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Cette première rencontre de l’équipe OpenRotuli est consacrée à la conception des outils numériques pour l’étude des rouleaux médiévaux. Modéliser les informations codicologiques, les hiérarchiser, réfléchir à la terminologie au moyen d’un thesaurus spécifique et concevoir ces outils dans le but d’un partage et d’une réutilisation, tels seront les principaux objectifs en ligne de mire lors de cette journée. Seront également évoqués les inventaires de rouleaux, en cours, et, plus rapidement, le volet numérisation et IIIF qui fera ensuite l’objet d’un deuxième atelier spécifique. La journée est organisée par les Archives Henri Poincaré avec la collaboration de la Bibliothèque Sainte-Geneviève.
La journée est ouverte aux participations extérieures, une inscription étant demandée. Pour ceux qui souhaiteraient y assister en ligne, un lien de connexion sera communiqué.
Lieu : Paris, Bibliothèque Sainte-Geneviève
Inscription : contacter jean-baptiste.renault@univ-lorraine.fr (au plus tard lundi 17 novembre au soir).
MATIN (salle de la réserve)
9h45 Accueil
10h00 Tour de table : Recherches récentes et projets en cours sur les manuscrits en rouleaux
10h15 Une méthode et des outils numériques pour étudier les manuscrits en rouleaux : objectifs et enjeux du projet OpenRotuli (Jean-Baptiste Renault)
10h30 Présentation du modèle de données pour les rouleaux dans Omeka S. (Pierre Willaime)
suivi d’un tour de table, échange sur ce modèle et sa structure générale.
11h30 Visite de la bibliothèque et de la réserve (Antoine Boustany et Pauline Rivière)
Présentation de rouleaux conservés à la Bibliothèque Sainte-Geneviève
APRÈS-MIDI
14h Le Thesaurus OpenRotuli en cours de développement sur OpenTheso (Jean-Baptiste Renault)
Tour de table et échange sur la structure choisie pour les termes de description. Étude de quelques termes et notions.
15h45 Pause
16h Les inventaires OpenRotuli : état du travail et planification
Inventaire des rouleaux des morts (Éléonore Venturelli)
Inventaire des rôles de fiefs
Inventaire des inventaires d’archives
Inventaire des cartulaires-rouleaux : des compléments à apporter
Ouvertures à d’autres collections éventuelles
17h Numérisation IIIF et médiation
Point sur les opérations de numérisation prévues (Gilles Kagan)
Présentation de l’outil ADNO et des opérations de médiation envisagées.
18h Fin de la journée.
2) améliorer l’exposition des rouleaux numérisés dans le cadre du protocole IIIF (International Image Interoperability Framework) grâce à une structuration numérique des images ; un apport d’annotations IIIF liées au séquençage intellectuel des rouleaux (peaux ou sections) ; et une adaptation de leur visualisation (amélioration de la lecture et du référencement). La rédaction d’un vadémécum viendra formaliser la méthodologie de numérisation, de traitement et d’exposition des rouleaux, en particulier en détaillant l’usage des standards IIIF. Le corpus-test (listes de vassaux, inventaires de chartes et rouleaux mortuaires conservés en France) sera moissonné par le portail Biblissima+. Ces réalisations pensées dans l’esprit de la science ouverte visent à impulser de nouvelles recherches sur les rouleaux mais également à en promouvoir la valeur patrimoniale grâce à des opérations de médiation.
Projet Partenarial, AMI Equipex Biblissima+ 2025-2026
Partenaires : Archives Henri Poincaré PREST, IRHT, Archives Nationales, Bibliothèque Sainte-Geneviève, Archives départementales de l’Aube, Espace Pierre Mendès-France de Poitiers.
Responsable du projet : Jean-Baptiste Renault]]>
1) fournir un kit méthodologique pour le catalogage et la description codicologique des rouleaux (avec l’aide d’un thesaurus) ;
2) améliorer l’exposition des rouleaux numérisés dans le cadre du protocole IIIF (International Image Interoperability Framework) grâce à une structuration numérique des images ; un apport d’annotations IIIF liées au séquençage intellectuel des rouleaux (peaux ou sections) ; et une adaptation de leur visualisation (amélioration de la lecture et du référencement). La rédaction d’un vadémécum viendra formaliser la méthodologie de numérisation, de traitement et d’exposition des rouleaux, en particulier en détaillant l’usage des standards IIIF. Le corpus-test (listes de vassaux, inventaires de chartes et rouleaux mortuaires conservés en France) sera moissonné par le portail Biblissima+. Ces réalisations pensées dans l’esprit de la science ouverte visent à impulser de nouvelles recherches sur les rouleaux mais également à en promouvoir la valeur patrimoniale grâce à des opérations de médiation.
Projet Partenarial, AMI Equipex Biblissima+ 2025-2026
Partenaires : Archives Henri Poincaré PREST, IRHT, Archives Nationales, Bibliothèque Sainte-Geneviève, Archives départementales de l’Aube, Espace Pierre Mendès-France de Poitiers.
Responsable du projet : Jean-Baptiste Renault
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En écho à la présence aux Archives de l’Aube, à Troyes, de l’exposition “ROTULUS, un patrimoine médiéval à dérouler” (du 15 avril au 28 juin 2024), cette conférence permettra notamment d’évoquer les rouleaux transmis par la Champagne médiévale. On observe en Champagne, une certaine diversité de rouleaux entre le XIIe et le XVe siècle, dans le monde monastique, chez les clercs séculiers mais aussi au sein de l’administration comtale avec la série importante des “rôles de fiefs”.
Conférencier : Jean-Baptiste Renault (Université de Lorraine – Archives Henri Poincaré PREST)

Informations pratiques
jeudi 30 mai 2024 à 18h00
Archives départementales de l’Aube
131 rue Etienne Pédron
10 000 Troyes
Accès libre
]]>Aux Archives départementales de l’Eure, aux Archives de Haute-Vienne, aux Archives de Maine-et-Loire et aux Archives des Vosges, les échanges et discussions avaient déjà permis d’enrichir le propos de l’exposition par une sélection de documents de formes variées permettant au visiteur de se plonger et se représenter plus concrètement le monde des pratiques de l’écrit au Moyen Âge. Actuellement, l’exposition est présentée en même temps à Alençon (61) et Chamarandes-Choignes (52).

Aux Archives départementales de Haute-Marne, à Chamarandes-Choignes (périphérie de Chaumont), l’exposition, visible jusqu’au 29 mars 2024, a été l’occasion de mettre en lumière des rouleaux méconnus et quelques trésors. Lors de l’inauguration, le 5 janvier 2024, la directrice des AD, Élisabeth Charron, a présenté la riche palette de manuscrits exposés. Dans une première vitrine, était présenté le modeste cartulaire-rouleau d’un prieuré clunisien rédigé au XIIe siècle : le rouleau du prieuré de Vendeuvre-sur-Barse. Une majorité de cartulaires-rouleaux sont en effet de petits documents rédigés pour constituer de petits dossiers relatifs à un lieu ou à une affaire. A côté, le cartulaire du chapitre cathédral de Langres, ample recueil rédigé au XIIIe siècle, apportait un contrepoint bienvenu! L’un des documents transcrits dans cet élégant codex venait, par bonheur, d’être récemment acquis par les Archives de Haute-Marne : une charte de l’évêque de Langres Robert de Bourgogne (1083-1098). On a remarqué également un étonnant et très large rouleau contenant le récit de la fondation du monastère du Val des Écoliers, décoré de trois dessins. La forme en rouleau a été souvent choisi pour ses possibilités en terme de visualisation de contenu et en l’occurrence ici le texte est comme mis en scène avec le choix d’un gros module et le décor historié.
Parmi les rouleaux haut-marnais, les écrits de conflits prédominent. Deux cartulaires-rouleaux, étudiés par Hubert Flammarion lors d’une rencontre rotulienne, ont probablement été rédigés pour défendre les droits de deux abbayes (Auberive et Septfontaines) sur plusieurs localités et sur des forêts. Un mémoire des chanoines de la cathédrale de Langres contre des chapelains, rédigé en 1431, illustre l’apparition du papier qui est contemporaine d’une progressive désaffection de la forme-rouleau. Enfin, mentionnons cet étonnant procès déployé sur deux rouleaux, totalisant environ 80 mètres de parchemin et narrant le conflit survenu entre le chapitre cathédral et l’évêque de Langres Louis de Poitiers entre 1321 et 1328.
Lire l’article du Journal de la Haute-Marne.
A Alençon, l’exposition est présentée aux Archives départementales de l’Orne jusqu’au 28 avril 2024. La Normandie peut être qualifiée de “terre de rouleau” avec des usages anciens, attestés dès le XIe siècle. Des usages variés y sont documentés dans le monde monastique ou l’administration ducale : rouleaux mortuaires, cartulaires, rouleau d’enregistrement (ou enrôlement) des actes et censiers sont déjà bien ancré dans les pratiques au XIIe siècle. Dans l’exposition, des fac-similés des rotuli et d’un codex, mais aussi des copies numériques permettent aux visiteurs de manipuler physiquement ou virtuellement les rouleaux.
Lors d’une conférence, Thomas Roche, conservateur en chef du patrimoine aux Archives nationales, présentera le rouleau-cartulaire du prieuré de Saint-Martin-du-Vieux-Bellême qu’il a étudié en vue de son édition. Ornant l’affiche, ce rouleau ornais se signale par ses coutures en point zigzag qui ont fait l’objet d’une restauration.

Chantal SENSÉBY, maître de conférences HDR (université d’Orléans, POLEN-CESFiMA), spécialiste des pratiques documentaires ligériennes et membre de l’équipe du projet ROTULUS, a réalisé une étude approfondie de ces rouleaux. Elle présentera ce que l’on peut savoir des archives monastiques et de l’histoire de cette abbaye féminine angevine au XIIe siècle en observant la rédaction de ce recueil monumental. Ce cartulaire se distingue par sa forme étonnante : il est composé de six rouleaux, écrits recto-verso, chacun se voyant doté de tables et d’une numérotation des documents compilés. L’ampleur du recueil et de la collection d’actes compilés est tout à fait exceptionnel au sein du corpus des cartulaires-rouleaux médiévaux conservés en France.
Lieu : Archives départementales de Maine-et-Loire, 106 rue de Frémur, 49000 Angers.
Date et heure : Mardi 26 septembre 2023 à 18h.
]]>Ouverture exceptionnelle samedi 16 septembre et dimanche 17 septembre à l’occasion des Journées européennes du patrimoine !
Visites commentées, les mercredis à 15 h, gratuit, sans inscription : 12 juillet, 26 juillet, 2 août, 23 août, 6 septembre et 27 septembre 2023.
Conférences par des membres de l’équipe ROTULUS :
Mardi 18 juillet 2023 à 18h : « Écrire et apprendre au temps des cathédrales en Anjou et ailleurs (XIe-XIVe siècles) », par Paul-Henri LÉCUYER, chef de service des publics, aux Archives départementales de Maine-et-Loire.
Mardi 26 septembre 2023 à 18h : « Un document exceptionnel : le cartulaire-rouleau(x) de l’abbaye Sainte-Marie de la Charité d’Angers », par Chantal SENSÉBY, maître de conférences HDR (université d’Orléans, POLEN-CESFiMA), spécialiste des pratiques documentaires ligériennes.
Pour le programme détaillé, rendez-vous sur archives.maine-et-loire.fr
]]>La séance du 13 mars 2023 s’inscrit dans le prolongement de l’exposition Rotulus, un patrimoine médiéval à dérouler, présentée dans le hall du CARAN, du 18 janvier au 14 mars, qui donne à voir les différents usages des rouleaux à la période médiévale, leurs modes de réalisation et leur extension géographique.
Un cartulaire permettait, au Moyen Âge, à une institution ou un individu, de copier ses titres de propriétés dans un codex et parfois dans un rouleau. Cette forme singulière du rouleau a-t-elle constitué une exception ? Correspondait-elle à des besoins spécifiques du monde monastique ? Ces questionnements furent au centre des travaux de l’équipe de recherche du projet ROTULUS qui, de 2019 à 2022, a repéré, identifié, décrit et cartographié les rouleaux-cartulaires conservés en France.
Ce Retour aux sources, intitulé Rotulus. Écrire sur rouleau au Moyen Âge, débutera par une visite commentée de l’expo- sition qui présente les résultats de l’équipe de recherche. La première intervention, par Laurent Morelle et Jean-Baptiste Renault, dressera un panorama général du cartulaire sous forme de rouleau à l’époque médiévale. Les interventions suivantes porteront sur des exemples précis, le cartulaire-rouleau de l’abbaye de Notre-Dame de la Charité d’Angers par Chantal Senséby, l’usage du rouleau à l’abbaye de Savigny (Manche) et en Normandie au XIIe siècle par Thomas Roche, le char- trier des comtes de Toulouse relatif à la seigneurie de Gémil (Haute-Garonne) par Jean-François Moufflet. Cette dernière intervention sera également l’occasion d’exposer en séance l’original du rouleau-cartulaire issu du chartrier des comtes de Toulouse réuni au Trésor des chartes des rois de France.
Cette séance se veut, donc, une nouvelle incitation à mieux découvrir ou redécouvrir toute la richesse des sources médiévales conservées en France et plus particulièrement aux Archives nationales.

13 h Accueil
13 h 15 – 13 h 45 Visite de l’exposition Rotulus – Hall du CARAN par Jean-Baptiste Renault, ingénieur d’études à l’Université de Lorraine
14 h – 14 h 15 Introduction, par Amable Sablon du Corail, responsable du département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime (DMAAR)
14 h 15 – 15 h Le cartulaire-rouleau dans la France médiévale (XIe – XVe siècle), par Laurent Morelle, directeur d’études à l’École pratique des hautes études (EPHE-PSL) et Jean-Baptiste Renault, ingénieur d’études à l’Université de Lorraine
15 h – 16 h Le cartulaire-rouleau de l’abbaye Notre-Dame de la Charité d’Angers, par Chantal Senséby, maître de conférences HDR à l’Université d’Orléans
16 h – 16 h 15 Pause
16 h 15 – 17 h L’usage du rouleau à l’abbaye de Savigny et en Normandie, au XIIe siècle, par Thomas Roche, directeur des Archives départementales de l’Eure
Le chartrier des comtes de Toulouse relatif à la seigneurie de Gémil : présentation d’un cartulaire-rouleau du Trésor des chartes, par Jean-François Moufflet, conservateur en chef du patrimoine au département du Moyen Âge et de l’Ancien Régime
17 h – 17 h 30 Conclusions Les Rotuli aux Archives nationales, par Ghislain Brunel, directeur des publics aux Archives nationales
Informations pratiques :
Lundi 13 mars 2023, 13h00-17h30
Archives Nationales
Retrouvez les enregistrements de Retour aux sources
Les vidéos des séances de 2016 à 2018 sont disponibles sur Dailymotion et sur la page web de Retour aux sources : www.archives-nationales.culture.gouv.fr/fr/ web/guest/retour-aux-sources
Organisation et contact
Retour aux sources est organisé par Christèle Tabusse, responsable du département de l’accueil des publics de Paris.
Entrée libre et gratuite
Réservation possible par message électronique : christele.tabusse@culture.gouv.fr
]]>L’équipe du projet ANR ROTULUS et le comité ad hoc ont la joie de vous annoncer que l’exposition “Rotulus, un patrimoine médiéval à dérouler” est actuellement visible aux Archives Nationales (Paris) et jusqu’au 14 mars 2023. Un rouleau est ensemble de feuilles d’un matériau souple (parchemin ou papier) assemblées bout à bout et destiné à être enroulé. Cette exposition présente les multiples usages de cette forme au Moyen Âge, avec un regard plus soutenu sur le monde monastique des XIe, XIIe et XIIIe siècles au sein duquel les rouleaux ont été précocement et durablement employés (rouleaux mortuaires et cartulaires-rouleaux notamment). L’exposition propose une plongée dans le monde des pratiques médiévales de l’écrit, à travers ses aspects matériels (supports, assemblages, fabrication, mais aussi conservation…). Au Moyen Âge, le rouleau a pu constituer une forme alternative (face au codex-roi) et présentait des avantages pour certains usages spécifiques (ergonomie, visualisation d’un contenu, archivage, augmentation du support au fil de la rédaction, faible coût…). Les historiens redécouvrent actuellement ces usages et cette exposition est une invitation à découvrir tout un pan méconnu du patrimoine écrit médiéval.
L’exposition est visible dans le Hall du CARAN (11 rue des Quatre Fils) aux horaires d’ouverture, du lundi au samedi, de 9h à 17h.

Comité de l’expo : Jean-Baptiste Renault (Université de Lorraine), Sébastien Fray (Université de Saint-Étienne), Thomas Roche (archives départementales de l’Eure) et Cécile Treffort (Université de Poitiers).
Participation à la rédaction des textes : Caroline Carlon.
Mise en page : (Université de Lorraine).
Remerciements : Christèle Tabusse et Valérie de Wulff (Archives Nationales).
L’exposition a été précédemment présentée à Nancy (BU Lettres et Sciences Humaines) du 2 novembre au 16 décembre 2022 : voir la présentation de l’expo et la video.
]]>Le cartulaire-rouleau de l’Abbaye de l’Ile-Barbe conservé aux Archives du Département du Rhône et de la Métropole de Lyon sous la cote 10 G 3408 a récemment fait l’objet d’une restauration approfondie. Le document méritait en effet un traitement minutieux afin de retrouver son aspect originel et sa souplesse.

Ce rouleau de parchemin de 34 mètres de long pour une dizaine de kilos a malheureusement subi au cours du temps des dégradations d’origines multiples. Tout d’abord, le rangement à la verticale a causé des affaissements, des déchirures et des lacunes très nombreuses sur tous les bords du document. Le parchemin n’a par ailleurs pas été suffisamment protégé contre la poussière et les polluants externes, ce qui l’a particulièrement encrassé sur toute sa longueur. Les deux premières peaux ont probablement subi un dégât des eaux et comportent d’importantes déchirures et lacunes. Enfin, les anciennes réparations en parchemin l’ont fortement contraint et ont provoqué des déformations bien souvent irréversibles.

Le document est arrivé à l’atelier de restauration interne en 2020, sous la forme d’une boîte circulaire faite sur-mesure. Il ne sortait que rarement pour consultation puisqu’il avait été microfilmé.
Préalablement à la restauration, le rouleau a fait l’objet d’un constat d’état détaillé accompagné de nombreuses photographies et schémas documentant son état de conservation. Des spot-tests ont également été effectués, afin de déterminer la sensibilité des encres d’écriture et d’estampillage aux solvants susceptibles d’être employés au cours de la restauration (eau et éthanol en particulier).
Une fois cette phase de documentation effectuée, la restauration a pu débuter.
Le format exceptionnel du Cartulaire de l’Ile-Barbe a contraint à adopter une organisation de travail particulière. Un poste de travail a été aménagé en combinant plusieurs tables, de manière à pouvoir dérouler environ 3 mètres de document. Le rouleau a ainsi pu être déroulé d’un côté et ré-enroulé graduellement à l’autre extrémité, au fur et à mesure de l’avancée de la restauration.
Le parchemin a tout d’abord été minutieusement dépoussiéré et gommé avec des pinceaux et des gommes-éponges douces. Cette étape a permis de retirer toute la poussière volatile ou encrassée et de retrouver de la lisibilité sur les textes. Les anciens renforts – scotchs, points de couture, larges morceaux de parchemin – ont été retirés à sec avec un scalpel, ou à l’humide avec un gel aqueux et de fines spatules. Les deux premières peaux, particulièrement abîmées par la coulure d’eau et les anciennes réparations, ont été démontées et traitées à part, avant d’être rattachées.

Le début du rouleau, ainsi que tous les bords froissés, ont fait l’objet d’une mise à plat. Pour ce-faire, ils ont été lentement humidifiés au moyen de buvards humides et de membranes Goretex puis placés sous poids pendant plusieurs heures.
Les peaux ainsi mises à plat ont ensuite pu être consolidées localement.
Des papiers japonais de différents grammages ont été teintés à la peinture acrylique, de manière à se rapprocher de la couleur du parchemin. De fines bandelettes de papier ont ensuite été découpées, puis collées sur les déchirures au verso du document. Les lacunes ont quant à elles été comblées en deux temps : un papier de grammage moyen a été employé au verso des peaux, pour servir de support aux comblements plus épais appliqués ensuite au recto.

Afin de se « fondre » au mieux et de ne pas trop attirer le regard, les réparations de déchirures ainsi que les comblements de lacunes ont été retouchés aux crayons de couleur.
Une fois les consolidations et retouches terminées, les deux premières peaux ont pu retrouver leur emplacement d’origine. Un fil de lin a été teinté à l’acrylique pour se rapprocher de l’aspect du fil ancien, puis les peaux ont été recousues au reste du rouleau, en réutilisant les trous de couture d’origine et en imitant les points employés pour l’assemblage des autres peaux entre elles.
Une boîte en carton permanent a été fabriquée sur mesure par un prestataire externe. Elle permet d’assurer une conservation optimale du cartulaire : enroulé autour d’une âme rigide et sur des berceaux, le document ne s’écrasera plus sous son propre poids.

Enfin, la numérisation en haute définition de l’intégralité du rouleau permettra une large diffusion de ce document sur le site internet des Archives départementales et métropolitaines.
Agathe Daronnat et Laure Deuche
]]>Après quatre années d’inventaire et d’exploitation scientifique des cartulaires-rouleaux conservés en France, l’équipe du projet ANR ROTULUS s’est réunie à Nancy, le 7 novembre 2022, pour une dernière journée d’atelier intitulée Les cartulaires-rouleaux au crible de la codicologie et de l’ecdotique. Nouvelles données, nouvelles perspectives. Les objectifs de cette rencontre étaient d’abord de présenter un premier bilan de l’inventaire et de l’édition des cartulaires-rouleaux et ensuite d’envisager les nouveaux questionnements liés aux réalisations de ce projet.
Après un accueil chaleureux, Jean-Baptiste Renault a pris la parole pour présenter de manière globale les premiers résultats du projet. Le projet s’était fixé quatre objectifs : inventorier, éditer, exploiter et valoriser les cartulaires-rouleaux conservés en France. Au début de l’étude seuls 60 cartulaires-rouleaux étaient connus grâce au répertoire d’Henri Stein et à la base CartulR, le projet a permis d’en trouver 114 de plus et donc de porter le nombre de cartulaires-rouleaux conservés en France à 174. Au vu du signalement de certains inventaires d’archives il est fort possible que d’autres cartulaires-rouleaux, désormais pliés, dorment encore dans les liasses des institutions de conservation. L’immense majorité des rouleaux est conservée dans des archives départementales proches de leur lieu de production. Font exception les rouleaux conservés à Paris et ceux issus des ordres militaires conservés dans les villes anciennement siège de provinces (« prieurés » et « langues ») comme Toulouse, Lyon et Marseille. Les cartulaires-rouleaux représentent environ 15% des cartulaires conservés, ce qui n’est pas négligeable. Ils font leur apparition au XIesiècle au Sud de la Loire, se développent ensuite au XIIe siècle, le XIIIe siècle semble être un plateau, enfin un déclin s’amorce à la fin du Moyen Âge. Les rouleaux se développent plus tardivement au Nord de la France, principalement entre le dernier tiers du XIIIe et la fin du XIVe siècle, mais on assiste à de belles productions, notamment à Cambrai avec 16 cartulaires-rouleaux. Les rouleaux sont surtout issus des ordres bénédictin, cistercien et militaires, ils sont parfois d’origine princière ou urbaine. Ensuite Jean-Baptiste Renault présente très rapidement l’édition critique qui a fait l’objet de la présentation suivante, puis pour l’exploitation des données, il fait le bilan des 5 rencontres qui ont eut lieu enfin, pour ce qui est de la valorisation, il présente l’ exposition « Rotulus, un patrimoine médiéval à dérouler » (à la BU SHS de Nancy du 2 novembre au 16 décembre 2022), exposition également présentée à Évreux (Archives départementales de l’Eure) et qui circulera ensuite à Paris, aux Archives Nationales (18 janvier au 13 mars 2023) puis à Épinal et Angers, notamment. Cette exposition cible à la fois l’écrit et son support au Moyen Âge, les rouleaux et leurs multiples usages en insistant sur les rouleaux monastiques des XIe, XIIe et XIIIe siècles.
L’édition des cartulaires-rouleaux français des établissements réguliers jusqu’à la fin du XIIIe siècle était un enjeu majeur du projet ROTULUS, Tamiko Fournier-Fujimoto a donc présenté un premier bilan de cette édition qui se fera en 4 tomes en fonction des provinces ecclésiastiques. Cette édition comprend pour le moment 70 rouleaux. La présentation visait à donner quelques données chiffrées sur les rouleaux de ce corpus, en évoquant leur matérialité (dimensions, support, assemblages…) et leur contenu. 38 de ces rouleaux sont complets, 32 sont incomplets et 26 sont opistographes. 13 rouleaux sont pour le moment exclus de cette présentation en raison de leur caractère hors norme. Le plus petit mesure moins de 40 cm et le plus grand 8 mètres. La largeur varie de 6,4 à 42 cm, le nombre de peaux de 2 à 19. 23 rouleaux sont assemblés au moyen de bandes de parchemin, 27 cousus avec du fil, 1 par collage ; 4 ont des fils teintés. L’ensemble de ces rouleaux constitue 938 actes. Tous les rouleaux comprennent des actes en latin, dont 3 contiennent des passages en occitan. Faisant exception, 3 rouleaux originaires de Metz sont entièrement en français. 471 actes sont des chartes, 392 sont des notices, 56 des actes pontificaux. Parmi ces derniers, 32 proviennent d’un seul et même rouleau ; par conséquent, pour la période évoquée le cartulaire-rouleau semble rarement choisi pour copier des actes pontificaux. Les actes de donation et de confirmation sont particulièrement nombreux. Tamiko Fournier-Fujimoto conclue en se demandant si une typologie des cartulaires-rouleaux en fonction du type d’acte peut être intéressante pour cette édition.
Pour conclure la matinée, Élodie Papin a présenté la publication en ligne de l’inventaire des cartulaires-rouleaux issu du projet ROTULUS, dont le lien avec les humanités numériques était un des enjeux. Publié sur la plateforme Rotuli, l’inventaire comprend 184 fiches descriptives correspondant au nombre de cotes de l’ensemble des rouleaux et des fragments de rouleaux. Ces fiches font la synthèse des données collectées en archives. Elles contiennent 24 rubriques qui vont de la cote et du lieu de conservation au référencement du rouleau dans les bases de données en ligne en passant par la date de rédaction, les dimensions, l’état de conservation, le support, les modalités d’assemblage, etc. Élodie Papin rappelle comment a été conçue cette base de données sous Omeka S. Elle a notamment évoqué les difficultés rencontrées pour faire coïncider le vocabulaire du web sémantique avec la langue de l’historien. La démonstration du fonctionnement de la base de données a permis d’en montrer toute la richesse et les possibilités de recherche qu’elle offrait. Des recherches avancées peuvent être effectuées à partir des collections, pour chaque champ de description et, même, par la géolocalisation des contenus. Les photographies prises de chaque rouleau au cours du projet ne sont pas mises en ligne, mais toutes les numérisations déjà existantes sur des sites institutionnels ou plateformes (BVMM ou gallica) sont indiquées et rendues accessibles.
La journée s’est poursuivie par la seconde intervention d’Élodie Papin qui portait sur la matérialité des cartulaires-rouleaux du XIe au XVe siècle. Cette présentation s’intéressait aux supports, aux techniques d’assemblage et aux formats de cette documentation à travers un certain nombre de données chiffrées. Sur les 184 unités matérielles décrites (cartulaires-rouleaux ou fragments), 165 sont en parchemin et 19 en papier. Le papier n’est pas présent dans le sud de la France mais apparaît au XIVe siècle, plutôt dans les régions de l’Est. Les rouleaux opistographes sont de moins en moins nombreux au fil des siècles. Si les rouleaux sont nettement plus longs au XIVe siècle, leur largeur semble moins variée en fonction des siècles. Quant à l’assemblage des peaux ou des feuilles de papier, il en existe parfois de plusieurs types sur un même rouleau. Avant le XIIe siècle on use de bandes de parchemin mais le fil apparaît peu à peu au XIIe siècle et devient exclusif aux XIVe et XVe siècles. De même la couture prend de moins en moins de place sur le support. Le fil naturel est majoritaire, lorsqu’il est teinté, les couleurs bleue et blanche sont les plus fréquentes. Quant aux points de couture, le point droit est le plus fréquent. Dans l’Ouest le point de bouillon et le point zigzag se rencontrent au XIIe et au XIIIe siècles. À la fin du Moyen Âge le point glissé se répand. Enfin, la numérotation des peaux est souvent une intervention contemporaine. Lorsqu’elle est médiévale elle semble servir à se repérer lors de l’assemblage, ainsi on la rencontre souvent au XIVe siècle, époque où les rouleaux sont plus longs. La présentation se conclue avec la mention de cas particuliers comme la présence d’un ombilic, d’un lien de fermeture ou de sceaux, cas assez rares et parfois même uniques.
Les deux présentations suivantes s’intéressaient à deux corpus régionaux. Thomas Roche est intervenu pour essayer d’établir une typologie des cartulaires-rouleaux normands jusqu’au XIIIe siècle. Le corpus normand lui semble être un bon exemple pour essayer de mieux cerner ces documents. En effet, il est à la fois de dimension raisonnable et les trois premiers siècles du Moyen Âge sont assez bien représentés. En outre ces rouleaux sont à peu près de dimensions égales. L’intervenant essaie ensuite de montrer le processus de réalisation d’un rouleau. Il distingue quatre types : le rouleau constitué a priori, par agrégation, par addition et par hésitation. Le premier est un rouleau qui a été conçu au préalable comme tel, le second un rouleau accidentel devenu un rouleau par assemblage, le troisième un rouleau agrandi au fur et à mesure, et enfin le quatrième un rouleau dont le projet de fabrication a été modifié. Puis il distingue les types de rouleaux avec ceux qui contiennent des dossiers de dépendances, ceux qui tirent vers le liber traditionum ou la chronique et ceux qui sont des outils de gestion, ces catégories n’étant pas exclusives. Enfin il pose la question du rouleau comme une forme réflexe qui aurait été remplacée par l’usage de cahiers de papier.
Guillaume Henrion (Université de Lorraine) a poursuivi en donnant quelques observations sur les deux rouleaux vosgiens qu’il a étudié en master 1 en les replaçant dans leur contexte régional, au sein de l’espace lorrain. Ces deux rouleaux sont issus des chapitres séculiers de Saint-Dié et de Remiremont. Le premier a été écrit vers 1364 lors d’un conflit sur une affaire fiscale avec le duc de Lorraine Jean Ier, le second vers 1431 pour une confirmation de privilèges lors de la guerre civile sous le duc de Lorraine René Ier. Après avoir montré que ces deux rouleaux étaient deux exemples typiques de la production lorraine de rouleaux à savoir qu’en Lorraine les cartulaires-rouleaux ne sont présents qu’à partir du XIIIe siècle comme les autres types de rouleaux, qu’ils sont de petites dimensions et que Metz est le principal centre de production, Il s’est intéressé à l’origine du papier du rouleau romarimontain à travers l’étude des filigranes en montrant qu’il s’agissait sans doute d’une production champenoise ce qui semble en rapport avec les autres rouleaux lorrains de la même époque. Enfin il a montré l’intérêt du décor du cartulaire-rouleau de Saint-Dié siècle qui semble avoir été réalisé davantage pour un aspect décoratif ou symbolique que pour une quelconque raison pratique.
Enfin la journée s’est conclue avec deux présentations qui portaient chacune sur un rouleau. Xymista Mignon (Université de Limoges) a présenté un rouleau de l’abbaye de Solignac (Haute-Vienne) qu’il étudie dans le cadre de son master. Il rappelle d’abord le contexte de l’abbaye avec l’élection d’un nouvel abbé et l’existence d’un conflit entre lui et le curé d’Ayen (Corrèze). Ce conflit a obligé l’abbé à de nombreux déplacements entre en Solignac et le Berry au milieu du XIIe siècle. Puis il présente ce rouleau incomplet long de 1135 mm et large de 170, composé de 31 actes en latin sur trois peaux opisthographes. Il comporte des traces de fermetures, fait assez rare. Il montre que ce rouleau est composé à la fois des décisions de justice mais aussi de lettres dédicatoires de l’abbé de Solignac. Les actes ne sont pas datés et il évoque la difficulté pour retracer la chronologie des différents actes. Xymista Mignon pense que ce rouleau a été rédigé dans l’objectif de se souvenir du déroulé de ces événements mais l’affaire a sans doute duré plus longtemps que prévue puisqu’au fil de sa composition l’écriture se simplifie. L’abbé de Solignac a choisi cette forme documentaire pour sa souplesse permettant d’ajouter des peaux sur les précédentes.
Caroline Carlon s’est intéressée au plus grand cartulaire-rouleau conservé en France originaire de l’Île Barbe (Rhône), long de près de 35 mètres, composé de 43 peaux, datant du XIVe siècle. Il consigne 106 actes du XIe au XIIIe siècle, rangée par grandes thématiques. Ce rouleau vient d’être restauré par les archives du Rhône, par le passé il a subi de très nombreuses restaurations parfois invasives. Elle s’est beaucoup intéressée à la fabrication de ce rouleau et au double système de numérotation des peaux, l’un étant moderne, l’autre médiéval. Le système médiéval est incomplet mais il lui semble qu’il a servi à assembler les différentes peaux entre elles. Une des questions majeures est de comprendre les causes qui ont pu pousser à la rédaction d’un tel cartulaire en rouleau plutôt qu’en codex. La force symbolique d’un tel objet est sans doute à prendre en considération. Le texte est particulièrement soigné mais on ne trouve aucune rubrique pour faciliter le repérage dans les actes qui sont copiés les uns à la suite des autres. Ce rouleau pose encore beaucoup de question et Caroline Carlon n’est encore qu’au début de cette étude.
De manière générale cette journée a permis de montrer que l’exploitation des nombreuses données évoquées restait encore à poursuivre. L’approche de la matérialité, facilitée par la réalisation de notices codicologiques dans le cadre du projet ROTULUS a souvent servi de point de départ à l’étude des compilations en rouleau. En effet, les données objectives, fournies par l’étude physique des documents, se prêtent désormais plus facilement à l’interprétation grâce à la possibilité d’établir des comparaisons, des moyennes pour une époque ou une région. Mettre en relation l’adéquation entre la forme et le contenu pour tenter de comprendre un projet rédactionnel devient plus facile grâce aux données du projet ROTULUS. Ouverte à de nouvelles enquêtes, cette journée a permis de préluder au déploiement de nouvelles perspectives, notamment celles axées sur les nombreux cartulaires-rouleaux de la fin du Moyen Âge, moins étudiés au cours du projet.
Guillaume Henrion
]]>Réalisation de l’équipe du projet ROTULUS (2019-2022) et publication de l’Université de Lorraine (Centre de recherches universitaire lorrain d’histoire), l’inventaire vient d’être publié en novembre 2022 et présenté à l’occasion de la journée-atelier “Les cartulaires-rouleaux au crible de la codicologie et de l’ecdotique. Nouvelles données, nouvelles perspectives” (Nancy, 7 novembre 2022). Pour la première fois sont réunis des informations relatives à l’ensemble des cartulaires-rouleaux identifiés dans les collections publiques (et plus rarement privées) sur le territoire français. Le dénominateur commun des manuscrits décrits dans cet inventaire est la définition du cartulaire-rouleau suivie pendant tout le projet ROTULUS : un recueil de copies de chartes réalisé par une personne ou une institution et ayant pris la forme du rouleau (ensemble de feuilles d’un matériau souple assemblées bout à bout et destiné à être enroulé). On trouvera ici, pour chaque manuscrit inventorié, des données relatives aux institutions médiévales commanditaires, une description codicologique et des références bibliographiques. Offrant une riche matière inédite, ce répertoire constitue le socle de nouvelles recherches sur tout un pan méconnu du patrimoine médiéval. Les institutions médiévales sont géolocalisées, permettant une approche spatiale du phénomène de rédaction des cartulaires-rouleaux. Par ailleurs, de nombreuses informations réutilisent des référentiels rendant les données interopérables et moissonnables.
]]>Faire découvrir à un large public ces étonnants manuscrits que sont les rouleaux médiévaux, voilà l’objectif de l’exposition « ROTULUS, un patrimoine médiéval à dérouler » ! Conçue et réalisée au cours du projet ANR JCJC ROTULUS à l’Université de Lorraine (CRULH), l’exposition est actuellement présentée à la Bibliothèque universitaire du campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy, du 2 novembre au 16 décembre 2022 (Hall du 1er étage). Elle est ensuite appelée à circuler dans des institutions de conservations, universités, lieux de culture. L’exposition, dirigée par Jean-Baptiste Renault (Université de Lorraine), épaulé, au sein du comité par Sébastien Fray (Université de Saint-Etienne), Thomas Roche (archives départementales de l’Eure) et Cécile Treffort (Université de Poitiers), avec l’aide de Caroline Carlon pour les textes et Christelle Creusat (Université de Lorraine) pour la mise en page, comporte dix panneaux et un livret, richement illustrés.



Le propos déroule sept siècles d’usage du rouleau au Moyen Âge, depuis l’éclosion du rotulus à l’époque carolingienne, jusqu’au chant du cygne du rouleau en papier, au XVe siècle. Au centre des problématiques du projet ROTULUS, les rouleaux monastiques des XIe, XIIe et XIIIe siècles, forment le cœur de l’exposition qui les replace dans le contexte des différents usages de l’écrit du monde régulier. De même, l’approche chronologique des différentes formes utilisées pour l’écrit (feuille, rouleau, codex) et des différents supports (papyrus, parchemin, papier) permet de comprendre la place spécifique du rotulus au Moyen Âge. Ensuite, les différentes raisons qui ont pu encourager le choix du rouleau sont évoqués et la typologie très variée des genres textuels décrite : rouleaux léger destinés à voyager, rouleaux à montrer (parfois largement enluminés), rouleaux à prolonger au fil de la rédaction, rouleaux pour l’archivage… Parmi les rouleaux issus des monastères, sont particulièrement mis en lumière les rouleaux des morts et les cartulaires-rouleaux des prieurés bénédictins, deux familles de rouleaux destinés à circuler ou à être envoyés. Par ses possibilités en termes de visualisation, le rouleau est également employé pour documenter la défense des droits et constituer un dossier en cas de conflit (cartulaires-rouleaux formant un dossier, rouleaux d’enquêtes ou de procédures…). En œuvrant à un inventaire des cartulaires-rouleaux médiévaux conservés en France, les membres du projet ROTULUS et contributeurs ponctuels ont permis de brosser un panorama national, facilitant une meilleure prise en compte des questions spécifiques liés à la conservation (et éventuellement la restauration) des rouleaux. Mieux repérés, mieux décrits, les rouleaux vont pouvoir connaître une requalification archivistique et patrimoniale et cette exposition participera de cet effort.

Atelier conclusif du projet ROTULUS
BU Lettres et Sciences Humaines, salle 1.
L’équipe du projet ANR JCJC ROTULUS a souhaité réunir au sein d’un atelier conclusif des interventions axées sur l’exploitation des données collectées et rassemblées dans le cadre du projet. Il s’agit d’envisager les nouveaux questionnements posés par le rassemblement de données codicologiques au sein d’un inventaire numérique des cartulaires-rouleaux conservés en France (XIe-XVe siècles) mais également d’extraire de premiers bilans et résultats de l’entreprise d’édition critique des cartulaires-rouleaux des établissements réguliers antérieurs au XIVe siècle. Les questions suivantes ont été proposés :
- Comment le traitement des informations relatives à la matérialité d’un cartulaire-rouleau peut éclairer l’histoire du manuscrit en question, de ses objectifs, de sa genèse et de son utilisation a posteriori ?
- Les cartulaires-rouleaux produits dans un espace géographique, un réseau monastique ou un ordre religieux au cours d’une période donnée se distinguent-ils par des caractéristiques matérielles communes ou, a minima, par des similitudes ? Cela permettra d’interroger l’uniformité des pratiques et leurs évolutions aussi bien géographiquement que chronologiquement.
- Peut-on établir des typologies historiques des rouleaux en s’appuyant sur un ou plusieurs critères relatifs à la matérialité (par exemple, les rouleaux opistographes, les rouleaux assemblés par certains types de couture, les rouleaux comportant des signatures de notaires…).
Outre la présentation de travaux menés pendant la durée du projet ROTULUS, l’atelier s’ouvre à des recherches nouvelles et entend mettre en valeur des approches ou des segments de notre corpus qui n’ont pas encore fait l’objet d’éclairages, les exemples d’enquêtes menées à partir des données devant ouvrir les perspectives et encourager de nouvelles exploitations.

Programme de l’atelier
10h30 : Jean-Baptiste Renault, La redécouverte de terrains méconnus de l’écrit documentaire médiéval : premiers résultats du projet ROTULUS
Discussion
11h00 : Tamiko Fujimoto, Le contenu des cartulaires-rouleaux des réguliers français (XIe-XIIIe siècle) : bilan autour de l’édition critique du projet ROTULUS.
Discussion
11h30 : Elodie Papin, ROTULI, un inventaire numérique des cartulaires-rouleaux médiévaux conservés en France
Discussion
12h – 13h45 Pause
13h45 Elodie Papin, Aspects généraux de la fabrication des cartulaires-rouleaux du XIe au XVe siècle
Discussion
14h20 : Thomas Roche, Une typologie des cartulaires-rouleaux normands est-elle possible (et utile) ?
Discussion
14h55 : Guillaume Henrion, Matérialité des cartulaires-rouleaux vosgiens : quelques observations
Discussion
15h25-15h40 : Pause
15h40 : Xymista Mignon, Praticité et usages de l’écrit : le choix du cartulaire-rouleau par l’abbé de Solignac
Discussion
16h15 : Caroline Carlon, L’analyse codicologique d’un cartulaire-rouleau monumental : la Grande Pancarte de l’Île-Barbe
Discussion
17h00 : Inauguration de l’exposition ROTULUS, un patrimoine médiéval à dérouler
(BU Lettres et Sciences Humaines, hall du 1er étage)
]]>Organisée par Jean-Christophe Blanchard (ingénieur de recherches, CRULH) et Christelle Loubet (MCF, CRULH), cette journée fera dialoguer les approches autour des choix en matière de publication numérique (éditions critiques, corpus documentaires ou prosopographiques) et des réflexions sur les nouvelles possibilités ou méthodes de travail permises notamment par la reconnaissance des écritures manuscrites ou la transcription collaborative.
Réunie à Nancy, le 29 septembre 2022, la journée sera diffusé en direct en visio-conférence. Il est nécessaire de s’inscrire pour y assister en présentiel.
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