Établi par F. Peloux, secrétaire scientifique
La section s’est réunie du lundi 3 au mercredi 5 novembre 2025 en salle Joliot-Curie du comité national.
Membres présents : Emmanuel Botte, Marie Bouhaïk-Gironès, Évelyne Brunet-Prioux (présidente), Agnès Charpentier, Sylvie Crogiez-Pétrequin (en visioconférence), Sylvain Dhennin, Alexandre Disser, Arianna Esposito, Mathieu Eychenne (en visioconférence), Anne Gangloff, Jean-Damien Généro, Eneko Hiriart (en visioconférence), Estelle Ingrand-Varenne, Claire Judde de Larivière, Fernand Peloux, Airton Pollini, Felix Relats Montserrat, Corinne Sanchez, Delphine Thierry-Mieg, Nele Ziegler
Entretien avec la direction de l’Institut
Le lundi 3 novembre, la section a reçu Fabrice Boudjaaba, directeur de CNRS Sciences humaines & sociales, accompagné de Sylvia Nieto-Pelletier, directrice adjointe scientifique en charge de la section 34.
Discours préalable du directeur
Fabrice Boudjaaba. Je souhaite remercier les membres de la section pour leur investissement dans la tâche d’intérêt collectif qui est désormais la leur. Je voudrais rappeler les principales missions de la section : 1. Le jury de concours ; 2. Le suivi des carrières des personnels chercheurs 3. Le suivi des laboratoires (renouvellement, création, fermeture d’unité). Il y a aussi d’autres travaux collectifs, comme le rapport de conjoncture pour la fin de la mandature, ou d’autres missions secondaires, notamment les avis sur les délégations, ou bien sur l’évaluation permettant l’attribution de la prime RIPEC C-3, ou encore le recrutement et la titularisation des chaires de professeurs juniors (CPJ).
1. Votre rôle de jury d’admissibilité pour le concours est important et repose sur le principe de l’excellence scientifique : il s’agit de recruter les dossiers que vous jugez les meilleurs sur des postes coloriés ou des postes blancs. La section doit bien entendu conserver sa liberté et sa curiosité intellectuelle pour recruter sur des postes blancs, qui permettent d’engager des recherches dans des voies parfois inattendues, mais il faut aussi suivre les priorités scientifiques affichées par le CNRS, d’où l’existence des postes coloriés, avec, dans les deux cas, le critère fondamental de la qualité des dossiers. Ensuite, le jury d’admission, qui se fait à l’échelle de toutes les sections de l’Institut sur la base des listes établies par les sections, dresse pour sa part la liste finale des collègues effectivement recrutés. Il ne s’agit nullement de défaire ce que le jury d’admissibilité a fait mais simplement de s’assurer que les critères que le CNRS estime importants ont bien été respectés : l’excellence, le respect de la parité femmes/hommes, l’équilibre entre les disciplines et les périodes. Le classement peut être modifié en fonction de ces éléments, s’ils ne sont pas respectés. Il est à noter que le CNRS attend des recrutés l’internationalisation de leurs recherches et leur capacité à animer des réseaux et des communautés scientifiques. Mais de ce point de vue, il n’y a jamais eu de problèmes avec les choix faits par votre section lors des mandatures précédentes.
2. Pour le suivi des carrières, la section rend des avis. Je vous encourage à ne pas mettre des avis favorables à des collègues dont la carrière présente des difficultés : les autres avis permettent de déclencher des aides qui ne sont pas des sanctions, mais plutôt la mise en place de processus d’accompagnement.
3. Pour ce qui est du suivi des laboratoires, cela reste une mission historique du comité national qui certes a perdu de son poids avec celui pris par le HCERES. Cependant, si le HCERES évalue le laboratoire in vitro et donne une image de la recherche dans ce laboratoire à un moment donné, vous, vous avez une vision nationale de tous les laboratoires du dispositif CNRS, qui est essentielle pour accompagner l’Institut dans ses prises de décision.
Nombre de postes aux concours
Évelyne Brunet-Prioux. Je voudrais commencer par quelques remarques démographiques. D’après les chiffres qui apparaissent dans la base marmotte, notre section compterait 235 chercheurs. Sur 25 ans, nous avons perdu 30 % d’effectifs, ce qui est une perte monstrueuse. À la Conférence des Présidents du Comité national (CPCN), Alain Schuhl nous a pourtant expliqué que, sur une échelle de 5 ans, le CNRS remplaçait tous les départs à la retraite, et il a précisé que c’était le cas pour tous les instituts, y compris l’INSHS. Nous sommes par conséquent d’autant plus inquiets de ne pas avoir été concernés. Combien de postes pouvons-nous espérer voir s’ouvrir au prochain concours, sachant que, sur les trois années précédentes, nous avons constaté que le nombre de postes attribués à notre section équivalait généralement au nombre de départs à la retraite moins un poste ? L’année qui vient, avec les départs en retraite des collègues nés en 1959, nous allons avoir au moins 8 départs[1], or on a déjà eu vent d’un nombre de postes bien en dessous des 7 que nous aurions espéré avoir selon ce schéma.
Fabrice Boudjaaba. Il est vrai que vous avez perdu 30 % de postes et il est aussi vrai que les départs à la retraite sont remplacés, car c’est ainsi que cela a été négocié avec les services de Bercy. Mais on ne remplace que les départs à la retraite, non les collègues qui partent avant la retraite, notamment pour aller enseigner à l’étranger. On ne remplace pas moins en SHS qu’ailleurs. Vous avez perdu 30 % de postes en 25 ans certes, mais il faut distinguer plusieurs périodes : le principe du remplacement automatique de chaque collègue qui part à la retraite n’est pas antérieur aux années 2010 et l’essentiel de vos pertes a eu lieu avant ces années-là. Par ailleurs, on ne peut pas mettre en rapport le nombre de collègues qui sortent et le nombre de collègues qui entrent dans la section, à cause des commissions interdisciplinaires (CID), puisque nous mettons 14 % des postes qui nous sont alloués aux CID et les 86 % restants sont distribués aux sections. Enfin, l’érosion de la section ne fait que refléter les politiques publiques de l’État depuis de nombreuses années, mais néanmoins, on remplace les départs à la retraite depuis quinze ans. L’autre donnée, c’est que, depuis 3 ou 4 ans, le nombre de postes au concours a diminué et là où, pour l’Institut, on avait une soixantaine de postes, l’an dernier, il y en avait 38.
Les postes ne sont pas publiés, donc je ne parlerai pas des coloriages pour garder la confidentialité avant leur publication. Pour votre section, nous partons sur une hypothèse de 4 postes de CRCN. J’ai bien conscience que c’est peu, que c’est décevant, mais cela l’est pour vous comme pour nous : il est difficile de faire vivre pleinement des UMR et une communauté scientifique avec si peu de postes. Les 10 sections de l’InSHS ont entre 2 et 4 postes au concours cette année. Outre la faiblesse du nombre de postes accordé par l’État au CNRS, il faut ajouter une réorientation pour embaucher des ingénieurs et des techniciens avec un effet de balancier au détriment du nombre de chercheurs. En décembre, on ouvre les postes sans savoir quel sera le plafond d’emplois exact du CNRS à l’année n+1 ; les concours IT ont lieu en mars et, là, on connaît le plafond : pendant longtemps, il y a eu des ajustements qui se sont faits au détriment des IT. On ouvre 270 postes de chercheurs, pour être certain d’assurer un nombre suffisant de postes d’IT.
Évelyne Brunet-Prioux. Je rebondis avec un bémol, pour vous dire que j’ai siégé dans la section entre 2012-2016, période supposément faste des années 2010, à vous entendre, et que, déjà à l’époque, on ne remplaçait pas les postes des collègues qui partaient à la retraite. On nous assurait alors qu’il était nécessaire de garder des postes « en réserve » pour lisser sur plusieurs années et que ces postes non remplacés le seraient après la fin des départs des collègues appartenant à la génération du baby boom… promesse qui ne fut pas tenue.
Fabrice Boudjaaba. Comme le disait un ministre célèbre, les promesses n’engagent que ceux qui y croient ! Le CNRS négocie avec Bercy une trajectoire d’emploi, et Bercy tient la trajectoire envisagée. Je suis navré, je n’ai pas plus de réponse. Le nombre de postes au concours est objet d’un dialogue avec Bercy chaque année : on demande, et on obtient 270 postes par an… Je ne veux pas entrer dans une discussion qui porterait sur des postes dus ou non à votre section, car les choses ne se passent pas ainsi.
Évelyne Brunet-Prioux. Le pourcentage de postes coloriés est-il lui aussi confidentiel ? En tout cas, si c’est la moitié, c’est beaucoup trop, surtout quand les coloriages n’ont pas pu être discutés avec des éléments d’information suffisants, comme c’est le cas de cette année où nous venions tous de prendre nos fonctions.
Fabrice Boudjaaba. Il est difficile de parler de pourcentages sur quatre postes, mais oui, il y aura bien deux postes coloriés sur les quatre que vous allez avoir. Mais attention, ce sont des coloriages, non des fléchages, c’est-à-dire que ce sont des indications, non pas des injonctions. S’il n’y a pas de bons candidats sur les postes coloriés, ne recrutez pas sur ces postes, et cela fera l’objet d’une discussion entre nous, à l’issue du concours, sur l’opportunité ou pas de présenter à nouveau ces mêmes coloriages l’année suivante. À quoi sert le coloriage ? Dès lors que le CNRS a une politique scientifique, il la traduit par des outils : réseaux thématiques, financement de projets, mais aussi postes coloriés. Ces postes ne sont pas destinés à des laboratoires particuliers. Le principe premier reste l’excellence : ne recrutez pas sur des coloriages si vous avez un doute sur la qualité des dossiers. Ces coloriages sont construits en fonction de l’existence d’un vivier de candidats, les profils sont très larges. Cette année, le dialogue entre nous a été très court, car le ministère met du temps à établir la liste des nommés, mais au-delà de cette année particulière, ce sera plus simple ensuite. Je ne suis pas très inquiet.
Repérimétrage des sections
Sylvain Dhennin. Avec le repérimétrage des sections, nous avons vu des chercheurs arriver dans notre section sans que celle-ci n’ait pu émettre un avis. Certains posent des problèmes, car il s’agit de chercheurs sur lesquels la section avait déjà émis des avis défavorables à leur rattachement. Y a-t-il des possibilités de corrections, quelle marche à suivre si nous voyons le dossier d’un chercheur qui, a priori, n’a rien à faire dans notre section ?
Fabrice Boudjaaba. Il y a déjà eu des corrections, quelques étourdis se sont trompés, puis s’en sont rendus compte. Si vous avez des dossiers problématiques, signalez-les. De toute façon, au moment où vous aurez à les évaluer, vous pourrez dire que vous ne pouvez pas les évaluer, que vous n’êtes pas compétents et on se chargera de les remettre dans la bonne section. En cours de mandat, si un chercheur veut changer de section, il faut qu’il ait l’accord de sa section de départ et l’accord de sa section d’arrivée.
Évelyne Brunet-Prioux. Ces nouveaux périmètres créent de la confusion, surtout pour la philologie, et en particulier avec la nouvelle section 38, qui l’affiche dans ses mots-clés. La présidente de cette nouvelle section est elle-même philologue et antiquisante. Vous avez convoqué une réunion des présidents et des DAS des sections 34, 35, 37 et 38 pour évoquer ces périmètres et les possibles recoupements et je vous en remercie. Mais, nous souhaitons d’ores et déjà affirmer collectivement que nous continuerons à recruter en philologie antique et médiévale, comme la section l’a toujours fait et que la philologie fait bel et bien partie de nos mots-clés.
Fabrice Boudjaaba. Personne ne vous le conteste. Pas de problème, il y a de la place pour la philologie en 34, en 37, en 38 mais il faut se mettre d’accord sur des mots-clés. On va trouver les formules pour aider les candidats à s’orienter.
Question des fusions ou du désengagement du CNRS de certaines unités
Sylvain Dhennin. Nous souhaiterions évoquer la fusion entre les laboratoires lillois HALMA et IRHIS pour former HARTIS qui a été imposée et qui impacte la vie des collègues dans ces unités.
Fabrice Boudjaaba. Tout cela est défini dans le code de la recherche. Vous avez à vous prononcer sur une restructuration. Il y a eu des ratés de calendrier, mais vous avez désormais reçu le dossier à évaluer pour cette session. Votre avis sera convergent ou divergent avec la position de l’Institut. S’il y a divergence, le conseil scientifique se réunira pour en discuter en décembre. Les ouvertures, fermetures ou restructurations de laboratoires sont évaluées par les sections du Comité national. En ce qui concerne toutefois la question des tutelles, si le CNRS décide de passer en tutelle secondaire, il s’agit d’une décision qui ne relève pas du Comité national.
Évelyne Brunet-Prioux. Justement, nous nous inquiétons du cas de CITERES à Tours, où le CNRS a annoncé de manière assez brutale qu’il souhaitait passer en tutelle secondaire au 1er janvier prochain. Que signifie concrètement « devenir tutelle secondaire » ? Sommes-nous d’accord que les deux seules issues possibles sont, d’un côté, la transformation d’une équipe au sein de l’unité en EMR[2] et, de l’autre côté, en cas de rejet du projet d’EMR, la désUMRisation sèche, autrement dit le retrait complet du CNRS ?
Fabrice Boudjaaba. Oui, ce sont les deux issues possibles. Avant, il y avait un système avec des FRE (Formation de recherche en évolution) qui étaient ascendantes ou descendantes. Si on était une FRE ascendante, on allait devenir une UMR, si on était une FRE descendante, on donnait un an pour que les agents du CNRS retrouvent un poste dans une autre unité. Aujourd’hui, le CNRS peut être tutelle principale ou secondaire : il utilise le dispositif de la tutelle secondaire dans les unités où il estime qu’il doit être présent car il y a une équipe sur une thématique particulière, sur laquelle il veut investir. Pour cette unité, on passe en effet en tutelle secondaire, soit pour aller vers un retrait total, soit pour aller vers la création d’une EMR. L’unité a deux ans pour construire un projet d’EMR, mais le CNRS n’est plus tutelle du reste de l’unité. Cela correspond au souhait de l’investissement du CNRS dans l’unité, en fonction de là où il y a une force. Je ne veux pas m’étendre ; le projet d’EMR de CITERES sera évalué par les sections, une fois que le projet scientifique sera proposé.
Évelyne Brunet-Prioux. C’est une modification de taille ! Il est difficile de comprendre que cela n’ait pas été soumis en amont à l’avis des sections. Cette décision est très lourde et CITERES n’est pas une petite unité : il y a du personnel CNRS en nombre.
Fabrice Boudjaaba. Cette décision n’a rien à voir avec le nombre de personnels mais avec le spectre thématique sur lequel le CNRS veut investir, à savoir ici sur l’archéologie territoriale et donc le LAT uniquement. En 2014, l’Institut comptait 206 UMR. En 2024, il y en a 207. Le CNRS ne sort pas des unités chaque matin, et il en a plus qu’il y a dix ans ! Il y a 10 ans, au niveau de l’Institut, on avait une soixantaine de postes au concours CRCN chaque année. Désormais, on dispose de 38 postes pour alimenter 207 UMR. On est donc obligé d’éviter d’éparpiller les moyens de manière indifférenciée. Dans le cas de CITERES, il y a la volonté du CNRS d’alimenter une équipe déjà solide et le CNRS reste bien présent à Tours autour du patrimoine et de l’archéologie (avec également le Centre d’études supérieures de la Renaissance – CESR).
Sylvie Crogiez-Pétrequin. Il y a quatre équipes actuellement à CITERES. Certes, le LAT a deux chercheurs du CNRS, mais une autre équipe, CoST en a trois. Il y a par ailleurs une convention signée avec l’université de Tours qui stipule qu’il faut un préavis d’un an avant le retrait d’un des acteurs. Le président de l’Université a reçu l’information au mois d’octobre. Ce préavis ne concerne-t-il pas aussi ce changement ?
Fabrice Boudjaaba. Non. Cela n’a rien à voir avec cette convention.
Sylvie Crogiez-Pétrequin. Il s’agit donc d’une décision unilatérale du CNRS.
Fabrice Boudjaaba. Oui, c’est le cas. D’autres tutelles peuvent prendre aussi des décisions de manière unilatérale, en décidant par exemple de baisser leurs subventions aux UMR de près de moitié, comme l’a fait une université parisienne récemment pour les unités où elle est impliquée. C’est son droit. Une convention ne comprend pas des engagements en termes de moyens précis, car les différentes parties ne sont pas capables de prévoir ce que sera l’avenir et donc de dire à l’avance comment elles vont s’impliquer dans la durée.
Affectation des candidats
Félix Relats Montserrat. Vous avez rappelé l’importance du concours de recrutement des chercheurs, à qui il est demandé de construire un projet avec des laboratoires susceptibles de les accueillir. Les candidats, logiquement, se projettent dans ces vœux et les construisent de manière réfléchie. Or ces dernières années le nombre de candidats dont les vœux ne sont pas respectés est considérable. Pourriez-vous nous préciser quelle est la position de l’Institut vis-à-vis des vœux d’affectation des candidats ? Je signale, pour rappel, que le dossier écrit des candidats indique bien un classement des laboratoires qu’ils choisissent, avec un vœu 1 et un vœu 2…
Fabrice Boudjaaba. Ce classement est une légende urbaine. La numérotation est juste celle des lignes. Si un candidat n’a qu’un seul vœu de laboratoire, il faut qu’il ne mette qu’un seul laboratoire car il n’y a pas de hiérarchie dans les vœux. La politique d’affectation des candidats revient seulement au CNRS et à son PDG en particulier. Le CNRS affecte à 95% sur l’un des deux vœux exprimés par les candidats, mais on tient compte de paramètres qui ne dépendent pas du candidat : on regarde par exemple si tel ou tel laboratoire a besoin de chercheurs, s’il a déjà été abondé par le passé, s’il n’y a pas toujours les mêmes laboratoires demandés. On examine les situations particulières à des laboratoires. Il existe beaucoup de paramètres autres que les souhaits des lauréats. Mais, in fine, c’est le CNRS qui recrute et son PDG qui affecte.
Fernand Peloux. Nous savons que, pour un collègue recruté en 2025, l’Institut ne l’a affecté dans aucun des deux laboratoires qu’il avait pourtant indiqués, au profit d’Orient & Méditerranée. Visiblement, le problème est que les deux laboratoires qu’il avait demandés ont pour tutelle principale l’INEE tandis que l’INSHS est tutelle secondaire. Le cas s’est présenté dans les mêmes termes pour un autre collègue recruté en 2024. Par ailleurs, en 2025, il y a aussi eu deux autres recrutés qui n’ont pas été affectés dans le laboratoire dans lequel ils voulaient explicitement aller en premier choix. Autant de difficultés en deux années, c’est problématique.
Fabrice Boudjaaba. Il y a en effet une question de plafond d’emploi propre aux instituts. Si on affecte des chercheurs dans des laboratoires en dehors de l’Institut, on perd ces chercheurs et on a donc plus de difficultés.
Fernand Peloux. Cela pose problème car ces refus d’affectation cassent des dynamiques scientifiques interdisciplinaires dans les laboratoires où les candidats ont été entraînés, où ils ont souvent commencé à travailler. Plus largement, cela pose aussi la question, dans certaines métropoles régionales, de la pérennité, à terme, de la présence de chercheurs du CNRS antiquisants ou médiévistes, puisqu’ils se trouvent tous dans des laboratoires pilotés principalement par l’INEE (Dijon, Nice, Rennes, Toulouse…). Enfin, c’est aussi la dynamique du début de carrière de ces jeunes chercheurs qui se trouve mise à mal, puisqu’ils ne sont pas affectés là où ils ont voulu, là où ils ont construit leur projet, avec les équipes et les équipements dont ils avaient besoin pour le conduire.
Fabrice Boudjaaba. Je ne veux pas commenter les cas passés ; je ne les ai pas en tête. En SHS, il n’y a pas besoin d’équipements particuliers, sauf peut-être en archéologie, mais le projet scientifique ne s’effondre pas en leur absence. La situation n’est pas catastrophique.
Promotions
Évelyne Brunet-Prioux. Je voudrais qu’on évoque le nombre de promotions envisageables. D’après Alain Schuhl, il s’agit d’une année exceptionnelle, car tous les CRCN aux échelons 9 et 10 passeront CRHC. Tous n’ont pas présenté leur candidature. Est-ce que cela offre un volant de possibilités pour ceux qui sont à l’échelon 8 ?
Fabrice Boudjaaba. A priori, ce ne sera que les échelons 9 et 10.
Évelyne Brunet-Prioux. Lors de la Conférence des présidents du Comité national, Alain Schuhl a dit qu’il serait possible de faire passer un collègue à l’échelon 8, dans certains cas précis et à condition de présenter un argumentaire très solide. Nous voudrions exploiter cette possibilité.
Fabrice Boudjaaba. Si Alain Schuhl vous a dit qu’avec un argumentaire solide, on pouvait obtenir une promotion pour quelqu’un qui se trouve à l’échelon 8, faites-le !
Évelyne Brunet-Prioux. Et les promotions de DR2 vers DR1 ?
Fabrice Boudjaaba. Je n’ai pas les chiffres, mais un des effets positifs de la LPR, c’est qu’il y a plus de postes de DR1 qu’auparavant. Je vous encourage à classer le plus de dossiers possibles dès lors que vous les estimez d’une qualité appropriée à cette promotion. Le nombre de lauréats est une donnée indépendante.
Avis de la section non suivis
Airton Pollini. L’an dernier, tant sur la médaille de bronze que sur le classement d’un directeur de recherche externe, nous avons donné deux avis qui n’ont pas été suivis. Pourquoi ?
Fabrice Boudjaaba. Pour les directeurs de recherche externes, je rappelle la procédure : le concours de directeur de recherche au CNRS, vous le savez, est un concours soutenable en termes d’ETP pour le CNRS uniquement dans la mesure où il recrute en priorité des CR du CNRS, sinon le CNRS exploserait son plafond d’emploi et risquerait d’avoir de sérieux problèmes avec Bercy. Antoine Petit a souhaité néanmoins que quelques postes ouverts à des personnalités extérieures au CNRS soient proposés. Quand vous avez une candidature de valeur, classez-la, en tête de liste, mais il y a 15 postes pour 45 sections… Par conséquent, un choix est opéré in fine par le jury d’admission. Comme les SHS sont 12 % des effectifs du CNRS, à la fin, si les SHS ont deux postes, c’est bien. Or, toutes les sections recrutent désormais des DR externes et donc la concurrence est très rude. Il faut essayer quand même… Cette année, avec les désistements, 4 postes ont été recrutés par l’Institut. En ce qui concerne les médailles de bronze, il est préférable de proposer deux noms, mais je ne peux pas vous dire ce qu’il s’est passé avec votre proposition, je ne le sais pas.
Question des CPJ
Alexandre Disser. Les CPJ sont des dispositifs récents. Quelle probabilité pour la section d’avoir l’ouverture d’une CPJ qui corresponde aux thématiques qui la concernent ? Quel est le rôle de la section dans la définition des profils de ces CPJ ?
Fabrice Boudjaaba. En SHS, on en a généralement 5 ou 6. Elles concernent nécessairement plusieurs sections. Nous ne voulons pas, sauf exception, faire de CPJ fléchées pour un laboratoire car nous voulons que ces postes soient possibles pour plusieurs laboratoires. Vous intervenez à partir du moment où nous vous sollicitons pour entrer au jury, une fois que le poste est défini. On vous invite à y participer. Ensuite, in fine, au comité de titularisation de la personne recrutée sur ce poste, il y aura aussi une personne de la section.
Alexandre Disser. Est-ce que cela enlève un poste de directeur de recherche au concours ?
Fabrice Boudjaaba. Non, cela n’a pas été conçu comme cela. Une CPJ dure de 3 à 5-6 ans. In fine, après la titularisation cette année de la première CPJ arrivée à son terme, on a le nombre de postes habituel de DR + une CPJ. Rien n’indique que cela ne devrait pas rester comme cela, ce n’est donc pas à la place des postes de DR. Les CPJ sont permises par la LPR, qui n’est pas le même cadre que les postes de DR qui, eux, se négocient avec le ministère.
HCERES
Agnès Charpentier. Il nous importe que les élus C puissent participer aux visites du HCERES. On a appris que l’institut INSB prenait en charge la visite des élus C pour permettre qu’ils soient systématiquement représentés. L’INSHS pourrait-il faire de même ?
Fabrice Boudjaaba. Non, c’est au HCERES de prendre ses responsabilités en finançant les visites, même si je suis d’accord avec vous sur l’importance de la présence d’élus C dans ces visites. On plaide pour.
Questions diverses
Marie Bouhaïk-Gironès. Les nouveaux recrutés au grade de CRCN ont-ils la RIPEC C-3 au même titre que leurs prédécesseurs avaient la PEDR ?
Fabrice Boudjaaba. Oui, à condition qu’ils cochent la case lors de leur entrée, ce que tous ne font pas.
Fernand Peloux. Merci pour ces échanges francs et directs. Une dernière question. Nous avons repris le carnet hypothèse de l’ancienne section 32 qui est un instrument important pour la transparence et la communication vers notre communauté. Nous avons le projet d’y publier, comme nos prédécesseurs, les comptes rendus de nos échanges en session, avec Mme Nieto-Pelletier et vous-même. Vous n’avez pas d’objection à cette publication ?
Fabrice Boudjaaba. Non, je ne vois pas d’obstacle à cela, simplement je veux bien relire avant publication. Merci à vous tous, et bon courage.
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Éléments d’information relatifs au HCERES
Le HCERES poursuit actuellement ses activités, malgré la décision de l’Assemblée nationale, car la CMP du Sénat n’a pas encore statué. Compte tenu des incertitudes liées à ce contexte, la section 34 statue pour le moment au cas par cas sur l’opportunité de nommer un délégué lorsque le HCERES la sollicite. Des délégués ont ainsi été nommés pour toutes les visites prévues en présentiel.
En revanche, la section 34 a refusé de participer à la visite HCERES en visioconférence de l’unité ArAr (Lyon), considérant que la visioconférence ne permet pas d’apprécier les conditions de travail effectives au sein de l’unité et qu’elle fait obstacle à des échanges de qualité avec les personnels. La section 34 rappelle qu’elle demande le retour à des visites en présentiel pour toutes les unités, ainsi que la participation à ces visites des élus C pour toutes les unités accueillant des PAR. La section 34 tient toutefois à assurer son plein soutien aux collègues concernés par cette visite.
La présidente de la section 34 doit prochainement rencontrer la présidente du HCERES et insistera, lors de l’échange, sur la nécessité de la présence des élus C, ainsi que sur le principe de visites en présentiel.
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Activités de la section
Au total, la section avait à traiter 103 demandes.
Pour la médaille de bronze, la section a proposé Amélie Chekroun, chargée de recherche au CNRS à l’Institut de Recherche et d’études sur les mondes arabes et musulmans (IREMAM, UMR 7310, Aix-en-Provence).
Pour la médaille d’argent, la section a proposé Katell Berthelot, directrice de recherche au CNRS au Centre Paul-Albert Février (Textes et documents de la Méditerranée antique et médiévale, TDMAM, UMR 7297, Aix-en-Provence) et Abbès Zouache, directeur de recherche au CIHAM (UMR 5648, Lyon), en détachement auprès de l’IFAO (Le Caire).
Promotions
La section rappelle qu’au moment où elle établit son classement, le nombre de possibilités de promotions n’est pas encore connu. L’arbitrage est effectué en mars de l’année suivante par la direction du CNRS ; les résultats sont publiés dans l’Intranet du CNRS. Pour faciliter son travail de classement, la section invite les candidats à composer leur dossier avec le plus de soin possible, en se conformant aux directives données.
Enfin, la section décide collectivement que ses membres ne peuvent être candidats à des promotions pendant sa mandature.
• Promotions CRCN vers CRHC
Il faut rappeler que, d’après les indications officieuses données par la direction du CNRS, cette promotion s’adresse prioritairement – si ce n’est exclusivement – aux CRCN des 9e et 10e échelons (également du 8e échelon pour les CRCN de 62 ans et plus). La section incite vivement tous les collègues qui sont dans cette situation à déposer leur candidature. La section précise en outre qu’une telle promotion ne pénalise en aucune manière les CR qui désireraient par la suite se présenter au concours DR2.
Il y avait 15 candidatures
1re – Aline Tenu (ARSCAN, UMR 7041)
2e – Marie Cronier (IRHT, UPR 841)
3e – Myriam Sternberg (CCJ, UMR 7299)
4e – Laura Battini (PROCLAC, UMR 7192)
5e – Alcorac Alonso Deniz (HISOMA, UMR 5189)
6e – Stéphanie Haxhi (ARSCAN, UMR 7041)
7e – Tarek Oueslati (HALMA, UMR 8164)
8e ex æquo – Dan Dana (HISOMA, UMR 5189)
8e ex æquo – Vanessa Py-Saragaglia (IRAMAT, UMR 7065)
10 – Anca Cristina Dan (AOROC, UMR 8546)
Pour rappel, en mars 2025 (candidatures examinées à la session d’automne 2024), 7 promotions ont été obtenues (il y avait 14 candidats, 9 ont été classés).
• Promotions CRHC vers HEB
Il y avait 1 candidature
1er – Christophe Nicolle (PROCLAC, UMR 7192)
Pour rappel, en mars 2025 (candidatures examinées à la session d’automne 2024), 2 promotions ont été obtenues (il y avait 2 candidats).
• Promotions DR2 vers DR1
Il y avait 12 candidatures
1re – Alessia Guardasole (Orient et Méditerranée, UMR 8167)
2e – Giulia Boetto (CCJ, UMR 7299)
3e – Anne-Laurence Dupont (CRC, UAR 3224)
4e – Valérie Matoïan (PROCLAC, UMR 7192)
5e – Corinne Castel (Archéorient, UMR 5133)
6e – Florian Téreygeol (IRAMAT, UMR 7065)
7e – Sandra Lippert (AOROC, UMR 8546)
8e – Michel Dabas (AOROC, UMR 8546)
9e – Dominique Stutzmann (IRHT, UPR 841)
Pour rappel, en mars 2025 (candidatures examinées à la session d’automne 2024), 3 promotions ont été obtenues (il y avait 11 candidats, 4 ont été classés).
• Promotions DR1 vers DRCE1
Il y avait 8 candidatures
1er– Hans Christian Müller (IRHT, UPR 841)
2e – Laïla Nehmé (Orient et Méditerranée, UMR 8167)
3e – Philippe Dillmann (IRAMAT, UMR 7065)
4e – Katell Berthelot (TDMAM, UMR 7297)
5e – Juan Carlos Moreno García (Orient et Méditerranée, UMR 8167)
6e – Milagros Navarro Caballero (Ausonius, UMR 5607)
Pour rappel, en mars 2025 (candidatures examinées à la session d’automne 2024), 3 promotions ont été obtenues (il y avait 7 candidats, 4 ont été classés).
• Promotions DRCE1 vers DRCE 2
Il y avait deux candidatures
1er– Pierre Moret (TRACES, UMR 5608)
2e – Marie-Dominique Nenna (CCJ, UMR 7299)
Pour rappel, en mars 2025, il y avait 2 candidatures : 2 promotions ont été obtenues.
Titularisations des CRCN
Avis favorables pour
- Adeline Bats (ARSCAN, UMR 7041)
- Hadrien Collet (IREMAM, UMR 7310)
- Laure-Hélène Gouffran (TELEMME, UMR 7303)
- Florian Réveilhac (HISOMA, UMR 5189)
Demande d’éméritat
La section se permet de rappeler que les demandes d’éméritat sont à formuler pour le 1er janvier de l’année précédant celle du départ en retraite. Il appartient aux DRH des délégations régionales de transmettre le dossier au SSI du CNRS, afin qu’il soit soumis aux sections au printemps. En cas d’oubli ou problème de procédure, les personnes concernées ne doivent pas hésiter à contacter directement la présidente de la section, afin qu’une solution puisse être recherchée.
Avis très favorable pour
Anne-Valérie Schweyer (IFRAE, UMR 8043)
Avis de pertinence sur un projet d’association au CNRS
Avis très favorable pour HARTIS (Lille)
Changements de direction d’unité
Avis très favorable à la nomination de
- Cyril Aillet en qualité de directeur et de Marie-Céline Isaïa, Clément Lenoble et Sylvain Parent en qualité de directeurs adjoints du CIHAM (UMR 5648)
- André Binggeli en qualité de directeur de l’IRHT (UPR 841)
- Richard Bouchon en qualité de directeur et Franck Capisano en qualité de directeur adjoint de la MOM (FR 3747)
- Laurent Capdetrey en qualité de directeur adjoint du laboratoire Ausonius (UMR 5607)
- Rémy Crassard en qualité de directeur et de Sébastien Gondet en qualité de directeur adjoint d’Archéorient (UMR 5133)
- Kamel Doraï en qualité de directeur de l’IFPO (UAR 3135)
- Maguy Jabert en qualité de directrice du LAMS (UMR 8220)
- Patrice Marcilloux en qualité de directeur et Hélène Vu Thanh en qualité de directrice adjointe de TEMOS (UMR 9016)
- Stéphanie Mauclair en qualité de directrice adjointe de la MSH Val de Loire (UAR 3501)
Évaluation d’écoles thématiques
Avis très favorable pour
- ITINERANCES portée par Angelos Dalachanis
- NEOLATINLYON par Smaranda Marculescu
- OPUS, porté par Iwona Dudek
Avis favorable pour
- PASTOFUTUR, porté par Pierre Fechter
Évaluations de chercheurs et chercheuses à mi-vague (5 semestres)
- ArcHiMedE (UMR 7044) : 3 avis favorables
- ARTeHIS (UMR 6298) : 2 avis favorables
- CCJ (UMR 7299) : 8 avis favorables
- CEPAM (UMR 7264) : 1 avis favorable
- CITERES (UMR 7324) : 1 avis favorable
- CNE (UMR 8562) : 1 avis favorable
- INSHS (INS 1640) : 1 avis favorable
- IFPO (UAR 3135) : 1 avis favorable
- IMBE (UMR 7263) : 1 avis favorable
- IRAA (UAR 3155) : 2 avis favorables
- IRAMAT (UMR 7065) : 10 avis favorables
- IREMAM (UMR 7310) : 1 avis favorable
- LCE (UMR 6249) : 2 avis favorables
- TDMAM (UMR 7297) : 3 avis favorables
- TELEMME (UMR 7303) : 1 avis favorable
- LA3M (UMR 7298) : 3 avis favorables
Évaluations de chercheurs et chercheuses à vague (10 semestres)
- IRHT (UPR 841) : 1 avis favorable
Évaluation de chercheur à la suite d’un avis différé
- HALMA (UMR 8164) : 1 avis favorable
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Décisions de la section
Examen des candidatures à la composante C-3 du RIPEC en 2026
La section 34 du Comité national de la recherche scientifique a choisi de participer au processus d’attribution en 2026.
Préparation des concours CRCN et DR2 2026
La section 34 du Comité national de la recherche scientifique a choisi de ne pas auditionner les personnes candidates au concours de DR 2e classe 2026 et de ne pas faire appel à des experts.
Critères d’évaluation
La section a rédigé et validé ses critères d’évaluation des dossiers.
Rédaction d’une motion relative à la situation de l’UMR CITERES
En collaboration avec les sections 33, 39 et 42, la section 34 a rédigé une motion qu’elle a adoptée à l’unanimité.
[1] Le nombre des départs s’élèverait en réalité à 9 en raison d’un départ anticipé, comme nous l’avons appris en cours de session.
[2]Une EMR est une « équipe mixte de recherche », dispositif créé en 2020 et qui ne concernait jusqu’à présent que 19 unités d’après l’annuaire du CNRS. Il s’agit d’une unité où le CNRS ne soutient financièrement qu’une équipe.