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Festival littéraire de Littératures sur paroles
4 au 6 décembre 2025
Théâtre du Vieux Colombier Paris, 6e
Entrée libre et gratuite
Contact
- Sylvie Gouttebaron litteraturessurparoles@gmail.com
- Instagram : @litteraturesurparoles
- Revue Collatéral https://www.collateral.media/
Télécharger le programme complet
“Littérature sur paroles”
Présentation par l’association “Littérature sur paroles”
Depuis plus de quinze ans, le festival Littérature, Enjeux contemporains est un lieu unique de réflexion, de dialogue et de partage autour des enjeux actuels de la création littéraire. Il a permis de faire entendre la voix de centaines d’écrivains et d’enrichir le débat culturel grâce à l’engagement constant de la Maison des écrivains et de la littérature.
La dissolution de cette association aurait pu signer la fin de ce rendez-vous. Mais nous, organisateurs, écrivains, critiques et partenaires, refusons cette disparition. C’est pourquoi nous avons décidé de créer une nouvelle structure associative, « Littératures sur paroles », pour assurer la continuité et l’avenir de ce festival.
L’édition 2025, qui se tiendra du 4 au 6 décembre au Théâtre du Vieux Colombier, s’articule autour du thème « Reprendre la parole, on nous raconte des histoires ». Dans un contexte culturel et social difficile, ce projet entend réaffirmer la puissance de la littérature comme espace de résistance, d’imaginaire et de dialogue, en donnant voix à plus de cinquante auteurs, universitaires et artistes.
Reprendre la parole, on nous raconte des histoires
Le festival littéraire est conçu comme un espace de dialogue autour des enjeux contemporains de la création. Cette édition rassemble un plateau exceptionnel, avec une diversité de voix littéraires, intellectuelles et artistiques autour du thème « Reprendre la parole, on nous raconte des histoires », visant à interroger la narration, ses formes actuelles.
Avec Lydie Salvayre, Laurent Mauvignier, Caroline Lamarche, Bertrand Belin, Sylvie Germain, Marie Nimier, Yannick Haenel, Jacques Gamblin, Anouk Grinberg, Claro, Marie Cosnay, Lionel Ruffel, et plus de quarante voix singulières.
- Expérience sensible : trois journées de rencontres littéraires et d’échanges au Théâtre du Vieux Colombier (Comédie-Française), en accès libre et gratuit.
- Pluralité des voix : 33 écrivains et écrivaines, philosophes, artistes, scientifiques… et 15 modératrices et modérateurs, critiques littéraires et universitaires.
- Transversalité : les disciplines se croisent et se répondent entre littérature, théâtre, écologie, philosophie et arts visuels.
- « Goûter aux enjeux », un temps d’échange privilégié à l’issue de chaque journée au Théâtre, animé par Johan Faerber et notre partenaire Collatéral. Une occasion unique pour le public de prolonger la réflexion, de retrouver les écrivains et d’approfondir les discussions.
Un public varié et engagé
Le festival s’adresse à tous les publics et pourra se prolonger dans les établissements scolaires franciliens en partenariat avec les DAAC permettant aux élèves de rencontrer les écrivains.
Une invitation aux enseignants et aux DAAC franciliennes
Dans la continuité du travail de la Maison des écrivains et de la littérature, l’association Littératures sur paroles poursuit le partenariat avec les DAAC franciliennes afin d’accompagner les enseignants dans l’intégration de la littérature contemporaine à leurs pratiques pédagogiques. Conçu comme un véritable outil de formation, le festival offre des ressources adaptées et une immersion au coeur de la création littéraire actuelle.
Les enseignants sont invités à prendre part au festival et à prolonger cette expérience en accueillant des écrivains dans leurs classes, favorisant ainsi un dialogue enrichissant entre auteurs et élèves.
Objets Littéraires Non Identifiés : de nouvelles perspectives critiques pour l’étude du fait littéraire contemporain ?
Date : 22 novembre 2025
Organisation : Célia Fernandez, Zoé Perrier, Eva Chaussinand.
La journée d’étude se déroulera en Sorbonne (17 rue de la Sorbonne, salle F.007).
L’inscription est obligatoire, au maximum 48h avant l’événement, auprès de Zoé Perrier (zoe.perrier@sorbonne-nouvelle.fr). Il sera aussi possible d’y assister en ligne.
Dans la continuité du séminaire doctoral « Comment étudier les OLNIs ? Réflexions méthodologiques et épistémologiques » qui s’est déroulé à Lyon de février à juin 2025, il s’agira au cours de cette journée d’étude de réfléchir aux défis que les objets littéraires jugés « atypiques » représentent pour les études littéraires. Se déroulant dans le cadre de la journée Jeunes Chercheurs de la Société d’étude de la littérature de langue française des XXe et XXIe siècles, cette journée sera consacrée aux « OLNIs » contemporains, dont il conviendra d’interroger l’éventuelle spécificité au regard de l’histoire des formes littéraires et de leur inclusion dans le canon.
Programme
9h. Accueil du public
- 9h15. Eva Chaussinand (Université de Poitiers), Célia Fernandez (Université Lyon 3), Zoé Perrier (Sorbonne Nouvelle) : « Objets Littéraires Non Identifiés : un concept opératoire pour les corpus contemporains ? »
- 9h30. Corentin Lahouste (Université catholique de Louvain), conférence inaugurale : « Arts littéraires contemporains – entre textualités hétérodoxes, configurations plurimédiatiques et expérimentations formelles »
10h. Discussion et pause
Session 1 : Hors circuit / Hors champ
- 10h30. Adrien Brussow (Université Paris 8) : « Les écritures organiques de la conflictualité : ce que les Gilets Jaunes font à l’idée de littérature » [à distance]
11h. - Emma Duquet (Université Bordeaux Montaigne) : « Du journal écrit au journal filmé : l’intermédialité pour penser les objets ex-centriques »
11h30. Discussion et pause déjeuner
Session 2 : Corpus et canon
- 13h. Kevin Petroni (Sorbonne Nouvelle) : « L’écrivain corse de littérature française »
- 13h30. Heiata Julienne-Ista (Université Lyon 3) : « Ce que nous apprend l’invisibilisation des productions revuistiques sur la formation du canon »
- 14h. Marie-Anaïs Guégan (Sorbonne Université) : « Des OLNIs rétifs à la lecture : les écritures nativement numériques, ou comment parler d’objets illisibles »
14h30. Discussion et pause
Session 3 : OLNIs en recherche-création
- 15h30. Magdalena Kogut (Université McGill) : « Créer pour mieux analyser ? La recherche-création des OLNIs à l’Université » [à distance]
- 16h. Laureline Richard (Université Paris 8) : « Tenir compagnie. Relations critiques et pratiques de recherche plutôt en mouvement »
16h30. Discussion et clôture
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]]>Les communications sont téléchargeables sur cette page.
Samedi 18 octobre 2025, 9h30-17h00
Préparation aux concours de l’Agrégation de Lettres modernes 2024
Quelque chose noir de Jacques Roubaud
Programme
9h00 : Accueil des intervenants et du public
9h30 : Ouverture de la journée
- 9h45 Olivier Gallet : « Nonvie de la neuvine ? Existe-t-il une contrainte oulipienne majeure régissant Quelque chose noir ? »
- 10h00 Serge Linarès (Université Sorbonne Nouvelle) : « Quelque chose noir, une photopoésie ? »
- 10h30 Dominique Moncond’huy (Université de Poitiers) : « Quelque chose noir comme deuil d’un projet partagé d’épreuve du temps. »
Discussion et pause
- 11h30 Élise Marrou (Sorbonne Université) : « “Devant ce silence inarticulé” : Wittgenstein à contre-emploi. »
- 12h00 Olivier Gallet (Sorbonne Université) : « Plier, déplier, replier le temps (inscriptions temporelles, contraintes de temps, modèle du Canzoniere de Pétrarque). »
Discussion et pause déjeuner
- 14h30 Michel Murat (Sorbonne Université) : « La dispersion de l’analogie. »
- 15h00 Abigail Lang (Université Paris Cité) : “Battement”, Blackburn, “Backsweep, black”.
Discussion et pause
- 16h00 Margaux Coquelle-Roëhm (Université de Montréal) : « “Je m’enfonce par les ongles” : remarques autour de la méditation du 12 mai. »
- 16h30 Jean-François Puff (CY Cergy Paris Université) : « Concepts formels et diction poétique. Les voix de Quelque chose noir. »
Les mères (post-)migrantes – représentations esthétiques dans les pays germanophones et francophones
23 et 24 septembre 2026
MSH de Clermont-Ferrand
En Allemagne, plus d’une mère sur trois ayant des enfants mineurs a une histoire migratoire ; environ quatre cinquièmes de ces mères sont elles-mêmes immigrées (Gambaro et al. 2024).
En France, la moitié des personnes ayant un parcours migratoire sont des femmes : le taux de natalité parmi les femmes issues de l’immigration y est significativement plus élevé que celui des femmes sans expérience migratoire (Reynaud/INSEE 2023). Les mères qui ont elles-mêmes migré vers l’espace germanophone ou francophone de l’Europe, ou dont les parents ont vécu une expérience migratoire, font donc depuis longtemps partie de la normalité de nos sociétés (post-)migrantes.
Cependant, les femmes, et en particulier les mères issues de l’immigration, sont encore bien trop peu prises en compte dans les discours publics ainsi que dans les domaines de la littérature, des médias et des sciences culturelles (Hertrampf/Nohe/Hagen 2021, pp. 13-14). Et pourtant, leurs défis sont d’une nature particulière : la situation des femmes dites en situation irrégulière est particulièrement précaire, notamment lorsqu’elles sont enceintes ou vivent avec de jeunes enfants dans des hébergements temporaires, voire à la rue (Bremer 2023). Les défis liés à l’éducation linguistique, culturelle et religieuse des enfants dans un contexte culturel différent sont certes moins vitaux, mais tout aussi complexes en termes de construction identitaire et d’image de soi (Boukhobza 2003).
Le collectif belge Entre-Mères (https://eyadasbl.be/entre-meres-migrantes/) ainsi que l’initiative allemande My Migrant Mama (https://www.mymigrantmama.com/) tentent, par le recours à la narration, d’autonomiser les mères migrantes (et leurs enfants) et de réécrire les récits migratoires nationaux dans l’esprit d’une société (post-)migrante. Ces récits migratoires de mères migrantes, ou sur les mères ayant un passé migratoire, se retrouvent également de manière diverse dans la littérature, la bande dessinée et le cinéma – tant pour les adultes que pour les jeunes et les enfants.
Le colloque se concentrera sur l’exploration transdisciplinaire des représentations des mères issues de l’immigration dans des textes littéraires, des films et des romans graphiques de langue allemande et française produits au cours des trois dernières décennies. Seront prises en compte à la fois les perspectives externes et internes, c’est-à-dire aussi bien des oeuvres d’auteur·e·s ayant eux-mêmes une expérience migratoire que celles d’auteur·e·s n’ayant pas un tel vécu.
Le choix de la période s’explique notamment par la volonté d’analyser dans quelle mesure la représentation esthétique des mères issues de l’immigration a évolué parallèlement à la « normalisation » croissante des personnes ayant une biographie migratoire, et ce dans le contexte des politiques migratoires et d’intégration spécifiques aux pays germanophones et francophones.
Cette conférence, pensée dans une perspective comparatiste, poursuit deux objectifs : Sur le plan socioculturel, l’analyse des récits (semi-)fictionnels portant sur la maternité (post)migrante visera à montrer dans quelle mesure les expériences vécues par les mères issues de l’immigration peuvent être perçues, dans différents pays, comme une normalité enrichissante sur les plans culturel et sociétal – dans l’esprit d’une « société postmigrante » (Foroutan 2018). Pour clarifier il faut préciser pour un publique français que le concept sociologique de la postmigration, défini par des chercheurs allemands tels que Naika Foroutan, désigne une société marquée par l’expérience de la migration et décrit une attitude qui considère les cultures et les sociétés comme dynamiques et hybrides.
Du point de vue des études littéraires et médiatiques, l’accent sera mis sur des conceptions « autres » de la maternité afin d’apporter une nouvelle contribution à la relecture des représentations littéraires et cinématographiques de ces expériences maternelles, en s’écartant des topoi traditionnels de la mère (dans la continuité, par exemple, de Hertrampf 2024) et en se focalisant sur les expériences en tant que mère (post-)migrante.
Bibliographie
Boukhobza, Noria (2003): „Le paradoxe des mères migrantes“. Empan 51, p. 118-123.
Bremer, Ulrike (2023): Helfen gegen Widerstände. Die Ärztinnen von Montfermeil/Mères migrantes: des femmes médecins s’engagent, Dokumentarfilm ARTE.
Foroutan, Naika (2018): « Die postmigrantische Perspektive. Aushandlungsprozesse in pluralen Gesellschaften », in: Hill, Marc/Yıldız, Erol (dir.): Postmigrantische Visionen. Erfahrungen – Ideen – Reflexionen, Bielefeld : transcript, p. 15-27.
Gambaro, Ludovica/Gutu, Lidia/Schmitz, Sophia et al. (dir.) (2024): Mütter mit Zuwanderungsgeschichte. Ihre Erwerbs- und Sorgearbeit, Geschlechternormen und schulischen Unterstützungsleistungen, Wiesbaden: Bundesinstitut für Bevölkerungsforschung (BiB).
Hertrampf, Marina Ortrud (dir.) (2024): Mater Genetrix. Les images de la mère dans la littérature contemporaine d’expression française, Berlin: De Gruyter 2024, DOI: 10.1515/9783111558752.
Hertrampf, Marina Ortrud/Nohe, Hanna/Hagen Kirsten von (dir.) (2021): Au carrefour des mondes | An der Schnittstelle der Welten. Récits actuels de femmes migrantes | Aktuelle Narrative von migrierenden Frauen, München: AVM.
Reynaud, Didier (Insee (2023): „Combien les femmes immigrées ont-elles d’enfants ?“,
https://www.insee.fr/fr/statistiques/6801884 (9/4/2025).
Veuillez envoyer votre proposition de communication (maximum 400 mots) ainsi qu’une
biobibliographie (environ 200 mots) au plus tard le 31 décembre 2025 à Anne-Sophie GOMEZ (a-sophie.gomez@uca.fr) ET Marina Ortrud Hertrampf (marina.hertrampf@uni-passau.de).
Les langues de la conférence sont l’allemand et le français.
Une publication des actes du colloque est prévue.
Les décisions d’acceptation ou de refus seront communiquées en février 2026.
Organisation : Anne-Sophie Gomez (Université Clermont Auvergne) et Marina Ortrud Hertrampf (Université de Passau)
Comité scientifique
Cécilia Brassier (Université Clermont Auvergne)
Catherine Milkovitch-Rioux (Université Clermont Auvergne)
Nathalie Vincent-Munnia (Université Clermont Auvergne)
Autothéorie et autosociobiographie dans les littératures du Canada
Marina Ortrud Hertrampf et Franck Miroux
Université de Passau
17-18 juillet 2026
Depuis quelques années, la littérature du réel est en plein essor. Dans le domaine de l’écriture de soi notamment, de nouvelles formes apparaissent sans cesse, parmi lesquelles l’autothéorie et l’autosociobiographie sont sans doute les plus importantes d’un point de vue transnational. De manière générale, on constate que l’autothéorie et l’autosociobiographie sont souvent difficiles à distinguer l’une de l’autre et se recoupent parfois. Dans les deux cas, il s’agit de formes hybrides d’écriture biographique qui oscillent entre représentation essayistique et non fictionnelle et représentation littéraire. L’individu est toujours considéré comme faisant partie d’un contexte socioculturel défini, ce qui se traduit souvent par un style clairement engagé (Hertrampf ; Savard).
Alors que la conception théorique de l’autothéorie a émergé grâce aux études de Young et de Fournier aux États-Unis et s’intéresse principalement aux déclarations féministes d’autrices latino-américaines, le terme « autosociobiographie » a été forgé par l’autrice française Annie Ernaux, lauréate du prix Goncourt, pour désigner ses oeuvres, puis discuté dans le contexte des débats menés en France sur les transclasses et les transfuges sociaux (Jaquet/Bras ; Jaquet). Il est intéressant de noter que ce terme est surtout étudié dans la recherche littéraire allemande comme une forme importante de littérature transnationale contemporaine (Bundschuh-van Duikeren/Jacquier/Löffelbein ; Blome/Lammers/Seidel).
Ces deux formes d’écriture de soi sont toutefois transfrontalières et transnationales. Au Québec, cela est illustré par le colloque « Pratiques et usages de l’autothéorie au Québec » organisé en 2024 par Nicholas Dawson, Michaël Trahan et Karianne Trudeau Beaunoyer. Notre colloque s’inscrit dans la continuité de cette démarche, mais souhaite délibérément élargir son champ d’étude à plusieurs égards. Premièrement, les productions d’autothéorie et d’autosociobiographie provenant de tout le Canada, indépendamment des frontières linguistiques, seront examinées (le cas échéant de manière comparatiste). Deuxièmement, les oeuvres autothéoriques et autosociobiographiques seront examinées au-delà des frontières médiatiques, c’est-à-dire que les bandes dessinées et les films, par exemple, seront étudiés au même titre que les textes littéraires. Troisièmement, nous ne considérerons pas l’autothéorie et l’autosociobiographie comme des formes d’expression de soi spécifiques à un genre et ne les comprendrons donc pas exclusivement comme des modes d’expression féministes en soi.
L’accent mis sur le Canada nous semble particulièrement intéressant d’un point de vue comparatiste, car les conditions sociales (par exemple l’accès à l’éducation et le statut des femmes) ont évolué différemment dans les provinces protestantes anglophones et dans le Québec catholique francophone. Ainsi, il sera intéressant d’observer comment la production des artistes issus des populations autochtones ou immigrées marque de son empreinte l’ensemble du territoire canadien. Au Québec, par exemple, on pourra analyser le rôle joué par l’écriture de la mobilité sociale chez les autrices féministes de la génération du baby-boom
(Denise Bombardier, Lise Payette, France Théoret, etc.), tandis que la jeune génération offre un champ d’étude plus diversifié, comme l’illustrent les travaux et les productions de Jean-Philippe Pleau ou de Nicholas Dawson.
C’est donc dans un esprit de croisement des perspectives entre études francophones et études anglophones et dans une volonté d’approche intermédiale des questions d’autothéorie et d’autosociobiographie que ce colloque, qui aura lieu à l’Université de Passau du 17 au 18 juillet 2026, s’inscrit.
Les propositions, d’au plus 300 mots, devront être accompagnées d’une courte notice biobibliographique. Elles doivent être transmises par courriel avant le 1er février 2026 aux adresses suivantes : marina.hertrampf@uni-passau.de et franck.miroux@univ-pau.fr
Comité scientifique
- Françoise Besson (PR émérite littératures anglophones du Commonwealth, Université Toulouse Jean Jaurès, France)
- Corinne Bigot (MCF littératures anglophones du Commonwealth, Université Toulouse Jean Jaurès, France)
- Cécile Brochard (MCF littératures comparées, Université de Nantes, France)
- Caroline Fischer (PR littératures comparées, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France)
- Marina Ortrud Hertrampf (PR littératures francophones, Université de Passau, Allemagne)
- Franck Miroux (MCF littératures autochtones d’Amérique du Nord, Université de Pau et des Pays de l’Adour, France)
- Diana Mistreanu (Docteure littératures francophones, Université de Passau, Allemagne)
- Marie-Lise Paoli (MCF littératures anglophones du Commonwealth, Université Bordeaux Montaigne, France)
- Michaël Trahan (PR littératures francophones, Université Laval, Canada)
Bibliographie sélective
Allam, Malik, Journaux intimes : une sociologie de l’écriture personnelle, Paris, Montréal, L’Harmattan, 2000.
Arribert-Narce, Fabien, « Annie Ernaux et la photo-socio-biographie. Vers une écriture du dehors », dans Photobiographies : pour une écriture de notation de la vie : Roland Barthes, Denis Roche, Annie Ernaux, Paris, Honoré Champion éditeur, 2014, p. 235-306.
Blome, Eva/Lammers, Philipp/Seidel, Sarah (éd.), Autosoziobiographie. Poetik und Politik, Stuttgart, Metzler, 2022, https://doi.org/10.1007/978-3-662-64367-9.
Brostoff, Alex/Cooppan, Vilashin, Autotheories. London/Cambridge (MA), The MIT Press, 2025.
Brostoff, Alex/Fournier Lauren (dir.), « Autotheory », in : ASAP/Journal 6.3 (2021).
Bundschuh-van Duikeren, Johanna/Jacquier, Marie/Löffelbein, Peter (éd.), Autosociobiography. A Literary Phenomenon and Its Global Entanglements, Bielefeld, transcript, 2025.
Dubar, Claude, Les biographies en sociologie, Paris, Découverte, 2017.
Ernaux, Annie, Écrire la vie, Paris, Gallimard, 2011.
Fournier, Lauren, Autotheory as Feminist Practice in Art, Writing, and Criticism, Cambridge (MA), MIT Press, 2022.
Hertrampf, Marina Ortrud M., « Autosociobiographies post-migrantes au féminin ou une nouvelle littérature d’implication autothéorique », dans : Mecke, Jochen/Schneider, Melanie (éd.), Métamorphoses du réel dans la littérature francophone contemporaine, Berlin et al., Lang, en préparation.
Jablonka, Ivan, Le troisième continent, Paris, Seuil, 2024.
Jaquet, Chantal, Les Transclasses ou la non-reproduction, Paris, PUF, 2014.
Jaquet, Chantal/Bras, Gérard (éd.), La fabrique des transclasses, Paris, PUF, 2018.
Lammers, Philipp et Marcus Twellmann, « L’autosociobiographie, une forme itinérante », COnTEXTES [En ligne], Varia, mis en ligne le 16 décembre 2021, consulté le 10 juin 2025. URL : https://journals.openedition.org/contextes/10515 ; DOI : https://doi.org/10.4000/contextes.10515
Peneff, Jean, La méthode biographique : de l’école de Chicago à l’histoire orale, Paris, Armand Colin, 1990.
Savard, Mathilde, « L’autothéorie comme forme d’engagement de la littérature contemporaine », dans : Revue critique de fixxion française contemporaine 27, 2023, https://doi.org/10.4000/fixxion.13271.
Young, Stacey, Changing the Wor(l)d : Discourse, Politics, and the Feminist Movement, London, Psychology Press, 1997.
Université de Pau et des Pays de l’Adour, Bayonne
UR ALTER
Modalités de participation
Les propositions de communication (environ 300 mots), accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique, devront être adressées avant le 15 octobre 2025 aux adresses suivantes : laurence.comut@univ-pau.fr et guillaume.rousseau@univ-pau.fr
Les propositions seront examinées par le comité scientifique et une réponse sera donnée en décembre 2025. Une publication des actes est prévue.
Argumentaire
L’œuvre de Maylis de Kerangal, initiée en 2000 avec Je marche sous un ciel de traîne, connaît depuis Réparer les vivants (2014) et ses nombreux prix un succès à la fois populaire et critique. Ses romans et récits font désormais l’objet d’études universitaires prenant des formes variées : actes de colloque (Bonazzi, Narjoux & Serça 2017), numéros de revue (Capone & Ternisien 2019, Huglo 2021), monographie (Delga 2024). Ces études ont permis de mettre en valeur la singularité stylistique des textes mais aussi leurs enjeux littéraires : approche ethnographique, goût du romanesque, renouveau de l’épique, création d’une « pensée-paysage »… À la suite de ces travaux, cette journée d’études se centrera sur un sujet encore peu étudié par la critique (à l’exception de Coyault in Huglo 2021) : les relations de l’œuvre de Maylis de Kerangal avec le cinéma.
L’empreinte du cinéma dans les romans et récits de Maylis de Kerangal
Depuis Corniche Kennedy (2008), son « régime visuel » (Kerangal, France culture 2020) et sa photographie solaire, le septième art a pris une place de choix dans l’œuvre de Kerangal. Les textes sont marqués par une mémoire cinématographique : nombreuses sont les « références intermédiales » (Rajewsky 2015) à des films aimés, à des scènes cultes, à des acteurs et actrices célèbres – À ce stade de la nuit gravite ainsi autour de la figure de Burt Lancaster, surgissant dans l’imaginaire de la narratrice qui vient d’avoir connaissance du naufrage d’un bateau de migrants au large de Lampedusa. Le cinéma est également intégré à la diégèse : le métier de plusieurs personnages est en lien avec le septième art, qu’il s’agisse de la conception des décors (Un monde à portée de main) ou du doublage (Jour de ressac).
Pour restituer l’expérience émotive et sensorielle du monde, Maylis de Kerangal se saisit de l’esthétique filmique. Les communications pourront envisager les « indices de filmicité » (Gris 2012) disséminés dans les textes, qui permettent de percevoir le monde comme au cinéma, insistant sur son caractère visuel, donnant à voir la lumière, ou transposant des techniques filmiques, lorsque la narratrice se met dans la peau d’une scénariste – dans Naissance d’un pont, quand Summer parcourt le chantier du regard, la description se fait ainsi « travelling panoramique » (NP 79)[1]. La bande-son des romans est également soignée, agrégeant discours en style direct libre (Germoni in Bonazzi et al. 2017), bruitages variés et chansons. Il s’agira d’explorer les effets des « transpositions intermédiales » (Rajewsky 2015) sur la narration et sur la description. Maylis de Kerangal affirme en effet construire ses romans selon des paradigmes cinématographiques, endossant la posture (Meizoz 2011) d’une réalisatrice : « Quand je parle à mon éditeur, je le fais en termes de séquences ou de scènes. Il y a des principes de montage qui pour moi sont très clairs, il faut monter le texte, jouer sur les durées » (Kerangal, Bande à part 2018). Sur le plan stylistique, la phrase kerangalienne représente le monde de manière particulièrement vive et frappante, à la manière d’une scène de cinéma, par le recours à l’hypotypose (Stolz in Bonazzi et al. 2017) ou « narration descriptive » (Louvel 2014), renouvelant cette figure traditionnelle de la monstration en lui conférant un caractère filmique (Gris 2012).
Sous la plume de Maylis de Kerangal, une conscience cinématographique du monde se déploie, notamment grâce à la notion de paysage, essentielle pour l’autrice (« Chasseur-cueilleur… » 2014). La définition qu’elle en donne à la suite de Gilles Clément — « ce que nous gardons en mémoire après avoir cessé de regarder » (ASN 52) — s’applique également aux images des lieux véhiculés et sublimés par les films. En arrivant pour la première fois dans le Colorado, la narratrice de « Mustang », qui a modelé son imaginaire à partir des westerns, a une sensation de déjà-vu (C 56). La question se pose aussi de savoir ce qui, dans la représentation kerangalienne du Havre, provient de sa « cinégénie prodigieuse » (JR 183). En magnifiant les paysages à travers le monde, le cinéma participe de la « vie voyageuse » chère à la romancière : la lucarne du Transsibérien de Tangente vers l’est fait office d’« écran de cinéma » (TE 45). L’on pourra ainsi préciser le rôle que joue le cinéma dans la construction du « roman nomade » (Adler in Bonazzi et al. 2017) de Maylis de Kerangal.
Devenirs du romanesque
Comme l’a montré Dominique Rabaté, Maylis de Kerangal écrit une œuvre qui retrouve l’« investissement dramatique de la fiction » (Rabaté 2024), après les expérimentations ludiques des romanciers durant les années 1980 et 1990, notamment des écrivains de Minuit. S’appuyant sur un romanesque assumé, elle laisse s’épanouir les émotions. Dans ce cadre, l’on sera sensible au jeu des affects dans les transpositions intermédiales. Les scènes de baiser de Corniche Kennedy ou de Réparer les vivants appellent un imaginaire volontiers hollywoodien (Rabaté in Bonazzi et al. 2017). Le romanesque issu du cinéma apporte aussi aux scènes des textes de Kerangal un surcroît d’intensité dramatique et d’attractivité pour le lectorat d’aujourd’hui. Mentionnons la fin spectaculaire de la novella « Mustang », où le vol plané de la narratrice, au volant de la voiture mythique, rappelle « une cascade de cinéma » (C 100) qui lorgne, comme d’autres romans français contemporains, vers le blockbuster hollywoodien (Gris 2019).
Cependant, sans aller jusqu’à l’ironie d’un Jean Echenoz ou d’un Tanguy Viel, la reprise de ces imaginaires cinématographiques par la fiction littéraire se révèle ambivalente. « La grandiloquence assumée » (Rabaté in Bonazzi et al. 2017) du baiser entre Mario et Suzanne dans Corniche Kennedy devient dissonante dès lors que la narratrice nous montre « l’excès de bave » aux commissures des lèvres ! On prêtera ainsi attention aux « petits désajustements entre le monde et les imaginaires, et en particulier les imaginaires […] cinéphiliques » (Demanze 2024).
« Je suis venu voir si le cinéma nous ment » (« Sous la cendre » 86)
À un dernier niveau d’analyse, la présence du cinéma dans l’œuvre fait signe vers la fiction, entendue comme représentation délibérément factice. Avec la préparation des décors, Un monde à portée de main nous fait ainsi entrer dans « la fabrique de l’illusion » (MPM 231). Le travail de Paula démystifie pour de bon la vision naïve de son enfance où elle croyait que « les figurants qui mouraient à l’écran mouraient pour de vrai » (ibid.). Dans le monde en carton-pâte de Cinecittà, l’art du trompe-l’œil met en lumière, par rétroaction, la fictionnalisation à l’œuvre dans les romans de Maylis de Kerangal. On retrouve à ce titre un questionnement récurrent du roman contemporain où la représentation du monde passe par la médiation des écrans, tant les technologies iconiques impriment désormais leur marque sur les consciences (Clerc 1984).
Au-delà des enjeux esthétiques, ce regard porté sur la fiction au prisme du cinéma présente une dimension historique et politique, voire sociétale. Avec l’approche documentaire qu’on lui connaît, Kerangal rappelle que Cinecittà, la « fabricca dei sogni », a surtout été « l’arma più forte » (MPM 226), un instrument de propagande à la gloire de Mussolini, en somme une manière de réécrire et falsifier l’Histoire. Les romans et récits engagent aussi une réflexion en filigrane sur les stéréotypes induits par les rôles genrés du cinéma et, plus particulièrement du cinéma hollywoodien (VV 70). Dans la dispute entre Simon et Juliette, le contraste est saisissant entre la jeune fille qui prend le rôle de « l’actrice fragile et passionnée » (RV 142) et l’adolescent qui « jou[e] à l’homme » (RV 143). Dans une œuvre au féminisme subtil qui se refuse aux manifestes (Delga 2023 b), le cinéma pourrait bien être aussi un moyen de s’interroger sur la place que la société réserve aux femmes — voir par exemple le traitement de la figure de Marilyn Monroe dans « Feu Marilyn ».
Sans prétendre à l’exhaustivité, nous proposons les axes de réflexions suivants :
- Représentations du cinéma comme lieu et comme expérience dans l’œuvre de Maylis de Kerangal
- Perception du monde par le prisme du cinéma ; écriture à caractère cinématographique
- Le cinéma, vecteur d’émotions ; cinéma et manifestation de la présence
- Une œuvre au carrefour des arts : représentations intermédiales et transmédiales
- Rôles des imaginaires cinématographiques dans l’œuvre ; adhésion et distance par rapport à ces imaginaires cinématographiques
- Enjeux historiques, politiques et sociétaux du cinéma
Bibliographie
Textes littéraires de Maylis de Kerangal cités dans l’appel
La Vie voyageuse [2003], Paris, Éditions Verticales, 2014.
« Sous la cendre », in Ni fleurs ni couronnes [2006], Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2021.
Corniche Kennedy [2008], Paris, Gallimard, coll. « Folioplus », 2022.
Naissance d’un pont [2010], Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2011.
« Feu Marilyn » [2012], Un archipel. Fictions, récits, essais, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2022, p. 161-171.
Tangente vers l’est, Paris, Éditions Verticales, 2012.
Réparer les vivants [2014], Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2016.
À ce stade de la nuit [2014], Paris, Éditions Verticales, 2015.
Un monde à portée de main [2018], Paris, Éditions Gallimard, coll. « Folio », 2020.
« Mustang », in Canoës, Paris, Éditions Verticales, 2021.
Jour de ressac, Paris, Éditions Verticales, 2024.
Adaptations cinématographiques des œuvres de Maylis de Kerangal
ERLIH Charlotte :
- Eaux troubles, 2014, adaptation de Ni fleurs ni couronnes
- L’abîme, 2015, adaptation de « Critérium du premier jour »
CABRÉRA Dominique, Corniche Kennedy, 2016.
- Entretien avec Dominique Cabréra, « La beauté des humbles », site Universciné : Dominique Cabrera – La beauté des humbles UniversCiné VoD – Articles, critiques, cinéma indépendant. Téléchargement Films, Vidéo à la demande, (consulté le 15 juin 2025).
QUILLÉVÉRÉ Katell, Réparer les vivants, 2016.
Textes critiques et entretiens :
BONAZZI Mathilde, NARJOUX Cécile, SERÇA Isabelle (dir.), La Langue de Maylis de Kerangal. « Étirer l’espace, allonger le temps », Dijon, EUD, 2017 :
- ADLER Aurélie, « Naissance d’un pont et Réparer les vivants : des romans épiques ? », p. 33-47.
- GERMONI Karine, « Réparer les vivants ou comment greffer la parole vive : discours direct, absence des guillemets et tirets dialogiques », p. 181-198.
- RABATÉ Dominique, « “Créer un peuple de héros”, Maylis de Kerangal et le personnage », p. 73-82.
- STOLZ Claire, « Poésie et fiction, l’hypotypose chez Maylis de Kerangal », p. 159-169.
CAPONE Carine, TERNISIEN Caecilia (dir.), Maylis de Kerangal : Corniche Kennedy, Naissance d’un pont, Réparer les vivants, Roman 20-50, n°68, décembre 2019.
CLERC Jeanne-Marie, Le Cinéma, témoin de l’imaginaire dans le roman français contemporain, Berne, Francfort-sur-le-main, Nancy, Peter Lang, 1984.
DELGA Delphine :
- « Maylis de Kerangal, “Mustang” : une “poéthique” de la mobilité », in Simona Jișa, Melanie Schneider (dir.), À vélo, en auto, en train. L’imaginaire de la mobilité terrestre dans les littératures francophones, Cluj-Napoca, Casa Cărții de Știință, coll. « Romanul francez actual”, 2023 a, p. 51-64.
- « Canoës. Une clé de (re)lecture féministe de l’oeuvre de Maylis de Kerangal », Roman 20-50, n° 76, 2023 b, p. 193-206.
- Géographies de Maylis de Kerangal, Leiden, Boston, Brill, 2024.
DEMANZE Laurent, « Doublures du monde – sur Jour de ressac de Maylis de Kerangal », AOC, [En ligne] URL : Doublures du monde – sur Jour de ressac de Maylis de Kerangal – AOC media, 2024 (consulté le 15 juin 2025).
GRIS Fabien :
- Images et imaginaires cinématographiques dans le récit français (de la fin des années 1970 à nos jours), Thèse de doctorat, Université Jean Monnet – Saint-Etienne, 2012, [En ligne] : Images et imaginaires cinématographiques dans le récit français (de la fin des années 1970 à nos jours) – TEL – Thèses en ligne (consulté le 15 juin 2025).
- « Genre romanesque et romanesque cinématographique : un désir de blockbusters et de cinéma de genre dans le roman contemporain français », in Jan Baetens et Nadja Cohen (dir.), Écrire après le cinéma, Études Françaises, vol. 55, n° 2, 2019, Genre romanesque et romanesque cinématographique … – Études françaises – Érudit, (consulté le 15 juin 2025)
HUGLO Marie-Pascale (dir.), Maylis de Kerangal. Puissances du romanesque, Études françaises, vol. 57, n° 3, 2021, Maylis de Kerangal. Puissances du romanesque. Études françaises – Érudit, (consulté le 15 juin 2025) :
- COYAULT Sylviane, « Tourner la page. Dernières images dans les romans de Maylis de Kerangal ».
DE KERANGAL Maylis :
- « Chasseur-cueilleur. Une expérience du tâtonnement » [2014], repris dans : Un archipel. Fictions, récits, essais, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 2022, p. 61-68.
- Entretien : « Un chemin dans le langage », in Mathilde Bonazzi, Cécile Narjoux, Isabelle Serça (dir.), La langue de Maylis de Kerangal. « Étirer l’espace, allonger le temps », Dijon, EUD, 2017, p. 199-216.
- Entretien avec Isabelle Danel : « Passion précision », site Bande à part, [En ligne] URL : Maylis de Kerangal (Entretien) – BANDE A PART, 2018, (consulté le 15 juin 2025).
- « La littérature permet d’avoir accès à un autre monde que le sien », podcast « Les Masterclasses », France Culture, [En ligne] URL : Maylis de Kerangal : “La littérature permet d’avoir accès à un autre monde que le sien” | France Culture, 2020, (consulté le 15 juin 2025).
OUVEL Liliane, « Disputes intermédiales : le cas de l’ekphrasis. Controverses », Textimage, Cinesthétique (le cinéma de la littérature), n° 6, 2014, [En ligne] URL : textimage – Liliane Louvel – 4 (consulté le 15 juin 2025).
MEIZOZ Jérôme, La Fabrique des singularités. Postures littéraires II, Genève, Slatkine Érudition, 2011.
RABATÉ Dominique, « Le pathétique du roman », colloque Fabula « Une décennie de littérature en France (2010-2021). Déplacements de la critique et de la narration », 2024, [En ligne] URL : Le pathétique du roman (Les colloques / Fabula) (consulté le 15 juin 2025).
RAJEWSKY Irina, « Le terme d’intermédialité en ébullition : 25 ans de débat », in Caroline Fischer, Anne Debrosse (dir.), Intermédialités, coll. « Poétiques comparatistes », Nîmes, SFLGC/Lucie éditions, 2015, p. 19-54.
SELLIER Geneviève, « Gender studies et études filmiques », Cahiers du genre, janvier 2005, n° 38, Éditions Association Féminin Masculin Recherches, p. 63-85.
Comité scientifique
- Sylviane Coyault (Université Clermont Auvergne)
- Sylvain Dreyer (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
- Fabien Gris (Université Paris-Sorbonne)
- Yves Landerouin (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
- Laurence Riu-Comut (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
- Guillaume Rousseau (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
Comité d’organisation
- Laurence Riu-Comut (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
- Guillaume Rousseau (Université de Pau et des Pays de l’Adour)
[1] Les titres seront abrégés dans les références entre parenthèses : se référer à la bibliographie.
]]>« Récits francophones de soi depuis les années 2000 »
Colloque international organisé par Maxime Del Fiol
Université de Montpellier Paul-Valéry
26-27 mars 2026
On partira du constat de l’importance prise depuis les années 1980 par la veine autobiographique chez beaucoup d’écrivains et d’écrivaines « francophones[1] », quels que soient leur espace culturel et linguistique d’origine et leur type de francophonie (diatopique, post-colonial ou translingue[2]). Ce phénomène a été étudié pour la première fois de manière systématique dans un ouvrage collectif pionnier, Littératures autobiographiques de la francophonie, publié sous la direction de Martine Mathieu-Job[3] en 1996, et depuis cette date, la production autobiographique des écrivains francophones n’a cessé de s’accroître. Beaucoup d’écrivains et d’écrivaines francophones ont en effet continué à écrire, parallèlement à leur œuvre romanesque, théâtrale ou poétique, un ou plusieurs textes autobiographiques. Dans la francophonie post-coloniale[4], on peut citer, parmi bien d’autres exemples, Daniel Maximin (Tu, c’est l’enfance, 2004), Salah Stétié (L’extravagance. Mémoires, 2014), Malika Mokeddem (La transe des insoumis, 2003, Mes hommes, 2005) ou Assia Djebar (Nulle part dans la maison de mon père, 2010). Dans la francophonie translingue, on peut évoquer par exemple François Cheng (Le Dialogue. Une passion pour la langue française, 2002), Akira Mizubayashi (Une langue venue d’ailleurs, 2011), Wei Wei (Une fille Zhuang, 2006), Eun-Ja Kang (L’Étrangère, 2013), Brina Svit (Petit éloge de la rupture, 2009) ou Velibor Čolić (Manuel d’exil, comment réussir son exil en trente-cinq leçons, 2016). Pour le Québec, on peut citer par exemple Nelly Arcan (Putain, 2001) et François Hébert (Frank va parler, 2023).
Parfois les auteurs réalisent une autobiographie sérielle, en plusieurs volumes plus ou moins successifs, comme par exemple Patrick Chamoiseau (Une Enfance créole, 1, Antan d’enfance, 1993 ; 2, Chemin d’école, 1996 ; 3, A bout d’enfance, 2005), Ken Bugul (Le baobab fou, 1982 ; Cendres et braises, 1994 ; Riwan ou le chemin de sable, 2000), Maryse Condé (Le cœur à rire et à pleurer, 1999 ; Victoire, les saveurs et les mots, 2006 ; La vie sans fards, 2012), Kim Lefèvre (Métisse blanche, 1989 ; Retour à la saison des pluies, 1990) ou encore Dany Laferrière (L’Odeur du café, 1991 ; Le Goût des jeunes filles, 1992 ; Pays sans chapeau, 1996 ; Le Charme des après-midi sans fin, 1997 ; La Chair du maître, 1997 ; Le Cri des oiseaux fous, 2000 ; L’énigme du retour, 2009).
Cette pente autobiographique n’est pas propre aux écrivains francophones. On sait que depuis le début des années 1980, la littérature française s’est engagée dans un « tournant autobiographique[5] » où le développement des écrits personnels est directement lié l’accroissement et à la spectacularisation de l’individualisme contemporain. D’autre part, il faudrait comparer cette tendance autobiographique des écrivains francophones avec les écrivains et les écrivaines allophones dans une autre langue que le français, comme par exemple Elias Canetti en langue allemande (La Langue sauvée – Histoire d’une jeunesse 1905-1921, 1977 ; Le Flambeau dans l’oreille – Histoire d’une vie 1921-1931, 1980 ; Jeux de regards – Histoire d’une vie 1931-1937, 1985), et en anglais Vladimir Nabokov (Autres rivages, 1951) et Joseph Conrad (Souvenirs personnels, 1912). On pourrait se demander en ce sens dans quelle mesure le choix d’une langue d’écriture différente de sa langue maternelle n’incline pas tout particulièrement les écrivains allophones à se tourner vers l’écriture autobiographique, pour ressaisir en particulier leur trajectoire linguistique.
Si les écrits autobiographiques ne sont peut-être pas plus fréquents chez les écrivains « francophones » que chez les écrivains « français », et s’il manque une enquête quantitative comparative pour mesurer statistiquement l’importance respective de la littérature autobiographique chez les écrivains français et les écrivains francophones, on peut toutefois se demander si, au-delà des enjeux communs à toute autobiographie, il y aurait des enjeux spécifiques au récit de soi lorsqu’il est produit par un écrivain ou une écrivaine « francophone ». Depuis la parution de l’ouvrage collectif de Martine Mathieu-Job en 1996, quelques rares ouvrages se sont penchés sur le sujet, comme par exemple l’ouvrage collectif dirigé par Suzanne Gehrmann et Claudia Gronemann, Les enJEux de l’autobiographique dans les littératures de langue française, publié en 2006[6]. Quelques ouvrages et articles ont également été publiés sur certains écrivains et certaines écrivaines en particulier, mais aucun ouvrage de synthèse général n’a été publié depuis une vingtaine d’années. Pour faire le point sur la production autobiographique francophone depuis les années 2000, on se propose donc d’examiner à nouveaux frais ce phénomène en articulant plus précisément dans ce colloque la question autobiographique et les différents problèmes qu’elle pose (définition du genre, question de l’authenticité et de la sincérité, part de fictionnalisation, etc.) au prisme de trois autres questions : la question francophone, la question post-coloniale et la question du genre.
1) Qu’est-ce que la francophonie fait à l’autobiographie ? Au plan thématique, on note que dans les récits de soi francophones, la rencontre et les rapports avec la langue française constituent des motifs centraux, de même que le thème connexe de l’école comme lieu privilégié de la découverte et de l’expérience du français. Ces autobiographies contiennent très souvent des récits d’apprentissage du français et de la manière dont les écrivains ont fini par maîtriser cette langue au point d’en faire leur langue d’écriture. Certaines de ces autobiographies linguistiques, dont le titre général pourrait être « Comment j’ai appris le français et comment je suis devenu un écrivain de langue française », peuvent même être considérés comme un sous-genre de l’autobiographie francophone, à l’instar d’Une langue venue d’ailleurs d’Akira Mizubayashi, d’Une fille Zhuang de Wei Wei ou de L’Étrangère d’Eun-Ja Kang. Quelles différences ce parcours linguistique francophone crée-t-il par rapport à la tradition littéraire française de l’autobiographie ? Qu’est-ce qu’écrire sa vie dans une langue étrangère (du moins pour les écrivains francophones post-coloniaux et translingues), apprise plus ou moins tôt (chez les post-coloniaux) ou plus ou moins tardivement (chez les translingues) et devenue progressivement une seconde langue (langue d’adoption) et une langue d’écriture (pas nécessairement exclusive, en alternance parfois avec une ou, plus rarement, plusieurs autres langues), mais qui n’est pas la langue première des rapports au monde, des échanges familiaux et de l’intimité[7] ?
Il semble qu’il y ait au moins deux réponses à cette question. Au plan de l’expression de l’intimité d’une part, le français crée des possibilités nouvelles pour le récit de soi en instaurant des espaces de liberté, notamment dans les domaines des sentiments et de la sexualité. C’est notamment le cas quand l’écrivain ou l’écrivaine est issu de sociétés patriarcales ou conservatrices[8], mais cela peut concerner aussi les autres écrivains, pour qui le passage à une autre langue marque une distance souvent ressentie comme nécessaire avec la société et la langue d’origine et permet de renouveler l’expression de soi[9]. Mais le français fait surgir en même temps des contraintes techniques, en tant que langue étrangère et, pour les écrivains post-coloniaux, des difficultés politiques, comme langue héritée de la colonisation. D’autre part, le français ouvre des possibilités éditoriales qui font peut-être également de ces récits d’apprentissage, au plan de la sociologie de la littérature, une stratégie d’entrée dans le champ littéraire français. On peut se demander en effet si l’autobiographie ne constitue pas aussi pour les écrivains francophones un « créneau » éditorial liée à une demande des éditeurs, parce qu’elle correspond peut-être à une demande d’exotisme[10] des lecteurs ou, dans le cas des écrivains translingues, parce qu’elle est susceptible de flatter le narcissisme national français, surtout lorsque les écrivains sont issus d’espace culturels et linguistiques prestigieux et qu’ils font l’éloge de la langue française. Il faudrait d’ailleurs examiner la place des écrits autobiographiques dans la production des écrivains. A quel moment de l’œuvre l’autobiographie intervient-elle, au début, au milieu, à la fin ? Kim Lefèvre, qui a commencé par publier son diptyque autobiographique avant de publier deux romans, déclarait par exemple dans un entretien avec Nathalie Nguyen : « J’ai pris le récit autobiographique parce que c’est une forme disons “naturelle” quand on n’a pas encore d’expérience littéraire, et souvent c’est parce qu’on a quelque chose qu’on porte en soi, et qu’on voudrait le communiquer[11] ».
Pour les écrivains francophones « diatopiques » belges, suisses et québécois, on pourra se demander dans quelle mesure l’écriture autobiographique est l’occasion d’affirmer la spécificité d’une existence et d’une écriture dans une des variantes diatopiques du français et dans une « vision culturelle globale » différente de la « réalité[12] » française, ainsi que les tensions que cette revendication peut entraîner avec les contraintes linguistiques normatives imposées éventuellement par les éditeurs français.
2) Qu’est-ce que le post(-)colonial fait à l’autobiographie ? Pour les écrivains francophones post-coloniaux, le récit de soi est un espace privilégié pour dire l’expérience de la domination et des violences coloniales et raciales. L’autobiographie se présente alors très souvent comme un « write back[13] » postcolonial qui cherche à opposer un contre-discours aux récits littéraires et sociaux français et à réécrire l’histoire coloniale du point de vue des « subalternes ». Cette réappropriation du discours et ce regard critique, qui permettent de faire émerger un sujet dominé et de valoriser les modèles de l’interculturalité et de l’hybridité, intègrent également une dimension testimoniale et collective aux récits autobiographiques post(-)coloniaux. Cet horizon collectif peut parfois rapprocher les textes de ce corpus du genre des mémoires, comme chez Henri Lopes, ou bien de l’essai, comme chez Leïla Sebbar. Traversés par des tensions multiples et animés également par une volonté de dépasser les contradictions interculturelles et par un désir d’apaisement intérieur, ces récits mettent souvent en scène un sujet ouvert et pluriel, qui s’établit nécessairement, non sans contradictions ni déchirements, à la croisée des langues, des cultures et des identités. On pourra se demander dès lors si l’importance du thème de l’hybridité ou du métissage entraîne nécessairement au plan générique une hybridation de l’écriture autobiographique elle-même, et sous quelles formes, ou si cette hybridation ne remet pas nécessairement en cause la tradition « classique » de l’autobiographie européenne, et française en particulier. On notera en tout cas la récurrence de thèmes qui semblent propres à l’autobiographie post-coloniale, comme la découverte de Paris (et plus généralement de la France) ou à l’inverse le thème du « retour au pays natal ». Lily V. Chiu note en ce sens l’« appétit insatiable que les Français ont développé depuis la décolonisation pour les “récits du retour” autobiographiques postcoloniaux. Aimé Césaire, Ken Bugul, Maryse Condé, and Leila Sebbar, parmi d’autres écrivains francophones, ont tous contribué à ce genre de littérature postcoloniale[14] ». Cette quête du retour peut d’ailleurs s’élargir à une quête des origines, comme par exemple dans La vie sans fards de Maryse Condé, qui retrace les impasses de son désir d’un retour à l’Afrique et l’échec de sa quête des origines africaines perdues de ses ancêtres antillais.
3) Qu’est-ce que le genre fait à l’autobiographie ? En s’attachant plus particulièrement aux écrivaines francophones et à la manière dont elles évoquent leurs expériences de femmes, on se demandera s’il y a une spécificité d’une autobiographie francophone « au féminin », écrite par des « femmes francophones[15] ». Comme le fait remarquer Suzanne Gehrmann, « après une trentaine d’années d’études féministes, il n’est toujours guère possible de donner une définition précise de ce qu’est l’autobiographie féminine, car le corpus des textes est vaste et différencié. On peut cependant remarquer que les femmes thématisent souvent la catégorie du genre comme un élément important de la construction de l’identité, phénomène très rare chez les écrivains hommes[16] ». On notera que les écrivaines francophones, surtout lorsqu’elles sont issues d’espaces post-coloniaux, abordent très souvent la question de la domination masculine et celle de la domination intersectionnelle qui caractérise les femmes post-colonisées, auxquelles elles opposent l’affirmation d’un sujet féminin autonome autant que celle d’un « corps libéré[17] ». Mais on constatera également que leur condition de femmes les amène aussi à critiquer leur société d’origine, comme par exemple chez Assia Djebar. Ces écrivaines ont souvent pu se servir d’institutions coloniales pour acquérir une liberté d’expression et de pensée et pour s’émanciper de certaines traditions conservatrices et patriarcales. En ce sens, l’autobiographie féminine post(-)coloniale, en tant qu’elle permet aux écrivaines de se dire, de se dévoiler et d’assumer un « je » féminin, est à la fois une critique de la domination coloniale et une opposition subversive par rapport au patriarcat de la société dont elles sont issues. On pourra d’ailleurs élargir la réflexion aux écrivains et aux écrivaines qui abordent la question des masculinités, ainsi qu’à celles et ceux qui sont issus des minorités sexuelles, en explorant par exemple les récits autobiographiques d’écrivains comme Rachid O. ou Abdallah Taïa, et la manière dont ces récits négocient en français l’expression de sexualités homoérotiques ou queer, entre transgression des tabous des sociétés conservatrices d’origine et volonté de placement sur un marché éditorial français structuré par un horizon d’attente post-colonial et (post-)exotique[18] concernant l’émancipation sexuelle.
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Les propositions de communication, d’environ 500 mots, assorties d’un titre et de quelques lignes de présentation bio-bibliographique, seront à envoyer par courriel au plus tard le 1er décembre 2025 à l’adresse suivante : maxime.delfiol@univ-montp3.fr
Le colloque se tiendra les 26 et 27 mars 2026 à l’Université de Montpellier Paul-Valéry, site Saint-Charles.
Après évaluation des propositions par le comité scientifique, les notifications d’acceptation seront communiquées avant le 20 décembre 2025.
Comité d’organisation :
Maxime Del Fiol, Université de Montpellier Paul-Valéry
Comité scientifique :
Florian Alix, Sorbonne Université
Ridha Boulaabi, Université Paris Nanterre
Mounira Chatti, Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis
Ninon Chavoz, Université de Strasbourg
Claude Coste, Cergy Paris Université
Maxime Del Fiol, Université de Montpellier Paul-Valéry
Odile Hamot, Université des Antilles
Jean-Marie Klinkenberg, Université de Liège
Anthony Mangeon, Université de Strasbourg
Nathalie Watteyne, Université de Sherbrooke
Bibliographie critique sélective :
Ahnouch Fatima, Littérature francophone du Maghreb. Imaginaire et représentations socioculturelles, Paris, L’Harmattan, collection « Espaces littéraires », 2015.
A.P.E.L.A – Université Paris Nord, revue Itinéraires et contacts de culture, « Autobiographie et récits de vie en Afrique », Volume 13, Paris, L’Harmattan, 1991.
Balsi (de) Sarah, La francophonie translingue. Éléments pour une poétique, Rennes, Presses universitaires de Rennes, collection « Plurial », no 33, 2024.
Benbella Bouchra, Écrivains maghrébins francophones. Tendances esthétiques et culturelles postmodernes, Paris, L’Harmattan, collection « Autour des textes maghrébins », 2020.
Bonnet Gabrielle, Récit de soi et construction des identités culturelles. Le cas de la littérature afropéenne, Paris, Classiques Garnier, collection « Perspectives comparatistes », 2023.
Butler Judith, Le récit de soi, Paris, PUF, collection « Pratiques théoriques », 2007 [2007].
Diène Babou, Thiam Moudou Fatah et Ba Mamadou Hady (dir.), La littérature africaine à l’épreuve des récits de filiation. L’autofiction et le récit transpersonnel, Paris, L’Harmattan, 2024.
Djom Simo Maurice, L’Hybridité dans le roman autobiographique francophone contemporain, Connaissances et savoirs, 2017.
Fernandez Martine, Les écrivaines francophones en liberté. Farida Belghoul, Marise Condé, Assia Djebar, Calixthe Belaya, Paris, L’Harmattan, collection « Critiques littéraires », Paris, 2007.
Gans-Guinoune Anne-Marie, « Autobiographie et francophonie : cache-cache entre “nous” et “je” », Reliefs, volume 3, no 1, « Autobiographie et autofiction », sous la direction de Els Jongeneel, 2009, p. 61-76.
Geffen Alexandre, « Le récit de soi et ses contraintes », Fabula / Les colloques, Fiducia (I). « Crédibilité, confiance, crédit dans les récits de soi » (dir. Emmanuel Bouju, Frédérique Leichter-Flack), URL : https://www.fabula.org/colloques/document12282.php.
Gehrmann Suzanne et Gronemann Claudia (dir.), Les enJEux de l’autobiographique dans les littératures de langue française, Paris, L’Harmattan, 2006.
Hamot Odile, « Le Conte et le masque ou les équivoques de l’autobiographie dans Le Cœur à rire et à pleurer de Maryse Condé », Reliefs, volume 15, no 1, « (Re)duire les classiques française », 2021, p. 185-198 : https://revue-relief.org/article/view/10895.
Hel-Bongo Olga (dir.), « L’autobiographie intellectuelle dans les littératures francophones », dossier dans Présence francophone, vol. 101, n° 1, 2025.
Hermetet Anne-Rachel et Paul Jean-Marie (dir.), Écritures autobiographiques : Entre confession et dissimulation, Presses universitaires de Rennes, Rennes, 2010.
Khaddar Hédia, Littérature en thérapie. Expériences littéraires des femmes du Maghreb, Paris, L’Harmattan, collection « Classiques francophones », 2023.
Lejeune Philippe, Le pacte autobiographique [1975], Paris, Éditions du Seuil, 1996.
Mathieu Martine (dir.), Littératures autobiographiques de la francophonie, Paris, L’Harmattan, 1996.
Miraux Jean-Philippe, L’autobiographie : écriture de soi et sincérité [1996], Paris, Armand Colin, 2009.
Redouane Najib, Écritures féminines au Maroc. Continuité et évolutions, Paris, L’Harmattan, 2006.
Reggiani Christelle, « Chapitre III. Depuis 1980 », dans Martine Reid (dir.), Femmes et littérature. Une histoire culturelle, II, Paris Gallimard, collection « Folio Essais », 1980, p. 426-472.
Rice Alison, « Francophonies », dans Martine Reid (dir.), Femmes et littérature. Une histoire culturelle, II, Paris, Gallimard, collection « Folio Essais », 2020, p. 475-533.
Tang Alice Delphine, Écritures du moi et idéologies chez les romancières francophones – Claire Etcherelli, Gabrielle Roy, Were Were Liking et Delphine Zanga Tsogo, Munich, Lincom Studies in Language and Literature, no 2, 2006.
[1] On ne reviendra pas ici sur le caractère extrêmement problématique de cette notion et de la catégorie de francophonie littéraire, et on gardera malgré tout ce terme pour désigner d’une part les littératures de langue française non françaises produites au sein d’espaces littéraires plus ou moins autonomes en dehors de la France (littératures des régions/provinces francophones du Québec, de Suisse romande et de Wallonie, ainsi que les littératures des sous-espaces francophones au sein de littératures nationales plurilingues, comme par exemple en Afrique subsaharienne, au Maghreb, au Machrek, aux Antilles ou dans l’océan Indien) et les littératures de langue française des espaces français post-coloniaux des Outre-mer (aux Antilles, dans l’océan Pacifique et dans l’océan Indien) ; et d’autre part les écrivains migrants « venus d’ailleurs », issus des espaces cités précédemment ou issus d’autres espaces, nés à l’étranger, socialisés dans une autre culture, dont la langue maternelle n’est pas le français ou le français de France, mais qui écrivent en français et qui « passent » par la France, pour s’y installer provisoirement ou durablement, qui sont publiés en France, et qui de ce fait s’intègrent aussi dans l’espace littéraire français et qui se situent ainsi dans un entre-deux entre les langues, les cultures et les espaces littéraires.
[2] Voir Maxime Del Fiol, « Pour une histoire francophone, transnationale et plurilingue, des littératures de langue française », introduction à Francophonie, plurilinguisme et production littéraire transnationale en français depuis le Moyen Age, sous la direction de Maxime Del Fiol, ADIREL, « Travaux de littérature », numéro XXXV, Diffusion Droz, 2022, p. 7-21.
[3] Martine Mathieu-Job (dir.), Littératures autobiographiques de la francophonie, Paris, L’Harmattan, 1996.
[4] L’orthographe « post-colonial » permet de rappeler que toute la littérature chronologiquement « post-coloniale » produite dans les anciennes colonies françaises n’est pas nécessairement « postcoloniale » au sens critique du terme, et que le postcolonialisme n’y absorbe donc pas la totalité de la littérature francophone écrite après les indépendances.
[5] Christelle Reggiani, « Chapitre III. Depuis 1980 », dans Martine Reid (dir.), Femmes et littérature. Une histoire culturelle, II, Paris Gallimard, collection « Folio Essais », 1980, p. 432.
[6] Suzanne Gehrmann et Claudia Gronemann (dir.), Les enJEux de l’autobiographique dans les littératures de langue française, Paris, L’Harmattan, 2006.
[7] Akira Mizubayashi, dans Une langue venue d’ailleurs (Paris, Gallimard, collection « Folio », 2013 [2011]), appelle le français, de manière figurée, sa langue « paternelle » (p. 56), pour la distinguer de sa langue maternelle japonaise. En effet, même si son père ne parlait pas français, c’est son regard extrêmement critique sur la fermeture de la société japonaise et sa volonté d’ouverture à des formes et à des espaces culturels étrangers qui ont préparé le jeune Akira à sa rencontre avec une langue étrangère, en l’occurrence le français. On pourrait élargir cette notion de langue « paternelle » aux cas d’autres écrivains et écrivaines dont le père a joué, directement ou indirectement, un rôle déterminant dans la découverte du français, comme par exemple Assia Djebar, dont le père, instituteur de l’école coloniale française en Algérie, l’a initiée à cette langue, ou Kim Lefèvre, dont le père, qu’elle n’a pas connu, puisqu’il a abandonné sa mère quand elle été bébé, était Français, ce qui a incité sa mère à la placer à différentes époques de sa vie dans diverses institutions francophones au Vietnam, où elle a été admise en tant que « métisse » et où elle a appris progressivement le français.
[8] Dans le monde arabe par exemple, cette liberté du français a été maintes fois affirmée par de nombreux écrivains francophones, comme Assia Djebar ou Driss Chraïbi. On pourrait se demander toutefois si elle ne constitue pas aussi une sorte de lieu commun, qui masquerait la liberté d’expression que certains écrivains et certaines écrivaines arabophones, comme par exemple Naguib Mahfouz, Alaa el-Aswany, Ahlam Mosteghanemi ou encore Nawal Saadawi, ont su imposer en arabe sur des sujets particulièrement sensibles, notamment dans le domaine sentimental, sexuel ou religieux.
[9] Akira Mizubayashi note par exemple que le français lui a permis « de recommencer [s]a vie à peine commencée, de refaire [s]on existence entamée, de retisser les liens avec les visages et les paysages, de remodeler et reconstruire l’ensemble de [s]es rapports à l’autre, bref de remettre à neuf [s]on être-au-monde » (Une langue venue d’ailleurs, op. cit., p. 58. C’est l’auteur qui souligne).
[10] Voir Graham Huggan, The Postcolonial Exotic. Marketing the Margins, New York, Routledge, 2001.
[11] Nathalie Nguyen, « Métisse blanche : Entretien avec Kim Lefèvre » (2001), dans Intersections, 5, https://motspluriels.arts.uwa.edu.au/MP2303klf.html, 2001.
[12] Gaston Miron, « Malmener la langue », entretien avec Lise Gauvin [1993], dans Lise Gauvin, L’écrivain francophone à la croisée des langues. Entretiens, Paris, Karthala, 1997, p. 64.
[13] Bill Ashcroft, Gareth Griffiths et Helen Tiffin, The Empire Writes Back. Theory and Practice in Post-Colonial Literatures [1989], Londres : Routledge, 2002.
[14] « (…) considering the seemingly insatiable appetite for postcolonial autobiographical “return narratives” the French have developed ever since decolonization. Aimé Césaire, Ken Bugul, Maryse Conde, and Leila Sebbar, among other Francophone writers, have all contributed to this genre of postcolonial literature » (Lily V. Chiu, « The Return of the Native: Cultural Nostalgia and Coercive Mimeticism in the Return Narratives of Kim Lefèvre and Anna Moï », Crossroads: An Interdisciplinary Journal of Southeast Asian Studies, vol. 19, No. 2, 2008, p. 113). Nous traduisons.
[15] C’est ainsi que se définit Assia Djebar : « Je suis, sans nul doute, une femme d’éducation française, de par ma formation, en langue française, du temps de l’Algérie colonisée, et si j’ajoute aussitôt “d’éducation française” et de sensibilité algérienne, ou arabo-berbère, ou même musulmane lorsque l’islam est vécu comme une culture, plus encore que comme une foi et une pratique, alors je suis bien une “femme francophone” dans mon activité intellectuelle et critique » (« Être une voix francophone », dans Ces voix qui m’assiègent… en marge de ma francophonie, Paris, Albin Michel, 1999, p. 26).
[16] Suzanne Gehrmann, « Constructions postcoloniales du Moi et du Nous », dans Suzanne Gehrmann et Claudia Gronemann (dir.), Les enJEux de l’autobiographique dans les littératures francophones, op. cit., p. 181.
[17] Pour reprendre les mots d’Assia Djebar : « une écriture véritable et au féminin, dans les pays musulmans de ce prochain XXIe siècle, ne pourra s’approfondir et se développer qu’à partir du corps libéré (ou en train de se libérer) de la femme » (« Être une voix francophone », art. cité, p. 28).
[18] Mar Garcia, « Postures (post) exotiques : “Réveiller les vieux démons de l’exotisme” », dans Anthony Mangeon (dir.), Postures postcoloniales, Paris, Karthala, MSH-M, 2012, p. 259-284.
]]>Dynamiques du canon littéraire aux XXe et XXIe siècles
Université Rennes 2, 20-22 mai 2026
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DATE ETENDUE AU 30 septembre 2025.
Les propositions (titre, 500 mots), assorties d’une brève biobibliographie, sont à déposer sur la plateforme sciencesconf.org avant le [20 juin 2025] : https://dynamiquescanon.sciencesconf.org/.
DATE ETENDUE AU 30 septembre 2025.
La question du canon, qui constitue dans les espaces anglo-saxon et germanique un débat central pour études littéraires depuis un demi-siècle, semble désormais s’imposer avec force dans les études littéraires françaises, comme le montre le nombre des colloques et publications récents qui s’y intéressent, dans une perspective généralement transéculaire et/ou globalisante. Même si elle est aujourd’hui principalement articulée aux studies et donc à un débat du second XXe siècle, la question a été posée de longue date, certes selon des catégories et dans des termes différents: pour le domaine français, ce sont singulièrement l’histoire littéraire, la définition d’un corpus de “classiques”, voire l’idée d’un “génie national” qui semblent avoir longtemps déterminé les réflexions sur le canon. L’affirmation d’un canon a tantôt pris la forme d’un débat académique autour des classiques, tantôt traversé les œuvres littéraires sous le double aspect de l’influence et de l’héritage, et produit presque systématiquement sa propre contestation. Nous proposons ici d’explorer les dynamiques qui traversent les littératures de langue française des XXe et XXIe siècles, objet d’étude de la SELF XX-XXI, à partir de cette notion qui s’y trouve intensément interrogée dans ses dimensions culturelles, institutionnelles, axiologiques, politiques et sociales.
En effet, les littératures de langue française des XXe et XXIe siècles semblent marquées par une succession de contestations (plus ou moins radicales) du canon – de la part notamment des avant-gardes –, par une multiplication de canons parallèles, parfois en tension, au sein d’espaces littéraires dominés, marginalisés voire spécifiques – comme les littératures de l’imaginaire, la littérature jeunesse, les littératures francophones –, par des processus rapides de transformation des instances légitimantes et critiques, de même que par des bouleversements importants des approches et méthodes académiques, qui ébranlent jusqu’à l’idée même du « canon », et imposent ainsi une perspective dynamique et fluide pour en appréhender l’étude.
On pourra d’abord se demander quel est le rôle des œuvres du canon (ainsi entendu comme construction dynamique à l’évidence problématique) dans l’imaginaire de la langue et de la littérature françaises aux XXe et XXIe siècles, à différents niveaux (régional, métropolitain, national, mondial). Si la notion de canon est nouée à l’idée d’un imaginaire national, quels canons de la littérature de langue française sont dessinés à partir d’autres pays, d’autres espaces linguistiques, d’autres échelles territoriales ? À partir de quels critères, pour produire quelles normes et quels types de modèles, et dans quels objectifs ? On pourra interroger le croisement de la notion de canon avec celle de patrimoine littéraire, notion elle aussi très présente dans l’actualité de la recherche française en sciences humaines et sociales. Les deux champs d’étude convoquent des logiques plurielles d’institutionnalisation et sont pris dans des mouvements de contestation critiques de leurs objets – sans que le canon et le patrimoine ne se superposent. La dynamique de la patrimonialisation est-elle similaire à celle de la canonisation ? L’extension du patrimoine à de nouveaux corpus et de nouveaux objets ne vient-elle pas au contraire éroder, voire contredire, la logique hiérarchique et modalisatrice du canon ? Comment penser l’accélération éventuelle des effets de la consécration médiatique, au XXe et au XXIe siècles, sur la constitution d’un canon et sur les effets de consensus ou de dissensus qui peuvent y être associés ?
Le congrès souhaiterait également contribuer à une périodisation fine des mouvements canoniques et anticanoniques, de l’orée du XXe siècle jusqu’à l’extrême-contemporain. Les combats esthétiques et politiques des avant-gardes s’appuient à la fois sur une contestation du canon et sur la proposition d’autres canons. Dans quelle mesure ces contre-canons portent-ils un renouvellement non seulement des valeurs littéraires mais aussi des critères de littérarité ? Quelle est leur portée, au-delà du cénacle qui les défend ? Comment reconfigurent-ils, ponctuellement ou de manière plus durable, une certaine idée de l’histoire littéraire ? Quelles sont les œuvres qui circulent entre les différents canons et au prix de quelles relectures ?
Si le rôle structurant et prescripteur des institutions scolaires (du programme des examens et des concours de l’enseignement à la conception des manuels) est bien connu, le canon scolaire (dont les contours sont à réinterroger au regard tant des prescriptions que des pratiques) des « grandes œuvres » dites « classiques » (dont la nature même est soumise à fluctuations) coexiste avec des canons circonscrits à des espaces littéraires dominés ou marginalisés au regard de l’institution littéraire française. Quelles tensions existent-elles entre les différents canons ? Ceux-ci témoignent-ils de logiques différentes ? Y a-t-il une porosité et une évolution entre le centre et les marges, rebrassant les hiérarchies littéraires ? Leur multiplicité dissout-elle la notion même de canon ? On prêtera une attention particulière aux méthodes appliquées à la définition et l’étude du canon : les évolutions de l’histoire et de l’analyse littéraire, sur toute la période, sont un des moteurs des transformations du canon. Aujourd’hui, les studies contribuent fortement à mettre en cause les mécanismes et les effets de domination encryptés dans les canons, tandis que le développement des humanités numériques est un vecteur de leur élargissement, de leur assouplissement, voire de leur radicale mise en cause, en rendant accessibles de nouveaux corpus et en proposant de nouveaux modes de lisibilité de la littérature. Comment peut-on interroger, aujourd’hui, ces effets de continuum, de la visibilité à la consécration, de la remise en lumière à la réévaluation, de la sélection critique à l’expansion illimitée de la bibliothèque ?
Ces dynamiques impliquent d’observer les logiques à la fois institutionnelles, sociales, culturelles et médiatiques à l’œuvre dans la production, la diffusion et la contestation des canons. Comment ces canons s’inscrivent-ils dans l’espace social ? Quel.les en sont les acteur.rices et les relais ? Si le canon cristallise une conception de la littérature et de langue, il déborde aussi largement le champ littéraire, et est mis au service d’objectifs multiples et entrecroisés : didactiques, économiques, politiques, sociaux. Il rassemble des communautés comme il singularise : on peut ainsi interroger le rôle du canon pour les critiques, depuis l’écrivain qui exprime sa position dans la littérature en définissant son propre canon jusqu’aux lecteur.rices anonymes qui affichent en ligne leurs palmarès littéraires, en passant par le monde académique dont la structuration et les carrières peuvent aussi être pensées dans leur rapport aux canons. Modèle littéraire, l’œuvre canonique, paradoxalement, échappe au texte et à la littérature : elle suscite des objets, des lieux de commémoration, des pratiques culturelles, se métamorphose au gré de divers avatars médiatiques. Qu’apporte l’étude de ces dynamiques médiatiques et culturelles à la réflexion sur le canon ? En sont-elles une pierre de touche, ou marquent-elles sa disparition dans la plasticité des univers imaginaires et médiatiques ?
Le congrès accueillera des communications concernant la littérature d’expression française des XXe et XXIe siècles sans restriction d’aire géographique ni de genre littéraire.
Les propositions (titre, 500 mots), assorties d’une brève biobibliographie, sont à déposer sur la plateforme sciencesconf.org avant le le 20 juin 2025 : https://dynamiquescanon.sciencesconf.org/.
Comité d’organisation
Hélène Baty-Delalande (Université Rennes 2), Pierre-Louis Fort (Université CY Cergy), Mathilde Labbé (Université de Nantes) et Ivanne Rialland (UVSQ, Université Paris-Saclay).
Comité scientifique
- Hélène Baty-Delalande (Université Rennes 2)
- Nathalie Brillant (Université Rennes 2)
- Simon Bréan (Université Sorbonne nouvelle)
- Guillaume Bridet (Université Sorbonne nouvelle)
- Florence de Chalonge (Université de Lille)
- Maxime Del Fiol (Université Paul Valéry Montpellier)
- Esther Demoulin (Université Paris Cité)
- Pierre-Louis Fort (CY Cergy Paris Université)
- Mathilde Labbé (Université de Nantes)
- Mathilde Lévêque (Université Sorbonne Paris Nord)
- Ivanne Rialland (UVSQ, Université Paris-Saclay)
- Françoise Simonet-Tenant (Sorbonne Université)
Bibliographie indicative
- AHR, Sylviane, Nathalie Denizot (dir.), Les Patrimoines littéraires à l’école : usages et enjeux, Presses universitaires de Namur, 2013.
- ANDERSON, Benedict R. O’G., Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism. Revised edition, Verso, 2016.
- BAUDOIN, Anne-Catherine, et Marion Lata (dir.), Sacré canon. Autorité et marginalité en littérature, Paris, Éditions Rue d’Ulm, 2017.
- BERRANGER, Marie-Paule, dir., Évolutions/Révolutions des valeurs critiques (1860-1940), Presses universitaires de la Méditerranée, 2015.
- BISHOP, Marie-France, et Belhadjin, Anissa (dir.), Les Patrimoines littéraires à l’école. Tensions et débats actuels, Paris, Honoré Champion, 2015.
- BLOOM, Allan, The Closing of the American Mind: [How Higher Education Has Failed Democracy and Impoverished the Souls of Today’s Students], 25th anniversary ed. ; Simon & Schuster trade pbk. ed, Simon and Schuster Paperbacks, 1987.
- BLOOM, Harold, The Western Canon. The Books and School of the Ages, San Diego, Harcourt Brace, 1994.
- CASANOVA, Pascale, La République mondiale des lettres, Paris, Éditions du Seuil, 1999.
- FRAISSE, Emmanuel, Les Anthologies en France, Paris, PUF, 1997.
- FRAISSE, Luc (dir.), Pour une esthétique de la littérature mineure. Actes du Colloque Littérature majeure, littérature mineure, Strasbourg, 16-18 janvier 1997, Paris, Honoré Champion, 2000.
- HARDER, Marie-Pierre (dir.), Dossier « (Dé-)construire le canon », Comparatismes en Sorbonne, 2013 (4).
- JIPA, Dragoş, La Canonisation littéraire et l’Avènement de la culture de masse : la collection « Les grands écrivains français » (1887-1913), Frankfurt Peter Lang Academic research, 2016.
- “Le Canon littéraire”, Littérature, 196, (4), 2019.
- LEVINE, Lawrence W., The Opening of the American Mind: Canons, Culture, and History, [Nachdr.], Beacon Press, 1997.
- “Le XIXe siècle face aux canons littéraires. Persistance, remises en cause, transformations”, Revue d’histoire littéraire de la France, 114, (1), 2014.
- LÖFFLER Philipp (dir.), Reading the Canon: Literary History in the 21st Century, Heidelberg, Universitätsverlag Winter, 2017.
- LUCKEN, Christopher, « Sélections et comptes d’auteurs. Quelques jalons dans l’histoire du canon littéraire », Littérature, 2019/4, n° 196, p. 7-30.
- MAUBON, Catherine (dir.), Tradizione e contestazione. III, Canon et anti-canon, à propos du surréalisme et de ses fantômes : actes du colloque de Sienne, 29-30 janvier 2009, Firenze, Alinea editrice, 2009.
- MCDONALD, Christie, et Suleiman, Susan Rubin (dir.), French Global. Une nouvelle perspective sur l’histoire littéraire, Paris, Classiques Garnier, 2014.
- MEYER, Christine, Questioning the Canon: Counter-discourse and the Minority Perspective in Contemporary German Literature, Berlin/ Boston, De Gruyter, 2021.
- MORAN, Patrick, The Canons of Fantasy: Lands of High Adventure, Cambridge university press, 2019.
- MORTGAT, Emmanuelle, Clio au Parnasse – Naissance de l’« histoire littéraire » française aux XVIe et XVIIe siècles, Champion, coll. « Lumière classique », 2006.
- NEUHAUS, Stefan (dir.), et Schaffers, Uta, Was wir lesen sollen: Kanon und literarische Wertung am Beginn des 21. Jahrhunderts, Würzburg, Königshausen & Neumann, 2016.
- PERETTI, Isabelle de, et Ferrier, Béatrice (dir.), Enseigner les classiques aujourd’hui : approches critiques et didactiques, Bruxelles, Peter Lang, 2012.
- POLLOCK Griselda, Differencing the Canon. Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories, Routledge, New York, 1999.
- ROBINSON, Lillian S., In the Canon’s Mouth: Dispatches from the Culture Wars, Bloomington, Indiana UP, 1997.
- SINAIKO, Herman L., Reclaiming the Canon: Essays on Philosophy, Poetry, and History, New Haven (conn.), Yale UP, 1998.
- SOLANKI, Tanvi, “Introduction to Special Issue « Canonical Pressures: German Literature and its Voices of Difference”, The Germanic Review: Literature, Culture, Theory, 99, 2024, 1, p. 1-4.
- THIESSE, Anne-Marie, La Fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique, Paris, Gallimard, 2019.
- UERLINGS, Herbert, et Patrut, Iulia-Karin (dir.), Postkolonialismus und Kanon, Bielefeld, Aisthesis Verl., 2012.
- VIALA, Alain, « Qu’est-ce qu’un classique ? », Littératures classiques, n°19, automne 1993, p. 11-31.
- WATANABE-O’KELLY, Helen, et al. (dir.), Kanon und Kanonisierung als Probleme der Literaturgeschichtsschreibung – Interpretation und Interpretationsmethoden, Bern, P. Lang, Internationaler Germanistenkongress (10 ; 2000 ; Vienne).
- WOJCIK, Paula, MATUSCHEK, Stefan, PICARD, Sophie, WOLTING, Monika (dir.), Klassik als kulturelle Praxis. Funktional, intermedial, transkulturell, Berlin/ Boston, de Gruyter, 2019.
- ZÉKIAN, Stéphane, L’Invention des classiques. Le siècle de Louis XIV existe-t-il ?, Paris, CNRS Éditions, 2012.
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Les candidatures sont à adresser d’ici le 1er septembre 2025 à Laure Michel, secrétaire de la SELF : laure.michel1@univ-lyon2.fr
Voici les modalités et conditions des demandes :
Conditions de financement
La SELF XX-XXI financera uniquement les colloques (et pas les journées d’étude).
La ou le collègue qui déposera la demande devra être titulaire de l’enseignement supérieur ou de la recherche en France ou à l’étranger. (Les événements organisés par les doctorants et récents docteurs ne sont pas éligibles. Les concernant, une journée spécifique des jeunes chercheurs est organisée par la SELF XX-XXI tous les deux ans.)
Le ou les organisateurs du colloque s’engage(nt) à adhérer à la SELF XX-XXI à l’issue de l’attribution du financement.
Les membres du CA de l’association ne sont pas éligibles à ce financement.
Format de présentation de la demande
Les candidats à la demande constitueront un dossier contenant les indications suivantes dans l’ordre suivant :
– NOM et prénom des organisateurs, fonction, institution de rattachement.
– Adresse électronique et numéro de téléphone du porteur de projet auprès de la SELF XX-XXI.
– Lieu du colloque.
– Date du colloque.
– Présentation de l’objet du colloque et justification de la demande en lien spécifique avec la SELF XX- XXI (max. 1 page).
– 5 mots clés.
– Programme indicatif.
– Budget prévisionnel.
– Autres demandes obtenues et/ou effectuées.
Usage des fonds
La SELF XX-XXI remboursera des trajets ou des nuitées à un ou plusieurs contributeur(s) du colloque sur présentation de justificatifs.
Indication de co-financement
Le logo de la SELF XX-XXI devra figurer sur le programme et sur les affiches du colloque.
]]>Pour plus d’information, voir le site de la MÉL.
]]>La date limite de candidature est le 31 octobre 2024.
Toutes les informations peuvent être consultées ici.
]]>Convocation des membres
Congrès 2026 – appel à candidatures
Renouvellement du conseil d’administration – appel à candidatures
Journée d’étude organisée par la SELF XX-XXI
Samedi 12 octobre 2024
9h15-13h (Public général) puis 14h15-16h15 (préparateurs uniquement)
Préparation aux concours de l’Agrégation de Lettres modernes 2025
Université Sorbonne Nouvelle
8 avenue de Saint-Mandé – 75012 Paris
Salle BR 06
Bernard-Marie Koltès : Dans la solitude des champs de coton et Combat de nègre et de chiens.
Responsable : Hélène Baty-Delalande (Université de Rennes 2/CELLAM)
Matinée: préparation aux concours de l’Agrégation de Lettres modernes 2025 : les communications seront enregistrées.
Après-midi : table ronde et échanges à destination des préparateurs.
9h15 : Accueil des participants
9h30 : Agnès Curel (U. Lyon 3) : « Sur quelques mises en scène de Combat de nègre et de chiens »
10h00 : Jérémie Majorel (U. Nanterre) : « ‘‘Machine de mort’’: relire Combat de nègre et de chiens à la lumière noire d’Au-dessous du volcan (1947) de Lowry »
10h30- 11h00 Discussion et pause
11h15 : Hélène Baty-Delalande (U. Rennes 2) : « ‘‘Il n’y a pas d’amitié, il n’y a pas d’amitié’’? Autopsie d’une illusion dans les deux pièces. »
11h45 : Arnaud Maïsetti (U. Aix-Marseille) : « Le motif de la vengeance dans les deux pièces »
12h15-12h45 Discussion
13h00 Pause Déjeuner
Après-midi : 14h15-16h15 : table ronde et échanges informels entre préparateurs
]]>Doté de 1000 euros, il couronnera un mémoire rédigé en anglais ou en français, soutenu dans une université française ou étrangère.
L’association s’attache avant tout à faire connaître et à promouvoir l’œuvre d’Yves Navarre en France comme à l’étranger. Écrivain majeur qui se vit décerner le Prix Goncourt en 1980 pour Le Jardin d’acclimatation et le Prix Amic de l’Académie française en 1992 pour l’ensemble de son œuvre, Yves Navarre, comme tant d’autres avant lui, fut ensuite trop vite oublié.
]]>Surréalismes Paris 2024 est la sixième édition de l’International Society for the Study of Surrealism (ISSS), dont le but est de faciliter les échanges interdisciplinaires et inter-régionaux en organisant des événements (colloques, forums, expositions, publications) sur le surréalisme.
L’ISSS promeut l’étude du surréalisme dans toutes ses acceptions et dimensions et présente les nouvelles approches de ses expressions artistiques, littéraires, ou autres. Les congrès de l’ISSS contribuent à créer un réseau international de chercheurs, artistes, écrivains de tous les continents œuvrant dans le champ.
Le pays organisateur en 2024 étant la France, le congrès de l’ISSS Surréalismes Paris 2024 sera organisé sur le campus de l’American University of Paris (AUP) avec pour partenaire le Centre allemand d’histoire de l’art (DFK Paris), l’université Jean Monnet Lyon-Saint Étienne (ECLLA), l’université Sorbonne Nouvelle (THALIM).
Surréalismes Paris 2024 se tiendra les 28 – 29 – 30 octobre 2024. Outre les sessions académiques et tables rondes diverses, il fera place à d’autres manifestations : projections de films, lectures poétiques, visite de l’exposition sur le surréalisme au Musée national d’art Moderne – Centre Pompidou, etc. dont le détail sera précisé dans la programmation à venir.
2024 est une année particulière qui commémore le centième anniversaire du Premier Manifeste d’André Breton, la parution d’Une Vague de rêves de Louis Aragon ou encore le lancement de la revue La Révolution surréaliste à l’automne 1924. De nombreux évènements culturels autour du surréalisme (expositions, colloques, lectures, publications) auront lieu en France. Au-delà de la commémoration, la poursuite des travaux menés par les cinq éditions précédentes du Congrès annuel de l’ISSS, permettra d’accentuer la vitalité du surréalisme, interroger son internationalisation continue de ses origines à aujourd’hui.
« Pour ne pas se dessécher », écrit Benjamin Péret en 1935, le surréalisme doit « sortir du cadre étroit des frontières de la France et prendre une figure internationale ». Le congrès de l’ISSS Surréalismes Paris 2024, interdisciplinaire et transversal, sera donc l’occasion d’explorer très largement, cette internationalisation, jusqu’à l’avènement d’un surréalisme global dans un marché culturel mondialisé.
L’audience internationale, et non seulement européenne du surréalisme, mérite d’être débattue. Où et par quelles médiations s’est-il diffusé ? Quelles résistances et quelles adhésions a-t-il rencontrées au cours de son histoire selon les lieux et les cultures ? Quelles ont été́ les modalités de sa réception en Europe et, au-delà̀, sur tous les continents ? Comment les relations entre le « centre » supposé (Paris) et les groupes dits « périphériques » se sont-elles développées ? Le surréalisme a-t-il été́ amoindri ou enrichi par cet élargissement international ? Le mouvement y a-t-il perdu sa nature propre ou, au contraire, y a-t-il puisé les éléments d’un indispensable renouvellement ? Sa progressive marchandisation artistique a-t-elle atténué́ l’exigence poétique qu’il défendait ? Son esthétisation et sa muséification ont-elles définitivement étouffé la révolte politique qu’il incarnait ? Bref, qu’en est-il du surréalisme aujourd’hui à l’échelle monde ? Quelle subversion poétique, quelle révolte politique peut-il encore nourrir ? Quelles oppositions permet-il encore de formuler ? C’est donc bien l’actualité́ plurielle du surréalisme, objet des approches les plus diverses, qui nous rassemblera à Paris.
Les propositions de communications individuelles (d’une durée de 20 minutes) doivent comporter un résumé de 250 mots, un titre, l’affiliation professionnelle et les coordonnées de l’intéressé.e. Les propositions de séances pré-organisées (panels), sont vivement souhaitées et peuvent comporter 3 ou 4 communications. Les panels doivent inclure un paragraphe supplémentaire décrivant la logique et indiquant le titre de la séance. Les tables rondes et autres séances aux formats alternatifs sont aussi les bienvenues. Enfin, nous encourageons la participation des doctorant.e.s qui travaillent sur des sujets relatifs au surréalisme élargi.
Les langues d’intervention seront le français, l’anglais et l’espagnol.
Veuillez envoyer vos propositions avant le 15 mars 2024 à l’adresse suivante : isssparis2024@laposte.net
Réponse avant le mois de 15 mai 2024
Comité organisateur de l’ISSS Paris 2024
- Julia Drost (Centre allemand d’histoire de l’art, DFK, Paris)
- Fabrice Flahutez (Université Lyon-Saint-Étienne, Institut Universitaire de France)
- Olivier Penot-Lacassagne (Université Sorbonne Nouvelle)
- Iveta Slavkova (American University of Paris)