la norme, la psychologisation » (Marquis, 2014 : 12). Ce déclin sociétal entraînerait celui de l’individu et aboutirait à une forme de « mutation anthropologique ».
Ce
type de travaux présuppose une corrélation – si ce n’est une causalité – entre les
changements sociétaux et ceux de l’individu, défendue dès 1966 par Philip Rieff
(1966). Selon ce sociologue américain, la culture, dans une organisation
sociale classique, a pour fonction d’organiser les interdits et les devoirs des
individus qui conditionnent la possibilité de faire société. Ce faisant, la
culture fixerait « les conditions nécessaires à l’indispensable faith, cette foi et cet engagement
envers quelque chose qui dépasse les individus, et fournit du sens au
renoncement pusionnel » (Marquis, 2014 : 14). Or, selon P. Rieff, l’effondrement
du modèle social classique s’accompagne d’une nouvelle culture : orientée
vers la jouissance immédiate et un rejet des limitations individuelles, cette
nouvelle culture marque la fin de la « faith ». Selon P. Rieff, cette
nouvelle culture trouve un terrain particulièrement propice dans le discours « psy »
de figures telles que C. G Jung, W. Reich, A. Adler, à qui l’on devrait une conception
de l’individu devant se réaliser contre la culture et la société et donc, d’avoir
dévoyé le projet psychanalytique freudien pour en faire « une religion de
l’individu » :
Le succès soudain et incroyable de cette nouvelle vision du monde et des rapports entre l’individu et le tout social est à l’origine de la culture thérapeutique caractéristique de l’atmosphère d’une société qui ne reconnaît plus aucune légitimité aux contraintes qui permettent la vie ensemble. Les individus refusent de porter leur regard au-delà d’eux-mêmes. Ils ne sont plus intéressés que par des expériences de subjectivation, accordent une importance démesurée à leur ressenti et estiment par-dessus tout avoir le droit de s’exprimer et de jouir de tout (Marquis, 2014 : 15)
Parce
qu’ils se caractérisent par un échafaudage épistémologique à double niveau
(société/individu), relèvent également de ce première « modèle du déclin »
les travaux de Christopher Lasch (1979), dont N. Marquis souligne la proximité
thématique avec l’effondrement de l’espace public bourgeois théorisée par J.
Habermas (1997). Selon C. Lasch, les comportements narcissiques résultent du
déclin de la personnalité, de la mise sous tutelle du domaine privé par le
domaine public qui aboutit à une limitation des velléités d’action des
individus. En d’autres termes, les comportements narcissiques correspondraient,
selon C. Lasch, au « versant psychologique de notre dépendance à un Etat
de plus en plus intrusif, de notre vulnérabilité à un monde que nous ne
maîtrisons plus et qui a érodé notre capacité de survie » (Marquis, 2014 :
17).
Selon N. Marquis, ces travaux, qui ont le mérite de ne pas restreindre le DP à un simple produit commercial ou à une simple ligne éditoriale, présentent néanmoins de sérieux écueils. Méthodologiquement, ces travaux se dispensent d’analyses empiriques d’ampleur et se privent de fait de la possibilité d’engager une démonstration pleinement scientifique. Ces travaux tendent donc à privilégier la forme de l’essai de théorie sociale (Marquis, 2014 : 28-29). Par ailleurs, ces ouvrages, s’exposent à plusieurs difficultés épistémologiques majeures. Par exemple, ces travaux, en dénonçant les dangers (la disparition de la société, le retour à l’état de nature) potentiellement corrélés aux propositions du DP, valident l’hypothèse délirante et erronée selon laquelle il serait possible de sortir de la société et de ses normes :
(…) les auteurs qui évoquent la menace d’une disparition de la société et d’un retour à l’état de nature confondent la possibilité tout à fait réelle de changements sociaux (voire de changements dans la façon de faire société), avec la possibilité, quant à elle irréelle, qu’on puisse tout simplement ne plus faire société. […]voir de la désinstitutionalisation dans le succès du psy et du DP c’est se jeter dans le piège que ces discours tendent malgré eux lorsqu’ils se présentent à leurs lecteurs comme les instruments qui leur permettront de se détacher d’une société honnie. Ce détachement des normes n’en est pas moins une, peut être bien plus contraignante. (Marquis, 2014 : 28)
La deuxième classe de travaux distinguée par N. Marquis se fonde sur un « modèle du pouvoir » en cela qu’ils envisagent le DP comme un canal exemplaire de l’exercice du pouvoir dans les sociétés néolibérales. Très largement inspirés par les propositions de M. Foucault, ces travaux abordent le DP à l’aune du concept de « gouvernementalité » (Foucault, 1978) par lequel sont désignées les rationalités et les pratiques qui orientent et contrôlent les collectivités et les comportements des individus dans les sociétés libérales démocratiques. Ces sociétés se singularisent par le fait qu’elles maintiennent et conservent le pouvoir non pas à l’aide de dispositifs contraignants ou violents, mais grâce à un ensemble de dispositifs plus discrets, plus subreptices et donc, plus efficaces. Le DP serait le parangon de tels dispositifs « mous » pour reprendre la jolie expression de N. Marquis (2014 : 31) : en effet, sous prétexte de permettre l’accès à l’autonomie et à la liberté, le DP enjoint l’individu de travailler sur lui-même et de produire des savoirs sur lui-même pour le constituer en sujet gouvernable.
(…) le DP constitue à la fois le dispositif parfaitement représentatif et le vecteur de cette injonction paradoxale à devenir libre en travaillant sur soi. Il est une pratique éthique et technique, une conjonction entre des discours professionnels qui proposent des réponses rationnelles aux questions de savoir comment conduire sa vie, et des individus qui cherchent à profiler leur vie de manière à ce qu’elle soit conforme aux aspiration du bonheur personnel, de la liberté et de l’autonomie telles qu’elles sont véhiculées par le libéralisme (Dubrofsky, 2007, cité par Marquis, 2014 : 24)
Figurant « autant un processus d’assujettissement que
de subjectivation » (Marquis, 2014 : 24), le DP participerait ainsi à
la construction d’un sujet « gouvernable, prédictible, calculable,
classifiable, réflexif, responsable, auto-régulé et auto-déterminé »
(Rimke, 2000 : 63).
Sous un vernis naturalisant, sous la pompe de termes scientifiques, la logique
du DP est ainsi pleinement politique. Plus, elle est en parfaite adéquation
avec les principes du néolibéralisme convergeant vers l’hyper-responsabilisation
de l’individu et vers la déresponsabilisation du social :
Loin d’être émancipateurs, et loin d’être de simples instruments d’un contrôle oppressif de l’Etat, les manuels [de développement personnel] sont un exemple d’une forme de gouvernement par la liberté, qui multiplie les responsabilités individuelles dans le gouvernement de soi. Loin d’être asociaux, ils cherchent à réformer et remettre en forme nos conceptions de la vie sociale. Et loin d’être une distraction qui nous détourne de la sphère politique, ils sont l’un des moyens par lesquels ce qui est réputé politique est redéfini et reconfiguré » (Hazleden, 2003 : 425)
Débusquer la dimension idéologique (nécessairement masquée) du DP, et son caractère socialement construit: tels sont les objectifs de cette deuxième classe de travaux présentant une forte orientation critique, au sens de Foucault (2015). Celle-ci est parfaitement résumée par N. Marquis :
Le chercheur a le devoir de mettre au jour le fait que le « psy » est une construction sociale qui, tout en s’instaurant en garant et en fabricateur de l’humain ontologiquement autonome, empêche les individus de saisir les logiques de pouvoir à l’œuvre dans la réalité et appauvrit leur existence, en les rendant tout simplement incapables d’imaginer d’autres façons de vivre. Le sujet des sociétés libérales-démocratiques, tout entier contenu dans les processus de véridiction que les techniques de soi l’obligent à pratiquer, n’aurait pas la possibilité de déployer toute une série de capacités, de vivre une série d’expériences, parce qu’il serait coincé dans des définitions de lui-même qu’il ne se serait pas données, mais auxquels il chercherait cependant activement à se conformer (Marquis, 2014 : 25-26).
Si N. Marquis souscrit très
nettement aux postulats du « modèle du pouvoir », il n’en dénonce pas
moins certaines limites, principalement méthodologiques. Alors que ces travaux prétendent
interroger la façon dont les individus deviennent des sujets gouvernables par l’exploitation
des espaces les plus intimes de l’existence, ils sont confrontés à l’impossibilité
d’examiner comment s’opère concrètement cette opération, en se limitant à
procéder à une « analyse des discours » du développement personnel.
Cette critique, très productive, mérite néanmoins de se
mettre d’accord sur ce que l’on entend par « analyse du/des discours ».
Ce sera l’objet d’un prochain billet en construction que vous pourrez consulter
ici.
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/605/feed0Comment définir le développement personnel ?
https://selfhelp.hypotheses.org/585
https://selfhelp.hypotheses.org/585#respondThu, 13 Feb 2020 09:47:11 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=585Continuer la lecture de Comment définir le développement personnel ?]]>Par Virginie Lethier
Les sciences humaines et sociales s’accordent pour remarquer qu’il n’existe pas de définition stable et explicite du développement personnel (Brunel, 2019 ; Jaotombo & Brasseur 2013). Le développement personnel (DP) peut être envisagé comme un « courant de pratiques de travail sur soi » (Brunel, 2019 : 200). Ce faisant, le DP donne également lieu à un secteur économique en pleine expansion, ce qu’intègre la sociologue É. Réquilé (2008 : 67) dans sa définition du DP, envisagé plus précisément comme « un secteur de l’édition et un panel de services ». Selon la même auteure, le DP doit également être défini comme une « démarche » (2008 : 67).
Qui engage une telle démarche ? À qui s’adresse le DP comme marché économique, comme ensemble de pratiques et de services ? Ces questions sont une première entrée précieuse pour penser les frontières du DP avec les pratiques
thérapeutiques. En effet, le DP s’adresse a priori aux « personnes qui ne
souffrent apparemment pas de troubles nécessitant une prise en charge médicale
ou psychologique, mais qui recherchent un plus grand épanouissement et
accomplissement de soi ou qui rencontrent des difficultés perçues comme
ponctuelles et ciblées » (Réquilé, 2008 67-68). En raison de son public cible, mais surtout de ses objectifs, le DP se distinguerait ainsi de la psychothérapie « en ce qu’il ne répond pas nécessairement à une souffrance psychique, mais vise la croissance et la maturation psychiques ». (Brunel, 2019 : 200)
Plus exactement, les objectifs du DP recouvrent un faisceau d’objectifs, a priori diffus, qui correspondent tout à la fois à « l’accroissement de capacités individuelles (confiance en soi, mémoire, gestion du stress, empathie, communication, etc.), de même qu’un sentiment de bien-être et d’épanouissement de soi » (Réquilé, 2008 : 67). Tentant de catégoriser les courants structurants la nébuleuse que forme le DP, F. Jaotombo & M. Brasseur (2013) distinguent deux grands courants au sein de la nébuleuse du développement personnel. S’appuyant sur la psychologie positive, le premier courant, dit « hédonique », viserait le bien-être, le bonheur et l’épanouissement.
(…) [Le courant hédonique] associe le DP à des expériences positives qui renvoient à un vécu plaisant et immédiat tel que le bien-être, la satisfaction, l’affect positif ou l’émotion positive. La notion d’effort personnel ou de transformation de soi y est absente ou insignifiante. (Jaotombo & Brasseur 2013 : 70)
Le deuxième courant, dit « eudémonique », trouverait pour sa part ses racines dans la psychologie humaniste et viserait l’actualisation de soi :
Elle associe le DP à la croissance personnelle
et à l’actualisation des potentiels, sans que celles-ci correspondent
nécessairement à une expérience « plaisante ». Les notions d’effort personnel,
de travail sur soi voire de transformation de soi y sont centrales. (Jaotombo
& Brasseur 2013 : 70)
Pour atteindre ces objectifs, le DP mobilise un ensemble hétérogène de pratiques, d’outils et de techniques (activités corporelles, ateliers collectifs, séances individuelles, activités de lecture (ouvrage, sites internet). Cette hétérogénéité des pratiques reflète notamment le caractère pluriel et hétéroclite des sources d’inspirations du DP, pouvant se fonder (lorsqu’il ne les agrège pas) sur la sagesse orientale, les traditions anciennes (yoga, le tai-chi-chuan ou la relaxation), la programmation neuro-linguistique, la psychologie… Bien entendu, il faut veiller ici à distinguer ici les sources d’inspiration revendiquées par les praticiens du DP de celles qu’ils passent sous silence (de façon plus ou moins consciente), ainsi que le remarque É. Réquilé :
Parallèlement aux influences revendiquées, d’autres antécédents se distinguent qui n’appartiennent pas au cadre de référence des praticiens mais ont objectivement contribué à la constitution du secteur du « développement personnel » tel qu’il existe actuellement. Le fait que ces antécédents soient ignorés pose question sans qu’il soit possible, à partir du discours des praticiens interrogés et des ouvrages consultés, de déterminer s’il s’agit d’une occultation manifeste ou d’un impensé. (Réquilé, 2008 : 69)
Du côté des sources d’inspiration revendiquées, il est très intéressant de remarquer que le DP tend massivement à mettre en avant sa filiation avec la psychologie (Réquilé, 2008 : 69), — du moins, certains de ses courants tels que la psychologie humaniste et la psychologie positive (Cabanas & Illouz, 2018 : 25-73) —, plutôt que de la philosophie par exemple. Enumérant les ressources majeures mobilisées par le DP, V. Brunel, tout en reconnaissant l’importance de la filiation du DP à la psychologie positive, nous invite à ne pas négliger les emprunts du DP aux théories de la personnalité et de la communication (la programmation neuro-linguistique, l’analyse transactionnelle, la communication non violente, la process communication, l’ennéagramme, l’approche intégrale), toutes issues d’un socle empirique et théorique nord-américain. (Brunel, 2019 : 200).
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/585/feed0Des billets pour partager des pistes de réflexion
https://selfhelp.hypotheses.org/445
https://selfhelp.hypotheses.org/445#respondFri, 07 Feb 2020 14:01:11 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=445Continuer la lecture de Des billets pour partager des pistes de réflexion]]>Dessin par Thomas Leclerc.
“Ce n’est pas du travail achevé, ce n’est même pas du travail fait, c’est du travail en train de se faire, avec tout ce que cela peut comporter bien sûr d’imprécisions, d’hypothèses”
M. Foucault
Les “billets” publiés sur ce carnet académique ne partagent pas grand chose avec les articles scientifiques que produisent habituellement les enseignants-chercheurs pour rendre compte de leurs travaux et dont la quantité est comptabilisée par nos instances pour juger de la qualité de la recherche.
Nos billets ne sont pas pensés pour être lus par la seule communauté scientifique, mais par toutes et tous. Nous espérons que ces billets pourront participer à nourrir des formes de résistances à certaines formes de pouvoir.
Nos billets ne sont pas tournés vers le compte-rendu de résultats, mais vers la construction de pistes de réflexion, elles-mêmes destinées à susciter des discussions et de nouvelles interrogations, parfois plus précises, parfois plus larges.
Pouvant correspondre à un compte-rendu de lectures, à un partage de trouvailles, à une interrogation de concept ou de méthode, à des retours d’expérience, nos billets assument de rendre visible les moments de la recherche en “train de se faire”, que M. Foucault* comparait aux “longues plongées en profondeur” du cachalot, par opposition aux temps spectaculaires de ses sauts en surface.
Nos billets s’engagent à respecter les principes déontologiques et professionnels de la recherche scientifique. Ces écrits n’engagent que la responsabilité de leur.s auteur.e.s, dont l’identité sera systématiquement précisée.
* Michel Senellart. Le cachalot et l’écrevisse : réflexion sur la rédaction des cours au Collège de France. Cahiers de L’Herne, [Paris]: L’Herne, 2011, pp.147-155.
]]>
https://selfhelp.hypotheses.org/445/feed0Qui sommes-nous ?
https://selfhelp.hypotheses.org/345
https://selfhelp.hypotheses.org/345#respondFri, 07 Feb 2020 11:12:08 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=345Continuer la lecture de Qui sommes-nous ?]]>L’action “Discipline” se nourrit du travail collectif d’un réseau de chercheur.e.s, de doctorant.e.s., de masterant.e.s et d’étudiant.e.s de licence. Les développements de l’action sont rendus possible grâce au travail précieux des personnels de l’Université et de la MSHE Cl.-N. Ledoux, que nous remercions ici chaleureusement pour leur investissement et leur soutien constant.
Nous proposons ci-dessous une vue sur la liste des personnes actuellement impliquées dans le projet. Si vous souhaitez rejoindre notre équipe et/ou participer à ses échanges, n’hésitez pas à nous contacter.
Florence Bailly, chargée de la communication, MSHE Cl.-N. Ledoux, qui participe à diffuser nos informations sur les réseaux sociaux et qui assure la communication de notre journée d’échanges
Béatrice Marrec, personnel administratif, MSHE Cl.-N. Ledoux, qui assure le suivi budgétaire du projet (gestion des devis, bon de commandes, remboursement des déplacements, etc.)
Marion Landré, chargée de la médiation, MSHE Cl.-N. Ledoux, qui met à disposition de l’équipe ses compétences pour l’acquisition des données, veille au bon fonctionnement des équipements et des logiciels, participe à la formation des étudiant.e.s et des stagiaires
Mattieu Latroy, chargé du réseau informatique,MSHE Cl.-N. Ledoux, qui nous permet d’accéder à un espace numérique partagé
Isabelle Mouret, secrétaire générale, MSHE Cl.-N. Ledoux, qui coordonne le suivi du projet dans ses aspects administratifs et logistiques.
Nicole Salzard, ingénieure, ELLIADD, université de Bourgogne-Franche-Comté, qui se charge d’automatiser certaines procédures d’acquisition et de mise en forme des données, et participe à encadrer les étudiant.e.s et impliqué.e.s dans le projet.
Brigitte Robert, technicienne, université de Bourgogne-Franche-Comté, qui a participé à “disséquer” avec son massicot professionnel les nombreux ouvrages nécessaires à la constitution de notre corpus d’étude.
Florence et tous les CDD qui se succèdent pour assurer l’accueil à la MSHE.
Les travailleuses et travailleurs du numérique d’OpenEdition qui nous permettent de faire exister ce carnet académique.
Brigitte Robert en pleine action
Alice Biquet–Collignon, étudiante de licence 2e année en Sciences du langage, université de Bourgogne-Franche-Comté, qui effectue un stage facultatif de découverte de la recherche en sciences du langage
Margaux Henrion, étudiante de licence 3e année en Sciences du langage, université de Bourgogne-Franche-Comté, qui effectue un stage d’initiation à la recherche en analyse du discours de cinq semaines
Arthur Masqué, masterant (M1), université de Nantes
Lucie Vieira, étudiante de licence 3e année en Sciences du langage, université de Bourgogne-Franche-Comté, engagée en qualité de vacataire pour l’acquisition des données.
Acquisition et mise en forme des matériaux pour l’analyse en cours par Lucie Vieira à l’aide des équipements de la plate-forme technologique de la MSHE
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/345/feed0Matériaux pour l’analyse
https://selfhelp.hypotheses.org/245
https://selfhelp.hypotheses.org/245#respondWed, 29 Jan 2020 17:32:20 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=245Continuer la lecture de Matériaux pour l’analyse]]>Notre action de recherche inscrite en analyse du discours s’appuie sur l’étude de données empiriques. Afin de soutenir la mise en oeuvre d’analyses collaboratives et collectives, notre équipe partage un ensemble de ressources progressivement collectées et répertoriées ci-dessous.
Liste des ouvrages numérisés et/ou océrisés (rédigé et/ou traduit en langue française)
Ansembourg (d’), T. (2001). Cessez d’être gentil. Soyez vrai ! Être avec les autres en restant soi-même. Montréal : Les éditions de l’Homme.
Bourbeau, L. (2017). Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Québec : éditions E.T.C
Bouthors, M.-C., & Chevalier-Beaumel, A., (2016) De la confiance en soi…à l’affirmation de soi. Hericy : Editions du Puits Fleuri.
[TRAD] Canfield, J., & Switer, J. (2005). Le Succès selon Jack. Pour vous rendre là où vous souhaiteriez être ! (P. Nadeau,Trad.). Saint-Hubert : éditions Un monde différent.
Cottraux, J. (2007). La Force avec soi. Pour une psychologie positive. Paris : Odile Jacob.
[TRAD] Elrod, H. (2016) Miracle Morning. Offrez-vous un supplément de vie ! Paris : Editions First.
[TRAD] Hay, L. Transformez votre vie. Une pensée positive peut changer la donne (G.Walker,Trad.). Vanves : éditions Marabout.
Llombart, M. (2019). Dessine-toi une carrière. 5 étapes pour (re)trouver sa voie. Paris : Dunod.
Loreau, D. (2005). L’art de la simplicité. Posséder moins pour plus de liberté et de joie. Paris : Robert Laffont.
[TRAD] Lyubomirsky, S. (2008) Comment être heureux…et le rester. Augmenter votre bonheur de 40% ! (C. Fort, Trad.). Paris : Flammarion.
[TRAD] Murphy, J. (2010). La puissance de votre subconscient (M. Sterling & G. Patenaude, Trad.). Montréal : éditions de l’Homme.
Olicard, F. (2019). Votre temps est infini. Et si votre journée était plus longue que vous ne le pensiez ? Paris : Editions First.
[TRAD] Robbins, A. (1996) Les onze lois de la réussite. De la part d’un ami. Paris : J’ai lu.
[TRAD] Quilliam, S. (2003). Être positif (L. Seguin, Trad.) Paris : Éditions Mango.
Liste des ouvrages numérisés et/ou océrisés (langue anglaise)
Seligman, M. E.P. (2002). Authentic Happiness. Using the New Positive
Psychology to Realize Your Potential for Lasting Fulfillment. New York :
Free Press.
Seligman, M. E.P. (2011). Flourish. A New Understanding Of Happiness and Well-Being and How to Achieve Them. Londres : Nicholas Brealey Publishing.
Liste des ressources audio-visuelles (avec transcription, langue française uniquement)
Films (en cours)
Conférences en langue française (en cours)
Conférence n°1, par David Laroche, “Les 4mm de la réussite et du bien-être : conférence complète de 40 min de développement personnel”. Lien
Conférence n°2, par Laurent Gounelle, “Devenir pleinement soi-même”. Lien
Conférence n°3, par Thomas D’Asembourg, “Cessez d’être gentils soyez vrais”. Lien
Conférence n°4, par Guillaume Andreux, “Développement personnel, où commencer ? Changer corps-esprit pour améliorer sa vie_hypnose & pnl”. Lien
Conférence n°5, par Bruno Lallement, “Méditation et bonheur”. Lien
Conférence n°6, par Bernard Guévorts ,”Développement personnel et performance au travail”. Lien
Conférence n°7, par Yann Piette , “Comment se surpasser (décision & action: 6 conseils) Développement personnel”. Lien
Conférence n°8, par Jennifer Vignaud, “Osez être unique, soyez vous-même”. Lien
Conférence n°9, par Ilios Kotsou, “Mieux vivre avec soi et avec les autres”. Lien
Entretiens en langue française
Entretien n°1, par François Lemay,”Le lâcher-prise”. Lien
Entretien n°2, avec Thomas D’Asembourg, “C’est quoi le bonheur pour vous ?”. Lien
Entretien n°3, avec Idriss Aberkane, “L’’intérêt de la méditation et du développement personnel”. Lien
Entretien n°4, avec Lise Bourdeau, “Comment retrouver et garder sa joie de vivre”. Lien
Entretien n°5, avec Thomas d’Ansembourg, “Interview Liberté – Isabelle Calkins reçoit Thomas d’Ansembourg”. Lien
Entretien n°6, avec Laurent Gounelle, “Laurent Gounelle : Peut-on changer sa personnalité? Comment s’en libérer?”. Lien
Entretien n°7, avec François Lemay, “Pleine Conscience – Max interview François Lemay”. Lien
Entretien n°8, avec Charles Pépin, “Interview #5 Charles Pépin sur “La confiance en soi, une philosophie”. Lien
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/245/feed0Contre la précarisation des conditions de travail dans l’enseignement supérieur et la recherche
https://selfhelp.hypotheses.org/220
https://selfhelp.hypotheses.org/220#respondWed, 29 Jan 2020 16:58:29 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=220Continuer la lecture de Contre la précarisation des conditions de travail dans l’enseignement supérieur et la recherche]]>
Affiche placardée sur le bâtiment principal de Paris 3. 30 janvier 2020. Crédits photo : Julia Cassis (via twitter).
Opposée à la réforme des retraites et à la loi de programmation pluriannuelle de la recherche, solidaire de tou/te/s les travailleur/se/s en lutte, l’équipe qui alimente ce carnet de recherche rejoint la mobilisation en cours dans l’enseignement supérieur et la recherche ainsi que l’appel des travailleuses et travailleurs du numérique.
Dans le contexte de la lutte contre la loi LPPR, nous envisageons l’alimentation de ce carnet académique lié à une action de recherche à dimension critique comme l’une des modalités d’action possible pour rendre compte des conditions actuelles de l’exercice de la recherche et comme une des formes de résistances possibles à l’idéologie néolibérale.
Si nous envisageons que notre travail est constitutivement lié à la transmission des connaissances vers tous et toutes, nous pensons qu’il est également de notre responsabilité de rendre visible la façon dont se construit la recherche, que nous vivons au quotidien comme un processus collectif, mêlant différents corps de métier, et nécessairement ouvert sur le monde extérieur.
]]>https://selfhelp.hypotheses.org/220/feed0Ressources bibliographiques
https://selfhelp.hypotheses.org/85
https://selfhelp.hypotheses.org/85#respondWed, 29 Jan 2020 13:32:43 +0000https://selfhelp.hypotheses.org/?p=85Continuer la lecture de Ressources bibliographiques]]>
Ci-dessous, une première sélection de références en lien direct avec le projet Discipline. Cette liste de références, centrées vers le discours néolibéral ou le développement personnel, sera actualisée au fil des lectures de l’équipe du projet. N’hésitez pas à nous faire part de vos suggestions !
Les références sont présentées ci-dessous selon les normes APA.
Adorno, T. W. (1980). Minima moralia. Réflexions sur la vie mutilée (E. Kaufholz-Messmer, J.-R. Ladmiral, M. Abensour, Trad.). Paris : Payot. (Edition originale publiée en 1951)
Alexandre, G. (2003). Le coaching, l’irrésistible développement d’une démarche en quête de professionnalisation. Dans J. Allouche (Ed.), Encyclopédie des Ressources Humaines (pp. 193-202). Paris :Vuibert.
Aschoff, N. (2015). The New Prophets of Capitalism. Londres : Verso.
Audier, S. (2015). Penser le néolibéralisme. Le moment néolibéral, Foucault et la crise du socialisme. Bordeaux : Le Bord de l’Eau.
Audier, S. (2012). Néo-libéralisme(s). Une archéologie intellectuelle. Paris : Grasset.
Bacqué, M.-H., Biewer, C. (2013). L’empowerment, une pratique émancipatrice. Paris : La Découverte.
Bercovitch, S. (1975). The puritan origin of the American self. New Haven et Londres : Yale University Press.
Bert, J.-F. (2016). Pratiques de soi et rapport à l’autre. Dans J.-F. Bert (Ed.), Introduction à Michel Foucault (pp.77-92).Paris : La Découverte.
Bilat, L. (2016). The Selves of Self-interest: Visions of the Self in F.A von Hayek’s Road to Serfdom, Document de travail, Lausanne : Université de Lausanne.
Binkley, S. (2014). Happiness as Entreprise. An Essay on Neoliberal Life. New York : Sunny Press.
Binkley, S. (2011). Happiness, Positive Psychology and the Program of Neoliberal Governementality. Subjectivity, 4, 4, 371-394.
Brunel, V. (2019). Développement personnel: (personal development – desarrollo personal). Dans : Agnès Vandevelde-Rougale éd., Dictionnaire de sociologie clinique (pp. 200-201). Toulouse, France: ERES. doi:10.3917/eres.vande.2019.01.0200.
Brunel, V. (2004). Les managers de l’âme ? Le développement personnel en entreprise, nouvelle pratique de pouvoir ? Paris : La Découverte.
Cabanas, E. (2018). “Psytizens”, or the Construction of Happy Individuals in Neoliberal Societies. Dans E. Illouz, (Ed.) Emotions as Commodities. Capitalism, Consumption and Authenticity (pp. 173-196). Londres : Routledge.
Cederström, C., & Spicer, A. (2015). The Wellness Syndrome. Cambridge : Polity Press.
Cheng, M. (2008) The selves of self-help books: Framing, argument, and audience construction for social and autonomous selves. Rhetorics & Writing Studies. URL : https://www.lorejournal.org/2008/07/the-selves-of-self-help-books-framing-argument-and-audience-construction-for-social-and-autonomous-selves-by-martha-cheng/
Cowlishaw, B. R. (2001). Subjects are from Mars, objects are from Venus : constructions of the self in self-help. Journal of Popular Culture, 35(1), 169-184.
Dardot P., Laval, C. (2007). La nature du néolibéralisme : un enjeu théorique et politique pour la gauche ». Mouvements, n° 50, 108-117. DOI : 10.3917/mouv.050.0108.
Dardot P., Laval, C. (2010). Néolibéralisme et subjectivation capitaliste. Cités, n° 41, 2010/1, 35-50.
Dardot P., Laval, C. (2009). La nouvelle raison du monde. Essai sur la société néolibérale. Paris : La Découverte.
Davies, W. (2015). The Happiness Industry. How the Government and Big Business Sold Us Well-Being. Londres et New-York : Verso.
Davies, W. (2014). The Limits of Neoliberalism. Authority, Sovereignty and the Logic of Competition. Londres: Sage.
Dolby, S. (2005). Self-help books. Why Americans keep reading them. Chicago : University of Illinois press.
Dufau H., Perdriset, F. (2006). Le coaching, symptôme des organisations, signe de mutations. Communication et organisation, n° 28, 9-14.
Dumont, L. (1985). Essais sur l’individualisme. Paris : Seuil.
Ebben, M. (1995). Off the shelf salvation: A feminist critique of self-help. Women’s Studies in Communication, 18(7), 111-122.
Ehrenreich, B. (2009). Smile or Die. How Positive Thinking Fooled America and the World. Londres : Granta Books.
Ehrenberg, A. (2010). La société du malaise. Paris : Odile Jacob.
Ehrenberg, A. (1994). Le Culte de la performance. Paris : Calmann-Lévy.
Flauhault, F. (2005). Le paradoxe de Robinson. Capitalisme et société. Paris : Mille et une Nuits.
Foucault, M. (2014). Subjectivité et vérité. Cours au Collège de France, 1980-1981. Paris : Gallimard-Seuil.
Foucault, M. (2004). Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France, 1978-1979. Paris : Gallimard-Seuil.
Foucault, M. (1994). Le sujet et le pouvoir. Dans M. Foucault, Dits et Ecrits IV (pp.222-242). Paris, Gallimard.
Foucault, M. (1975). Surveiller et punir. Paris : Gallimard.
Frawley, A. (2015). Semiotics of Happiness. Rethorical Begginings of a Public Problem. Londres et New York : Bloomsbury Publishing.
Friedman, M. (1962). Capitalism & Freedom. Chicago : The University of Chicago Press.
Friedman, M., & Friedman, R. (1980). Free to Choose. New York : Avon Books.
Gori, R., & le coz, P. (2006). L’empire des coachs, une nouvelle forme de contrôle social. Paris : Albin Michel.
Gorz, A. (2001). La personne devient une entreprise. Note sur le travail de production de soi. Revue du MAUSS, n° 18, 61-66.
Granjon, M.-C. (2005). Penser avec Michel Foucault: Théorie critique et pratiques politiques. Paris : Editions Karthala.
Hayek, F. (1948). Individualism and Economic Order. Chicago :The University of Chicago Press.
Hayek, F. (1967). Studies in Philosophy, Politics and Economics. Chicago : The University of Chicago Press.
Held, B.S. (2002). The Tyranny of the Positive Attitude in America : Observations and Speculations. Journal of Clinical Psychology, 68,9, 965-991.
Honneth, A. (2004). Organized Self-Realization. Some Paradoxes of Individualization. European Journal of Social Theory, 7, 4, 463-478.
Illouz, E. (2008). Saving the Modern Soul : Therapy, Emotions, and the Culture of Self-help. Berkeley : University of California Press.
Imhoff, C., & Silva, F. (2016). Le développement personnel dans les organisations : entre modernité et post-modernité. Communication & management, 2016/1, vol.13, 63-77. DOI : 10.3917/comma.131.0063.
Jaotombo, F. (2013). L’irrationnel dans le développement personnel: Du rationnel à l’irrationnel ?. Revue internationale de psychosociologie et de gestion des comportements organisationnels, vol. xix(48), 201-219. doi:10.3917/rips1.048.0201.
Jaotombo, F. (2009). Vers une définition du développement personnel. Humanisme et Entreprise, n° 294, 29-44. DOI : 10.3917/hume.294.0029.
Keynes, J.- M. (1963). Essays in Persuasion. New York : Norton Library.
Klein, N. (2008). La Stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre (L. Saint-Martin, P. Gagné, Trad.). Arles : Actes Sud.
Lacroix, M. (2004). Le développement personnel. Paris : Flammarion.
Lasganerie, G. de. (2012). La dernière leçon de Michel Foucault. Sur le néolibéralisme, la théorie et la politique. Paris : Fayard.
Lagueux, M. (1989). Le néolibéralisme comme programme de recherche et comme idéologie. Cahiers d’économie politique, n°16-17, 129-152. DOI : 10.3406/cep.1989.1080
Laval, C. (2011). Le nouveau sujet du capitalisme. Revue du Mauss, n° 38, 413-427. DOI : 10.3917/rdm.038.0413
Laval, C. (2011). Ce que Foucault a appris de Bentham. Revue d’études benthamiennes, n° 8. DOI : 10.4000/etudes-benthamiennes.259
Linhart, D. (2009). Travailler sans les autres ?.Paris : Le Seuil.
Linhart, D. (2015). La comédie humaine du travail. De la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale. Paris : Eres.
Lipovetsky, G. (2006). Le Bonheur paradoxal. Essai sur la société d’hyperconsommation. Paris : Gallimard.
Lipovetsky, G. (1983). L’Ère du vide. Essai sur l’individualisme contemporain. Paris : Gallimard.
Marquis, N. (2016). Performance et authenticité, changement individuel et changement collectif : une perspective sociologique sur quelques paradoxes apparents du « développement personnel ». Communication & management, 1, vol. 13, 47-62. DOI : 10.3917/comma.131.0047.
Marquis, N. (2015). Le changement personnel. Histoire, mythes, réalités. Auxerre : Editions Sciences Humaines.
Marquis, N. (2014a). Du bien-être au marché du malaise. La société du développement personnel. Paris : PUF.
Marquis, N. (2014b).Utopia in a liberal world facing crisis. Analysis of the new « grammars of change ». Culture, Language, Representation, vol. XII, 87-112.
Marquis, N. (2012). Sociologie de la pratique de lecture du « développement personnel » en régime d’autonomie. Du texte à l’expérience. Thèse pour le doctorat en sciences politiques et sociales. Bruxelles : Facultés universitaires Saint-Louis.
Marx, K. (1969). Manuscrits de 1844.Économie politique et philosophie. Paris : Éditions Sociales.
McGee, M. (2005). Self-Help, Inc. Makeover Culture in American Life. New York Oxford University Press.
Mongrain, M., & Anselmo-Matthews, T. (2012). Do Positive Psychology Exercises Work ? A replication of Seligman et Al. Journal of Clinical Psychology, 68, 382-389.
Paltrinieri,L., & Nicoli, M. (2017). Du management de soi à l’investissement sur soi. Terrains/Théories [En ligne], 6 | 2017. DOI : 10.4000/teth.929
Papalini, V. (2012) Self-Help et bien-être : la prescription dans la culture de masse. Questions de communication, 22, 301-318. DOI : https://doi.org/10.4000/questionsdecommunication.6953
Pérez-Álvarez, M. (2016). The science of Happiness. As Felicitous as It Is Fallacious. Journal of Theoretical and Philosophical Psychology, 36, 1, 1-19.
Pezet Eric (dir.). Management et conduite de soi. Enquête sur les ascèses de la performance, Paris, Vuibert, 2007.
Read, J. (2009). A Genealogy of Homo-Economicus. Neoliberalism and the Production of Subjectivity. Foucault Studies, 6, 25-36.
Requilé, E. (2008). Entre souci de soi et réenchantement subjectif. Sens et portée du développement personnel. Mouvements, n° 54, 65-77. DOI : 10.3917/mouv.054.0065.
Rappin, B. (2006). Le coaching ou la transparence intégrale. ESKA | « Revue internationale de psychosociologie », 27, vol. XII, 200-218.
Redeker, R. (2006). Le développement personnel contre la personne. Critique, 5, n°708, 448-455.
Rimke, H. M. (2000). Governing Citizens through Self-Help Literature. Cultural Studies, 14, 1, 61-78.
Romain, J. (2004). La Dérive émotionnelle. Lausanne : éd. de L’Âge d’homme.
Rose, N. (1998). Inventing Our Selves. Psychology, Power and Personhood. Londres : Cambridge University Press.
Schumpeter, J. (1942). Capitalism, Socialism and Democracy. London: Allen & Unwin.
Senellart, M. (2004). La question du libéralisme. Le Nouveau Magazine Littéraire, 10, n°435, 55-56. URL : https://www.cairn.info/magazine-le-magazine-litteraire-2004-10-page-55.htm
Sennett, R. (2006). La Culture du nouveau capitalisme (P.-E. Dauzat, Trad.). Paris : Albin Michel.
Stenger, M. B., & Roy, R. K.. (2010). Neoliberalism. A Very Short Introduction, Oxford : Oxford University Press.
Taylor, C. (1989). Les sources du moi. Paris : Seuil.
Vrancken D., & Macquet, C. (2006). Le travail sur Soi. Vers une psychologisation de la société ? Paris : Belin.
Weber, M. (1964). L’Éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Paris : Plon.
Woodstock, L. (2007). Think about it : The misbegotten promise of positive thinking discourse. Journal of Communication Inquiry, 31, 166-189.