Exporters From Japan
Wholesale exporters from Japan   Company Established 1983
CARVIEW
Select Language
105 bd Raspail, Paris  – salle 1
 
Nous écouterons :
 
Anna Colin-Lebedev, chercheure associée au CERCEC
 
Pour une intervention intitulée :
 
Retour aux armes? Les vétérans de la guerre d’Afghanistan dans le conflit russo-ukrainien de 2014-2015
 
Son intervention sera discutée par Laurent Gayer, chargé de recherche au CERI.
 
Au plaisir de vous y retrouver,
Bien cordialement
Anna Colin-Lebedev, Françoise Daucé, Myriam Désert, Gilles Favarel-Garrigues, Anne Le Huérou, Silvia Serrano, Carole Sigman, Anna Zaytseva
]]> https://russie.hypotheses.org/1530/feed 0 13 novembre 2015 : Journée d’étude “Les performances au sein de l’espace post-soviétique : regards croisés sur les pratiques artistiques et militantes” https://russie.hypotheses.org/1518 https://russie.hypotheses.org/1518#respond Mon, 09 Nov 2015 22:26:52 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1518 Continuer la lecture de 13 novembre 2015 : Journée d’étude “Les performances au sein de l’espace post-soviétique : regards croisés sur les pratiques artistiques et militantes” ]]> “Les performances au sein de l’espace post-soviétique : regards croisés sur les pratiques artistiques et militantes”
13 novembre 2015 de 14h à 20h à l’EHESS (salle 13) au 105 Bd Raspail 75006 Paris. 
Cette journée se déroulera dans le cadre du projet culturel Pierre-Feuille-Ciseaux initié par le collectif franco-ukrainien Q rators, réunissant une quinzaine d’artistes ukrainiens, biélorusses et russes le 21 novembre 2015 au « Générateur » de Gentilly ainsi qu’à la galerie The Window (Paris Xème). Précédant ce festival dédié aux performances d’artistes, notre rencontre sera l’occasion d’établir un dialogue interdisciplinaire autour de la pluralité des engagements liés aux pratiques de la performance, en invitant praticiens et chercheurs, issus de diverses disciplines (histoire et théories des arts, sociologie, philosophie, études visuelles).
L’enjeu de cette journée est double : penser l’art de la performance (un objet difficile à saisir) dans sa diversité historique, culturelle et géographique ; mobiliser une approche tant pluri qu’interdisciplinaire afin d’examiner les apports et les limites de chaque discipline dans l’analyse de la performance.
Programme :
Introduction par les organisatrices : 14h00 – 14h15
Section 1 (14h15-16h): Les pratiques de performances à travers leurs circulations, réceptions et appropriations
Discutant : Vital Shchutski (doctorant en sociologie à l’Université Paris VIII Vincennes – Saint-Denis ; diplômé de l’Ecole Normale Supérieure en sciences sociales et en histoire et théories des arts)
➢ Natalia Smolianskaïa (artiste, philosophe, enseignante à l’Université d’Etat des Sciences Humaines – RGGU – Moscou ; chercheure associée au Laboratoire d’études et de recherche sur les logiques contemporaines de la philosophie à l’Université Paris VIII Vincennes – Saint-Denis ; Collège international de philosophie)
« Vivre la performance: autonomie de l’art et ses critiques dans les pratiques artistiques post-soviétiques »
➢ Valérie de Saint-Do  (Journaliste et auteure, collaboratrice de la revue Cassandre/Horschamp, participante du projet européen « Mécanismes pour une entente » entre cinq pays (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie, France).
« La performance se repolitise-t-elle à l’Est ? »
Section 2 (16h15-17h45): Les frontières entre l’art et le militantisme
Discutante : Anna Zaytseva (sociologue, chercheure associée au CERCEC/CNRS/EHESS, Paris)
➢ Perrine Poupin (doctorante en sociologie au CEMS-CERCEC/EHESS)
« Les performances de rue dans l’espace post-soviétique, une autre manière de faire la politique ? »
➢ Pavel Mitenko (actionniste, chercheur, doctorant en philosophie à l’Université académique d’Etat des sciences humaines)
« L’Actionnisme moscovite en tant qu’agir libre »
Section 3 (18h-19h45): La performance à la rencontre des nouvelles technologies et des sciences
Discutant : Antonio Casilli (maître de conférences en Digital Humanities à Telecom ParisTech (Institut Mines Telecom) et sociologue au Centre Edgar-Morin (EHESS, Paris).
➢ Ksenia Ermoshina (Doctorante au Centre de Sociologie de l’Innovation, Mines ParisTech),
« Corps, rue et réseaux : Performance politique entre le numérique et la matérialité de la ville »
➢ Olga Kisseleva (artiste et enseignante en art contemporain à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, responsable de l’équipe Art et Sciences de l’Institut Acte, CNRS / Université  Paris I Panthéon-Sorbonne)
« Entre performances artistiques, sciences et technologies : quels apports réciproques, quel travail collaboratif ? »
responsables scientifiques :
Olga Bronnikova (CESC, ILCEA4/ Université Grenoble Alpes), Perrine Poupin (CEMS-CERCEC/EHESS), Anna Zaytseva (CERCEC/EHESS)
]]> https://russie.hypotheses.org/1518/feed 0 EHESS 13 novembre 2015 Reprise du séminaire “sociologie politique de la Russie contemporaine” https://russie.hypotheses.org/1516 https://russie.hypotheses.org/1516#respond Mon, 09 Nov 2015 22:23:24 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1516 Continuer la lecture de EHESS 13 novembre 2015 Reprise du séminaire “sociologie politique de la Russie contemporaine” ]]>
Bonjour à toutes et tous,
 
Le séminaire « Sociologie politique de la Russie contemporaine » reprend ses activités.
 
Nous vous invitons à la première séance qui se déroulera le
 
vendredi 13 novembre 2015, de 11h à 13h
105 bd Raspail  – salle 1
 
Pour cette séance introductive, nous aurons le plaisir d’accueillir
 
Aleksandr Bikbov, sociologue,
 
Pour une intervention sur :
 
Une discipline à l’épreuve du politique
Les évolutions de la sociologie russe depuis deux décennies (années 1900 et 2000)
 
Aleksandr Bikbov a notamment publié : Grammatika Poriadka. Istoricheskaia sociologiia poniatij, kotorye meniaiut nachu real’nost. Moscou, Haut Collège d’Economie, 2014.
 
Au plaisir de vous y retrouver,
Bien cordialement
Anna Colin-Lebedev, Françoise Daucé, Myriam Désert, Gilles Favarel-Garrigues, Anne Le Huérou, Silvia Serrano, Carole Sigman, Anna Zaytseva
]]> https://russie.hypotheses.org/1516/feed 0 Mardi 23 juin dans le cadre des 40 ans de l’EHESS : L’Union soviétique : révélateur de notre modernité ? https://russie.hypotheses.org/1510 https://russie.hypotheses.org/1510#respond Mon, 22 Jun 2015 14:00:33 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1510 Continuer la lecture de Mardi 23 juin dans le cadre des 40 ans de l’EHESS : L’Union soviétique : révélateur de notre modernité ? ]]> Modernité et Union soviétique :
Quels apports de la sociologie et de la philosophie pour l’histoire ?

Workshop dans le cadre de l’anniversaire de l’EHESS

Le 23 juin 2015, 9h30-18h, salle Lombard, 96 bd Raspail

L’historiographie de l’Union soviétique des années 1990 oppose les tenants de la conception « néo-traditionnaliste » de la société soviétique et ceux qui voient dans l’expérience soviétique une expression de la modernité. Les premiers, inspirés dans leur grande majorité par les travaux de S. Fitzpatrick, insistent sur la persistance au sein de la société soviétique des pratiques et des structures du régime tsariste : les pétitions, les dénonciations, les rapports patrons-clients, le blat (des liens personnels dits « utiles » qui permettent d’échanger des biens et des services) ou l’assignation des statuts sociaux. Les « modernistes » s’attachent à montrer que les pays du bloc communiste ont connu des formes de modernité comparables à celles des sociétés occidentales. La planification, la protection sociale des individus, la participation des experts aux projets politiques, la surveillance, la discipline individuelle et collective sont présentés comme des traits typiques de la modernité .
Cette réflexion sur la modernité s’inscrit dans un débat plus large qui émerge à la fin des années 1990 autour des modernités multiples ou des modernités alternatives . Les événements dramatiques du XXe siècle, en particulier l’extermination des Juifs, deviennent la pierre d’achoppement pour penser la modernité, en ce que la modernité est envisagée sur le mode du développement linéaire de l’histoire. La théorie des modernités multiples et/ou alternatives désoccidentalise alors la conception de la modernité par le biais d’études comparatives localisées. À propos de l’Union soviétique, la perspective s’est toutefois le plus souvent limitée à la question de l’Etat : modernisateur ou pas. Or, cela a finit par aboutir, selon Anna Krylova, à une impasse historiographique liée au fait que les historiens transposent sur la deuxième moitié du XXe siècle des phénomènes apparus dans l’entre-deux-guerres, notamment l’appropriation par les individus des clichés du discours officiel pour la communication efficace avec les autorités (le fameux « speaking bolshevik » de S. Kotkin ).
Des travaux récents se sont développés sur les subjectivités, sur l’espace public ou sur les formes d’expression qui peuvent permettre de reposer la question de la modernité en la sortant des apories dans laquelle elle s’était enfermée. Cette journée d’études se propose donc de revenir sur les conceptions de la modernité afin de penser l’expérience soviétique en engageant un dialogue avec des historiens non spécialistes de l’Union soviétique, des sociologues et des philosophes de l’EHESS dont des réflexions récentes ont exploré à nouveaux frais le phénomène de la modernité. Il s’agira de tisser des passerelles interdisciplinaires en interrogeant la modernité à travers plusieurs points :
– les termes du débat historiographique (quelle place il laisse aux travaux de sociologues et de philosophe ? quelles références il mobilise ? quels courants de pensée sont passés sous silence ou exclus des définitions théoriques ?) ; dans quelle mesure la notion de modernité largement utilisé aide à avancer les sciences sociales ?
– l’intérêt de distinguer des modernités et avec quels objectifs ;
– la possibilité d’historiciser la modernité et selon quels critères ;
– la réductibilité de la modernité à l’Etat.

Programme

Programme

 9h30-10h00. Introduction par Larissa Zakharova

10h00-10h20. Juliette Cadiot. L’Union soviétique, n’a-t-elle jamais été moderne ? Autour des débats historiographiques

10h20-10h40. Commentaire et ouverture par Cyril Lemieux

10h40-11h00. Discussion

11h00-11h15. Pause

11h15-11h35. Alain Blum. Le concept de modernité est-il vraiment utile pour comprendre l’URSS ?

11h35-11h55. Commentaire et ouverture par Francesco Callegaro

11h55-12h15. Discussion

12h15-13h30. Déjeuner

13h30-13h50. Catherine Gousseff. L’homogénéisation des hommes comme expression de la rationalité moderne

13h50-14h10. Commentaire et ouverture par Bruno Karsenti

14h10-14h30. Discussion

14h30-14h50. Françoise Daucé. La modernité à l’épreuve de l’autoritarisme en Russie post-soviétique

14h50-15h10. Commentaire et ouverture par Antoine Lilti

15h10-15h30. Discussion

15h30-15h45. Pause

15h45-17h00. Table ronde animée par Alessandro Stanziani. Décentrer le regard : modernité et aires culturelles. Avec des interventions d’Emmanuel Szurek, d’Isabelle Thireau et d’Aleksandra Kobiljski

17h00-17h30. Discussion générale

17h30-18h00. Conclusion par Bruno Karsenti et Antoine Lilti

https://40ans.ehess.fr/files/2015/06/Modernit%C3%A9-et-union-sovi%C3%A9tique-mod%C3%A8le.pdf

]]>
https://russie.hypotheses.org/1510/feed 0
20 janvier 2015, séminaire avec A. Bikbov : La grammaire de l’ordre social – sociologie historique des concepts qui changent notre réalité https://russie.hypotheses.org/1505 https://russie.hypotheses.org/1505#respond Mon, 12 Jan 2015 13:26:37 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1505 Continuer la lecture de 20 janvier 2015, séminaire avec A. Bikbov : La grammaire de l’ordre social – sociologie historique des concepts qui changent notre réalité ]]>

logo AFS RT21logo FMSHLogo EHESSLogo CERCECCouverture RECEO

 La grammaire de l’ordre social : sociologie historique des concepts qui changent notre réalité

Séminaire exceptionnel autour de l’ouvrage du sociologue russe Alexandre Bikbov

Le mardi 20 janvier de 15h à 17h,

EHESS – 190 av de France 75013 Salle du Conseil B (Niveau -1)

 

Couverture Alexandre BikbovPublié à l’été 2014, l’ouvrage du sociologue Alexandre Bikbov, rattaché à la faculté de philosophie du MGU (Moscou) mais aussi au centre Maurice Halbwachs à Paris, offre un panorama ambitieux de l’évolution des concepts clés de l’univers politique et de la pensée sociologique contemporaine à partir de l’exemple russe. A partir d’une nouvelle approche disciplinaire, celle de la sociologie historique des concepts, l’ouvrage se compose de plusieurs parties distinctes qui abordent plusieurs notions clés telles celle de la “classe moyenne”, de l’individu “intégral” dans l’Union soviétique post-stalinienne ou de la centralité des sciences et techniques dans le développement de l’Etat soviétique, en recourant à chaque fois à une analyse historicisée de ces concepts.

]]> https://russie.hypotheses.org/1505/feed 0 Un portail de référence sur les mobilisations sociales en Russie https://russie.hypotheses.org/1501 https://russie.hypotheses.org/1501#respond Mon, 24 Nov 2014 16:16:37 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1501 bonjour

voici un portail tout à fait indispensable qui référence les principaux sites et projets en sciences sociales ayant trait aux mobilisations et mouvements de protestations en Russie.

https://protestrussia.net/data/

 

]]>
https://russie.hypotheses.org/1501/feed 0
Séminaire Sociologie politique de la Russie contemporaine : prochaine séance 28 novembre https://russie.hypotheses.org/1499 https://russie.hypotheses.org/1499#respond Mon, 24 Nov 2014 16:10:09 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1499 Continuer la lecture de Séminaire Sociologie politique de la Russie contemporaine : prochaine séance 28 novembre ]]> Le vendredi 28 novembre de 11h00 à 13h00, à l’EHESS, 105, bd Raspail, salle 3.

 Nous accueillerons
Markku Lonkila, Professeur de sociologie, Université de Jyväskylä (Finlande),
qui nous présentera ses recherches en cours sur :
“Occupation of the Runet? The tightening state regulation of the Russian-language Internet and social media.” (L’intervention aura lieu en anglais)
Participeront à la discussion autour de cette intervention Ioulia Berezovskaya (directrice du site grani.ru bloqué en Russie) et Ksénia Ermoshina (doctorante à CSI Mines Paris Tech).
Lors de la séance suivante, le vendredi 12 décembre, nous écouterons :
Olga Bronnikova, docteure en géographie, chercheure associée à Eur’Orbem, lectrice à l’Université Paris-Sorbonne
sur le thème :
Compatriote et expatriote : deux figures idéal-typiques de la mobilisation politique dans l’émigration russe en France et en Grande-Bretagne (2011-2013)
Nous nous réjouissons de vous retrouver pour ce séminaire ouvert à toutes et tous !
Pour les étudiants en Master de l’EHESS, le séminaire est validable en histoire, études politiques et sociologie (6 ECTS pour le Master)
Anna Colin-Lebedev, Françoise Daucé, Myriam Désert, Gilles Favarel-Garrigues, Anne Le Huérou, Kathy Rousselet, Carole Sigman, Anna Zaytseva
]]>
https://russie.hypotheses.org/1499/feed 0
Appel à contributions revue Temporalités https://russie.hypotheses.org/1495 https://russie.hypotheses.org/1495#respond Mon, 24 Nov 2014 16:00:54 +0000 https://russie.hypotheses.org/?p=1495 Continuer la lecture de Appel à contributions revue Temporalités ]]> n° 22 de Temporalités (2015/2) — « Temporalités et mutations du monde russe et post-soviétique »
Dossier coordonné par Natalia Leclerc (UBO) et Anne Le Huérou (Université Paris Ouest Nanterre, ISP, CERCEC)
Call for articles for Temporalités n° 22 (2015/2) — “Temporalities and Mutations in the Russian and Post-Soviet World” call for papers in english here

Vingt-trois ans après la chute de l’Union Soviétique, les termes et les concepts dans lesquels peut s’appréhender la Russie contemporaine ont évolué. Dans l’optique d’une lecture à l’aune des temporalités (c’est-à-dire d’une vision plurielle des temps humains, par opposition à une vision objectivée d’un temps qui serait continu et uniforme), les interprétations des mutations vécues se font concurrence : si la piste d’une conjoncture révolutionnaire n’a jamais été suivie, les questionnements sur la « transition », rapidement dépassés, ont été relayés par d’autres approches qui font place aux notions de path dependency, de transformations et de mutations qui vont bien au-delà d’un simple changement de régime, mais produisent des configurations inédites, pour l’analyse desquelles de nouveaux outils sont actuellement pensés. D’autres travaux ont mis en avant une superposition particulière de temporalités différentes (temps économique vs temps politique et temps sociétal) qui rendent d’autant plus complexe l’analyse de ces transformations.

De quelle manière les évolutions et les mutations sont-elles donc présentées ? Qu’est-ce qui relève, dans ces représentations, de la rupture, et de la continuité ?

Temporalités individuelles et collectives, mais aussi temporalités économiques, politiques et sociétales sont à envisager dans leur singularité, dans leurs articulations et leurs tensions. Les points de rupture et les bifurcations sont à envisager avec attention car ils ne correspondent pas toujours, loin s’en faut, à ce que le sens commun désigne comme les événements clés. Quant à la continuité, elle peut s’appréhender par un retour sur l’histoire russe et soviétique en particulier par la manière dont celle-ci est convoquée comme source de modèles, d’antithèses ou de références. L’histoire (history) inspire ainsi une réflexion sur les mutations vécues, mais également des pratiques, mises en œuvre dans le cadre de politiques publiques et institutionnelles.

L’histoire racontée (les récits historiques – stories), qu’elle raconte l’histoire collective ou individuelle, met en évidence ces ruptures et/ou ces continuités. L’histoire comme formalisation de la mémoire collective relève de l’activité herméneutique qui, dans ses manifestations extrêmes conduit de l’interprétation à la réinterprétation et à la falsification. La mémoire collective passe aussi par la constitution d’un patrimoine, institution qui est aujourd’hui interprétée comme appartenant à l’ordre du figement. Face aux processus propres à la constitution ou à la fabrication d’une mémoire collective, on trouve aussi la construction des mémoires individuelles, qui passent par la tenue d’un journal ou par le témoignage rétrospectif. C’est ce que propose A. Yurchak qui convoque différents matériaux et plusieurs disciplines pour montrer dans Everything was forever, until it was no more à la fois à quel point le régime soviétique tardif semblait éternel et comment sa fin était attendue et prévisible. Les écrits, les récits de vie comme sources de connaissance pour les sciences sociales des mutations vécues par le monde russe peuvent être un axe d’étude pour comprendre quel rôle joue le passé et son appréhension dans l’écriture du présent et de l’avenir. En outre, le travail sur la vie quotidienne permettrait une approche anthropologique de la question des temporalités dans le monde russe.

Cette histoire est à la fois celle de l’empire russe d’avant 1917, et celle de l’Union soviétique. Dans les représentations « grand public » des mutations de la Russie actuelle, on rencontre des discours qui mettent en avant le retour du soviétisme, ou bien la question de l’empire – pour aboutir souvent à la conclusion hâtive selon laquelle la Russie vit dans une forme assumée de continuité, notamment celle du pouvoir fort. L’analyse des discours, des représentations et des pratiques permettra de déceler l’utilisation de références à une cyclicité dans le cadre de la fabrication d’un autre système, d’une reconfiguration, d’une nouvelle combinaison, qui associe les éléments anciens aux mutations nécessairement nouvelles.

Dans la catégorie des représentations, il serait également intéressant d’étudier le rôle des mythes, qu’il s’agisse de ceux auxquels adhèrent les Russes en Russie, ou de ceux que se fabriquent les Occidentaux. Le mythe a une fonction fondatrice, une fonction d’identification, mais aussi d’explication, il est ancré dans le temps long : comment s’écrit-il et quelle influence a-t-il dans la construction des nouvelles configurations russes ? Du reste, la notion de mythe elle-même est à interroger : créer une configuration mythique est sans nul doute une ambition du pouvoir, mais le marketing politique suffit-il à donner naissance à une telle construction ?

Si l’on s’intéresse au court terme, une des catégories du temps est celle du rythme et du tempo : par quels moyens le pouvoir donne-t-il son tempo à la société russe ? Et comment ce tempo donné sur l’action à court terme se combine-t-il avec le sentiment donné par V. Poutine à la société que le pays est en voie de redressement sur le long terme – ou même que le processus est abouti, compte tenu de la place retrouvée de la Russie sur la scène internationale par exemple (la gestion de la crise ukrainienne peut fournir une étude de cas intéressante sur ce point) ? Ceci amène à une autre interrogation, celle du tempo que la Russie chercherait à donner au monde en procédant à des transformations qui contribuent à construire un nouvel ordre international, introduisant de l’incertitude qui rendrait caduque la temporalité de l’après-guerre froide.

Le tempo du pouvoir est donné par la politique intérieure sous sa forme institutionnelle, c’est-à-dire par les réformes conçues, votées puis mises en application sous la présidence de V. Poutine – processus dont le calendrier serait intéressant à observer. Mais il passe aussi par la politique intérieure en tant qu’elle est menée par l’homme V. Poutine, et son instauration d’une verticale du pouvoir, qui engendre en retour résistances et révoltes, émergence d’oppositions ou au contraire de mouvements de soutien et d’appui au pouvoir en place. Quelle utilisation des médias et des réseaux sociaux observe-t-on dans le renouvellement ou le développement des modes de mobilisation et comment reconfigurent-ils les temporalités politiques ?

On pourra également accorder une importance particulière aux temporalités de crise : face aux conjonctures critiques, le pouvoir est tantôt dans une logique de confrontation (la crise constitutionnelle d’octobre 1993 en fournit un exemple), tantôt dans une logique d’aplanissement.

De manière générale, caractériser les différentes temporalités à l’œuvre dans les discours sur la Russie actuelle permet de réfléchir aux temporalités que l’on associe généralement aux régimes dits démocratiques représentant la plupart des sociétés occidentales et montrer en quoi elles se distingueraient d’autres régimes. On peut par exemple s’intéresser aux temporalités propres au vote et aux campagnes électorales, ainsi qu’à l’alternance. La notion de temporalités pourrait être explorée sur le long et le court terme. Elle recouvre le rapport au temps dans toute sa diversité : les temps sociaux et de sociabilité de la vie quotidienne, le rapport à la culture et à la politique.

La revue Temporalités étant pluridisciplinaire, les articles attendus pourront relever de différentes disciplines des sciences humaines – sociologie, anthropologie, économie, science politique, histoire, droit, linguistique. Cette liste n’est pas exhaustive. La revue privilégie la publication des résultats de recherches empiriques et dont le périmètre est clairement délimité.

Envoi des projets d’articles

La sélection des projets d’articles se fera à partir d’une note d’intention de 5 000 signes, qui devra parvenir aux coordinateurs du numéro, Natalia Leclerc (natalialeclerc@gmail.com) et Anne Le Huérou (anne.lehuerou@free.fr), ainsi qu’au secrétariat de rédaction de la revue (temporalites@revues.org) avant le 15 décembre 2014.

Calendrier récapitulatif, échéances :

Réception des propositions (résumés de 5 000 signes maximum) : 15 décembre 2014
Réponse des coordinateurs : 15 janvier 2015
Réception des articles (50 000 signes maximum) : 15 avril 2015
Retour des expertises des referees : 30 mai 2015
Réception de la version révisée : 1er septembre 2015
Remise des version définitives : 15 octobre 2015
Parution : décembre 2015

Nos consignes aux auteurs : https://temporalites.revues.org/684

Nos procédures :https://temporalites.revues.org/683

]]>
https://russie.hypotheses.org/1495/feed 0
 
Original Source | Taken Source