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- Offrir un espace en ligne pérenne de présentation des recherches du laboratoire ;
- Présenter les projets scientifiques successifs du laboratoire ; – Présenter et organiser les différents projets de recherche du laboratoire ;
- Articuler les différents présences du laboratoire sur les services du CCSD (Hypotheses, HAL, MediaHal, sciencesconf.org) ;
- Capitaliser et valoriser ces contenus ;
Pourquoi et comment la technique de l’image et des enregistrements audiovisuels peut-elle faire avancer la connaissance, la recherche, avoir une valeur heuristique ? Dans la démarche de recherche peut-elle saisir quelque chose de pertinent pour enrichir la connaissance d’un sujet ? La technique est-elle capable en effet de capter dans du concret les idées théoriques sur lesquelles s’appuie la démarche, les concepts mis en oeuvre, les hypothèses ? Peut-on dégager les caractéristiques de son langage pour les mettre au service de la production de connaissances comme elles le sont au service de la transmission de savoirs ? En effet les images sont pertinentes pour exposer des résultats, argumenter un propos, illustrer un exposé. Mais les images sont-elles capables d’autre chose que d’exposer des savoirs, sont-elles capables de produire des connaissances ? et devenir une technique de recherche féconde et sans doute singulière dans la production de connaissance.
Cahiers du « Réseau National pratiques audio visuelles en Sciences sociales », Réseau crée en 1986 par Anne Guillou (LERSCO, Nantes) et Monique Haicault (LEST, Aix en Provence).
Généalogie du Réseau, objectifs, et membres
Un Réseau de praticiens audiovisuels enseignants et chercheurs en Sciences Sociales s’est constitué en 1987, à l’initiative d’Anne Guilhou (LERSCO, Nantes) et de Monique Haicault (LEST, Aix en Provence). Il a reçu le soutien initial d’Alain d’Iribarne, alors Directeur du Programme Interdisciplinaire Travail Technologies et Modes de vie (PIRTTEM) du CNRS, puis celui de la Mission Recherche Expérimentation (MIRE) pour la deuxième rencontre, enfin celui du Centre de recherche Interdisciplinaire de Vaucresson, (CRIV) pour la troisième rencontre. Plus d’une cinquantaine de chercheurs dont la liste figure dans les Cahiers, se sont réunis régulièrement autour des objectifs suivants : Echanger sur les pratiques de recherche mettant en œuvre la méthodologie de l’image et du son. Confronter les démarches, les logiques d’usage, les méthodes d’analyse de l’image afin d’enrichir la connaissance pour généraliser et transmettre cette nouvelle méthodologie des Sciences sociales.
- Améliorer les compétences techniques des praticiens en lien avec les apports continus des technologies de l’information et de la communication en tenant compte des exigences scientifiques.
- Contribuer à développer au sein des milieux scientifiques une politique des moyens pour l’aide à la réalisation et à la diffusion des documents audiovisuels (valorisation de la recherche), devant conduire à leur reconnaissance comme productions scientifiques dans les colloques et les congrès nationaux et internationaux.
- Mettre en place une banque de données image et son pour enrichir les approches comparatives et longitudinales (données sociales historicisées) et diffuser les contenus des rencontres sous forme de Cahiers.
Des rencontres nationales se sont déroulées régulièrement entre 1987 et 1993. Elles ont été organisées successivement par l’un des membres du réseau ou par une équipe sur un thème précis préparé par tous les futurs participants et travaillé en ateliers lors des rencontres.
- Cahier n°1 Pratiques audiovisuelles en Sociologie (Avril 1987, LERSCO Nantes), Anne Guillou, Pascal Guibert et Monique Haicault. <halshs-01539020> – lien fichier [PDF]
- Cahier n°2 La parole dans le film (Avril 1988, LEST, Aix en Provence), Monique Haicault <halshs-01539034> – lien fichier [PDF]
- Cahier n°3 La caméra sur le terrain (Avril 1989, CRIV, Vaucresson, Ministère de la Justice), Marie Cipriani-Crauste et Jean-Paul Terrenoire <halshs-01539040> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, L’image en sciences sociales une opération de mise en visibilité in Femmes entre ombre et lumière (dir Geneviéve Dermenjian, Jacques Guilhaumou, Martine Lapied), Ed Publisud, 2000, p 303-314 <halshs-01539182> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Compter, écouter, observer, montrer, in L’expérience sociale du quotidien, corps, espace, temps, 3ème partie, Presses de l’Université d’Ottawa collection, Théorie sociale. 2000 p 161-198 <halshs-01539133> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, La méthodologie de l’image peut-elle être utile à la recherche en sciences sociales ? Version de l’article paru dans la revue brésilienne Sociedade e Estado, Inovacoes no campo da metodologia das Ciencias Sociais, Universitade de Brasilia, Brésil, jul/dez. 2002 p 529-540 <halshs-00498016> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Observer, analyser et montrer le travail par le film, in Filmer le travail films et travail cinéma et sciences sociales (sous la direction de Corine Eyraud et Guy Lambert) Publications de l’Université de Provence, 2009, p 9-24 <halshs-01539169> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Réseau National Pratiques Audiovisuelles en sciences sociales (1986-1993): des rencontres et trois cahiers de réflexions collectives pratiques et théoriques pour une sociologie par l’image in Cinémaction Sociologie de l’image, Sociologie par l’image n° 147, 2013, p 169-175 <halshs-01566784> – lien fichier [PDF]
Apports théoriques
- Monique Haicault. Note de lecture de l’article d’Edward P Thompson, «Temps, travail et capitalisme», revue Libre n° 5, 1979. Séminaire du LEST sur les Temps sociaux, responsable Paul Bouffartigue, séance du 17 février 2002 sur « Temps et Travail », 2002, pp.7 <halshs-00084583> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Marie Blanche Tahon Le tiers inclus dans les rapports sociaux de sexe in Le genre de la catégorisation du sexe, coordonné par Nicky Le Feuvre UTINAM Revue de sociologie et d’Anthropologie, n° 5 2001-2002, Ed L’Harmattan, p 247-267 <halshs-01538841> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, La dette dans les rapports de génération : une transission en changement, in « Jeunesse et génération(s), jeuness et transmission » Revue EMPAN, prendre la mesure de l‘humain, n° 50 juin 2003, ed éres. p114-121 <halshs-01535055> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Une génération historique : les jeunes retraités in GENERATIONS, Collection « Sciences sociales », Editions Nota Bene 2005, sous direction de Marie Blanche Tahon et André Tremblaye, contributions au Congrès annuel de l’Association Canadienne des Sociologues et Anthropologues de Langue Française (ACSALF), Ottawa 1999, p141-154 <halshs-01539003> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Autour d’Agency, un nouveau paradigme pour les recherches de genre in Agency : un concept opératoire dans les études de genre ? in Rives Méditerranéennes, Aix-Marseille Université CNRS n°41 2012, p 11-24 <halshs-01016577> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Les nouveaux temps sociaux observables dans les politiques temporelles des villes, la charge mentale des femmes dans la gestion domestique et familiale, les rapports sociaux de sexe, constituent-ils des outils et des moyens mobilisables pour étudier tout type d’espace ?
Communication et trois vidéos de la série « Temps des femmes, Temps des villes », présentées à la Journée d’Etude « Genre, temporalités, pratiques des espaces : quels outils, quelles approches, pour quels types de territoires? » 29 janvier 2014, Le Mans-Université du Maine, 12 p <halshs-01535100> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault. « Pour enrichir les recherches de genre, quelques remarques tirées de l’expérience de séminaires à plusieurs voix » dans Genre, Révolution, Transgression, sous la direction de Jacques Guilhaumou, Karine Lambert et Anne Montenach, Presses de l’Université de Provence, collection Penser le Genre 2015, p 255-266 <halshs-01535091> – lien fichier [PDF]
La mondialisation de l’économie a fait subir au «travail» des mutations sans précédant par leur profondeur et leur hétérogénéité. La question du travail demeure au cœur des grands problèmes de société, que ce soit par ses contenus, ses conditions relationnelles et techniques, ses types d’organisation, le renforcement des inégalités de genre et de statuts, également par ses implications sur la santé. De son côté la production audiovisuelle de la recherche en Sciences sociales, bien après l‘ethnologie, se développe en sociologie pour étudier les sociétés industrielles, et la question du travail est toujours d’actualité.
Regards pluriels sur le monde du travail (trois vidéos)
Ces trois vidéos sont tirées du Séminaire audiovisuel et scientifique de réflexion sur les mutations du travail dans la mondialisation, organisé par le LEST en 2005.
La production audiovisuelle de la recherche en Sciences sociales, bien après l‘ethnologie, se développe en sociologie pour étudier les sociétés industrielles, et la question du travail est toujours d’actualité. Au plan européen, une nouvelle génération de documentaristes met sur le marché des produits de qualité qui abordent la thématique du travail avec un regard rigoureux et une écriture nouvelle. Les films de fiction qui abordent ces questions d’actualité ont créé de leur côté, depuis les années 2000 un réel intérêt pour ces films. La rencontre entre chercheurs et documentaristes travaillant sur la thématique : Le monde du travail ses transformations et leurs implications a visé deux objectifs. Enrichir la connaissance sur le monde du travail par deux types de regards focalisés sur un même objet. Enrichir chaque approche en confrontant les objectifs, les démarches, les rapports au terrain et aux techniques d’enquête utilisées, les moyens de communication mobilisés, les langages de chaque approche et leurs publics. A l’appui des travaux présentés et des débats, la rencontre permet en effet de souligner ce que chaque approche apporte à l’autre. Des différences quant au regard porté sur l’objet et sur la question posée. Le chercheur comme le documentariste se dégagent d’idées préconçues sur la question ; pour le chercheur, l’élaboration d’hypothèses bien étayées par la connaissance de travaux dans sa discipline lui permettent de formuler avec précision une problématique novatrice, pour le documentariste c’est souvent dans le repérage sur le terrain que les idées préconçues tombent et que l’approche se réoriente. Si le chercheur essaie de sortir du cas unique pour parvenir à des régularités qui supposent une population d’enquête assez fournie, le documentariste cherche toujours un acteur clé, témoin ou singulier qui porteur toutefois de l’authenticité de la question, l’incarnera à l’image. Le chercheur pour obtenir des résultats chiffrés se sert d’outils qui par contre l’éloignent de son terrain, le documentariste quant à lui doit rester longtemps sur place pour observer des transformations, saisir de l’imprévu, suivre des individus. L’un va vers des données, des signes de moins en moins incarnés, de l’abstraction, tandis que l’autre exerce son regard à toujours tenir ensemble à l’image trois dimensions: le corps (la parole vive, les mimiques, les gestuelles, le contenu visuel d’un poste de travail, les manières de dire et de faire..), l’espace (le contexte concret d’une situation, l’environnement d’un poste de travail, les lieux, les sites), le temps (la durée d’un événement, le déroulement d’une séquence de travail, d’une interaction, la dynamique d’un récit). Tout en affirmant la spécificité et les différences de chaque approche, les débats soulignent la richesse de chacune et leurs limites respectives. En partant de l’expérience des Rencontres du Réseau National Pratiques Audiovisuelles en Sciences Sociales (notamment celle tenue au LEST en 1987) qui a souligné l’efficacité de la réflexion dans des débats en ateliers, le séminaire a été organisé sur cette base. Un documentaire sert de point d’appui au débat, présenté par le documentariste il est invité à parler de sa démarche, de son rapport au terrain, aux différentes catégories de personnes filmées, à souligner les points saillants qu’il a retenus dans l’écriture du montage. Le chercheur ou le doctorant qui tient la place d’un discutant apporte alors sa propre connaissance de la question, son approche, ce que sa recherche apporte à la question posée, les problèmes rencontrés.
Pour figurer dans la Collection du LEST : Le Travail, ses formes, ses images, passé présent, et être déposé sur MediHal, le montage de 4 heures, « Regards pluriels sur le monde du travail », comprenant débats et extraits de films du séminaire du LEST de 2005, a dû être divisé en blocs plus accessibles. Monique Haicault coresponsable du Séminaire et collaboratrice au montage réalisé par Richard Fillon et la MSH- Paris, a choisi de répartir les 9 sections du montage global en trois parties, tout en respectant à la fois la totalité du montage et la visée scientifique du Séminaire.
Regards pluriels sur le monde du travail. Vidéo 1/3 – Dépossession du travail et de l’emploi, 2005, Monique Haicault et Richard Fillon
Un monde moderne, Sabrina Malek et Arnaud Soulier (réalisateurs), Bertrand Fribourg, Jacques Garnier, Annie Lamanthe (discutants)
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/13284_1
Up or out – Grimpe ou dégage, Laurent Salters (réalisateur), Paul Bouffartigue, Elisabeth Brun et Adeline Gilson (discutants)
https://www.cinenews.be/fr/films/up-or-out-grimpe-ou-degage/photos/
Les sucriers de Colleville, Ariane Doublet (réalisatrice), Mariana Busso et Antoine Vion (discutants)
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/12126_1
Regards pluriels sur le monde du travail. Vidéo 2/3 – Fragmentation internationale du travail et de l’emploi, 2005, Monique Haicault et Richard Fillon
Pour 300 appels par jour, Christophe d’Hallivillée (réalisateur), Karine Guiderdoni, Caroline Lanciano-Morandat et Hiroatsu Nohara
Lien à trouver
A Decent Factory, Thomas Balmes (réalisateur), Alain d’Iribarne, Ariel Mendez, Valérie Angles-Hao, Boubakaer Hlaimi (discutants)
https://www.institutfrancais.com/fr/decent-factory-0
Les ouvrières du monde, Marie-France Collard (réalisatrice) et Anne-Marie Daun-Richard, Boubakaer Hlaimi, Stéphane Moulin (discutants)
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/7998_1
Regards pluriels sur le monde du travail. Vidéo 3/3 – Traitement de la main-d’oeuvre, 2005, Monique Haicault et Richard Fillon
Sur le terrain des facteurs, Michel Basdevant, Claude Dubar et Delphine Mercier (réalisateurs), Delphine Mercier et Tanguy Samzun (discutants)
https://medihal.archives-ouvertes.fr/medihal-01562157v1
On n’est pas des steaks hachés, Anne Galland et Alima Rouali (réalisateurs), Corine Eyraud et Thomas Le Bianic (discutants)
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/10920_1
Le jour d’avant, Pascal Cesaro (réalisateur), Anne-Marie Arborio, Julien Machado, Philippe Mossé et Audrey Rabassa (discutants)
https://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/14484_1
Un bilan positif…
D’un côté les réalisateurs ont montré combien leurs démarches, leurs méthodes d’investigation, leurs approches des questions abordées s’apparentent en partie à celles des chercheurs de terrain. Ils ont apporté un regard stimulant sur les contextes professionnels, sur les techniques et les langages du corps, sur la manière dont les questions théoriques se manifestent dans des situations et à travers des comportements concrets. La plupart des documentaires parce qu’ils s’inscrivent dans la durée, permettent de saisir des processus, des évolutions, des temporalités. Il s’agit notamment de celles plus ou moins rapides des prises de conscience des salariés, ou bien de l’incertitude lancinante engendrée par la menace des fermetures d’usine, ou encore de la sous-traitance en cascade qui frappe des travailleurs de diverses nationalités dont la communication nécessite au delà de l’obstacle des langues, un temps de vie de travail en commun. Le documentaire s’inscrit aussi dans l’espace, le contexte géographique et social. Il permet de saisir les aspects concrets de la délocalisation, ceux liés au processus de production dispersée sur la planète, auprès de travailleurs de cultures sociales et professionnelles différentes dont les profondes inégalités professionnelles et les manières propres de se mobiliser témoignent des écarts dans les conditions de travail et les modes de rémunération entre pays pour une même production industrielle. De leur côté, les chercheurs se sont emparés des propos des films pour les mettre en perspective, les renforcer ou les nuancer, soit par des chiffres, soit par des données d’enquête, soit en élargissant la question pour la pousser en généralités. Ces apports en connaissances multiples ont souvent débouché sur des questions plus théoriques, pour mettre alors en lumière de nouveaux objets ou de nouveaux champs d’investigation. Sous le regard des jeunes chercheurs, l’image a révélé sa pertinence dans la saisie de matériaux spécifiques ainsi que ses capacités épistémologiques dans le champ des Sciences Sociales, à mettre en question les certitudes, tant sur le travail, ses acteurs, sa valeur que pour montrer notamment des temporalités multiples, difficilement saisissables par les instruments habituels. L’enseignement lui aussi peut bénéficier de telles rencontres pour actualiser ses modèles théoriques par des documents concrets.
Un compte-rendu…
«En organisant, à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme et au LEST (laboratoire d’économie et de sociologie du travail), du 29 septembre au 1er octobre 2005, un séminaire audiovisuel et scientifique de réflexion sur les mutations du travail dans le contexte de la mondialisation, intitulé Regards pluriels sur le monde du travail, la sociologue Monique Haicault renouait avec son expérience antérieure du Réseau national pratiques audiovisuelles en sciences sociales, actif de 1986 à 1989. Celui-ci invitait des enseignants, des chercheurs et des documentaristes conscients de l’apport de l’image à l’exploration des questions relatives au travail, d’une part, à réfléchir ensemble à leurs pratiques et à leurs méthodologies respectives face à un même objet, et, d’autre part, à favoriser le recours aux techniques audiovisuelles dans la recherche en sciences sociales. Le principe du séminaire Regards pluriels sur le monde du travail a consisté à faire présenter par leurs réalisateurs dix films documentaires choisis parmi une production accordant une attention aujourd’hui soutenue à ce monde, et à les soumettre à la discussion de chercheurs confirmés et doctorants, sociologues ou économistes, ayant récemment conduit des recherches dans les mêmes milieux professionnels. De ces projections et des débats qui ont suivi entre cinéastes et praticiens des sciences sociales, était attendue, notamment, la mise en évidence de «points aveugles» aux uns que les moyens et le savoir-faire des autres révèlent, et réciproquement. La rencontre permettait également aux documentaristes et aux chercheurs de comparer leurs façons, en amont de leur travail, d’approcher leur terrain et ses acteurs, et en aval, de restituer et diffuser, éventuellement auprès de différents publics, pour les uns le film réalisé, pour les autres les résultats de leur recherche. Ces deux passages obligés, du «repérage» et de la «livraison», étaient vécus dans les deux groupes comme particulièrement mobilisateurs et décisifs pour atteindre leurs buts. Les conditions financières de réalisation de ces films sont assez hétérogènes: si certains ont été réalisés en réponse à des commandes d’entreprises – lesquelles n’escomptaient pas forcément les images données d’elles à l’écran – ou ont reçu des soutiens institutionnels, d’autres procèdent du seul engagement militant ou au moins empathique de leurs auteurs pour leurs sujets. En matière de diffusion, les destins de ces documentaires varient également puisque certains ont été distribués en salle, d’autres diffusés sur des chaînes de télévision, d’autres enfin projetés seulement dans des festivals thématiques restent en attente de la rencontre avec un public plus large. La plupart des films sélectionnés par Monique Haicault illustraient les multiples formes que revêt aujourd’hui «la dépossession de son travail» et les effets que celle-ci produit sur des êtres qui, outre les conséquences matérielles évidentes de cette perte, la vivent aussi bien souvent avec un sentiment d’amour trahi. Chercheurs en sciences sociales et cinéastes ont convenu, devant ce constat partagé, du caractère paradoxal de ce ressenti confinant au dépit amoureux, eu égard aux souffrances engendrées le plus souvent par les tâches accomplies. La dépossession du travail passe «simplement» par la fermeture des usines, pour les sucriers du pays de Caux ou les ouvrières de Levis du Nord et de Belgique, mais aussi par la frustration ressentie quand, fiers de leurs savoir-faire, des employés ou des ouvriers se voient réduits, par des conditions de cadences et de délais, à ne produire que ce qu’ils considèrent comme du sale boulot et non du travail propre. C’est ce qu’éprouvent, dans des emplois très différents (en contenu et en statut), aussi bien les facteurs qui n’arrivent pas à boucler leurs tournées dans le temps mal évalué qu’on leur accorde, que les intérimaires étrangers filmés à Saint-Nazaire, éternels migrants qui, où qu’ils aillent dans le monde, bâclent forcément ce qu’ils ont à faire, contrats et visas expirants obligent. Mais la dépossession prend aussi des tours plus retors, comme la perversité des procédures d’évaluation des consultants, qui vont jusqu’à réduire une jeune mère à s’auto-exclure, pas assez disponible, donc pas performante, ou dans un autre genre le travail qui devient impossible pour les téléopérateurs, quand ils sont conscients de vendre du crédit à des gens aussi pauvres qu’eux. Les scrupules éthiques des managers finlandais, bien sous tous rapports, de Nokia face à leurs sous-traitants chinois peuvent être vus, eux, comme une reconquête d’image clean après dépossession. Confrontés à ces professionnalités malmenées, les documentaristes font avant tout du cinéma, à destination d’un public aussi large que possible, et pour cela s’appuient à leur guise sur les ressorts de l’émotion ou du partage d’une cause. Ils s’accordent à laisser aux sciences sociales les soucis d’exhaustivité et l’approfondissement des questions. De leur côté, à partir d’une démarche et d’outils assez comparables, les chercheurs, par le biais des différentes formes de valorisations qu’ils donnent à leurs travaux, s’adressent eux à plusieurs publics différents et sont donc moins soumis aux choix de cadrage ou de montage qui peuvent «figer» une mise en images. Mais ils sont aussi conscients que leurs mises en mots, ne rendront jamais aussi bien qu’une image, certaines postures ou certains gestes trahissant des fatigues ou des souffrances indicibles. De ce point de vue, les images les plus prégnantes projetées pendant ces deux jours étaient celles des regards effarés des ouvrières indonésiennes travaillant pour les sous-traitants de Levis, montrées par Marie-France Collard en train de visionner la cassette tournée lors de la fermeture des sites ici. Il n’y a sans doute pas de mots pour écrire leur tristesse quand elles entendent les ouvrières licenciées déclarer à leur propos : «Ah si elles veulent faire ça pour un bol de riz, c’est leur affaire, pas nous…». On ne dira probablement jamais aussi bien la dignité du travail bafouée, à Djakarta, comme du côté de Gits, Wervik, Deurne et La Bassée. » Par Martine Sonnet, chargée de mission à la Mission Interministérielle Recherche- Expérimentation, La lettre de la MiRe N°8, Janvier 2006
Sur le terrain des facteurs, 2001, Michel Basdevant et Delphine Mercier
Sur le terrain des facteurs, 2001, Michel Basdevant et Delphine Mercier – <medihal-01562157>
Vidéo réalisée par Michel Badevant dans le cadre d’une recherche conduite par Claude Dubar et Delphine Mercier numérisée à partir d’une K7 VHS Sécam en 2007 pour la médiathèque du LEST, présentée en VHS au Séminaire « Regards pluriels sur le monde du travail » en 2005 par la chercheuse.
Les risques professionnels, 2007, Mario Correia et Jean-Marc Fort
Les risques professionnels, 2007, Mario Correia et Jean-Marc Fort – <medihal-01562191>
Vidéo réalisée à partir des enregistrements de la Journée de rencontre et de débat organisée par l’Institut du Travail d’Aix en Provence avec la participation du LEST et de représentants d’entreprises de la région PACA.
Carambole et les Jefycoteuse, 2002, Corine Eyraud
Lien à venir
La mise en œuvre de la LOLF à l’Université de Provence, 2002.
]]>Trois articles-vidéo explorent par l’image les liens entre deux thématiques, les temporalités urbaines et la place des femmes et du genre dans les politiques des villes. Elles abordent le droit à la mobilité autonome pour toutes les femmes au sein d’un espace public (Marseille), la place et les actions conduites par des femmes élues dans la Politique Municipale (Rennes), des actions de démocratie participative organisée en Commission, repérables dans l’espace urbain (Liège). La problématique du genre et des rapports sociaux de sexe sous-tend les approches adoptées dans les enregistrements audiovisuels dans la mesure où ces rapports peuvent se manifester dans les pratiques de mobilité des catégories sociales femmes et hommes, dans les mesures concrètes que les politiques municipales adoptent notamment en direction des femmes, de leurs déplacements au sein de l‘espace bâti aux prises avec les temporalités sociales familiales et urbaines. En amont des enregistrements la réflexion s’est appuyée sur mes recherches sur les temps sociaux et sur les pratiques sociales de mobilité notamment dans l’espace de Marseille, enrichie par la comparaison entre les mesures prises par des villes européennes quant à leur politique de gestions des temps sociaux (cf. textes à l’appui). Les articles parus dans des revues de sociologie urbaine et d’urbanisme sur cette thématique ont nourri les observations recueillies sous forme de notes, dessins, photos, effectués dans plusieurs villes, complétées par des entretiens enregistrés ou dénotés auprès de différents acteurs sociaux impliqués dans la gestion urbaine. Enfin la réalisation des vidéos a aussi bénéficié d’une réflexion individuelle et collective, engagée depuis longtemps, sur l’usage de l’image en sociologie. Effectuées avec un soutien financier de chaque Ville ces Vidéos ont a été présentées dans chacune des villes et lors de Colloques, Congrès, Séminaires, Journées d’études depuis 2002, en France et à l’étranger. Une forme réduite du documentaire « l’article-vidéo » offre des possibilités d’écriture qui l’apparentent à celle d’un article. Il s’agit d’un produit court dont la thématique explicite vise à montrer sans démontrer, à porter autrement le regard sur des choses connues, banales, à briser la naturalité de l’ordinaire. En s’attachant à une seule idée on mise sur la capacité des personnes qui regardent à lire les images sans avoir à recourir à un récit ou à un discours didactique ou démonstratif. Comme dans un article les intertitres orientent l’attention sur le thème de la séquence, détournent des évidences, apportent du sens, donnent de la respiration au montage, obligatoirement serré. Sa brièveté permet une projection devant un public relativement large, rassemblé lors de Colloques ou de Séminaires. Excellent moyen de communication et de débat, le document-image libère la parole et l’échange pour pousser plus loin le propos engagé. Produits de la recherche les images montrent comment des idées sont matérialisées dans du concret en situation au travers d’une pluralité de signes. Elles nous font voir, sentir, écouter des notions abstraites. Elles montrent comment les pratiques et les représentations s’inscrivent dans l’espace, en façonnent les formes, l’architecture, les codes. Elles restituent à la ville sa qualité d’observatoire social vivant, révélant des différences et des similitudes, variables au cours de l’histoire.
Rennes, des femmes élues, engagées dans la politique de la ville, 2002, Monique Haicault
Les enregistrements se sont déroulés durant 2 jours en mars 2002. Invitée par la ville de Rennes à participer avec mes films sur le travail des femmes aux Journées du 8 mars (Journée Internationale des Droits des Femmes), j’avais demandé aux élues d’accepter d’être interrogées en direct sur leurs actions au sein de la politique municipale en vue d’améliorer l’imbrication des temps urbains. Les entretiens ont été effectués dans l’espace public, sans préparation et sans reprise. Je disposais alors d’un petit camescope numérique, sans micro cravate, ce qui explique que le son ait capté des bruits parasites dans ces lieux publics de festivité. Successivement on voit : une responsable du Bureau des Temps de l’Administration Centrale, des Rennaises venues voir les films qui ont accepté d’évoquer leur mode de gestion partagée de la « pression temporelle », deux femmes élues, adjointes au Maire qui parlent de leurs actions pour favoriser la mobilité des femmes et alléger le poids des temporalités sociales. D’autres séquences tournées dans l’espace public complètent le montage. Cinq heures d’enregistrements ont été réduites en plusieurs montages successifs, toujours de courte durée afin d’être projetés lors de colloques. Le premier a été montré à Marseille en juillet 2002 au Colloque “ la Qualité de la vie urbaine”. Il était la seule proposition à aborder la question des temps urbains dans la qualité de vie. C’est un dernier montage plus complet qui figure dans cette série. La ville de Rennes est relativement pionnière dans sa gestion. Suivant les Directives Européennes le Conseil Municipal développe une démarche Egalité entre femmes et hommes depuis la fin des années 1990, appuyée sur la parité. Rennes a été une des premières villes en France à mettre en place un Bureau des temps, après avoir rendu des quartiers du centre aux piétons depuis la fin des années 1980. Avec les vélos à la carte (fin 1990), le métro inauguré en mars 2002, la municipalité développe une politique de complémentarité en matière de transports collectifs qui s’enrichit par l’aménagement des horaires des services publics (crèches à la carte etc.), et toutes sortes de mesures pour rendre le centre-ville et la culture accessibles à tous, tout en s’attachant à respecter le repos dominical et une gestion de proximité, le tout pensé de manière évolutive. Comme les villes qui réussissent, Rennes conjugue deux atouts : des liens forts avec l’Université pour l’étude de projets, et le suivi des mesures adoptées, une politique municipale appuyée sur une parité expérimentée, effective et respectueuse de la parole des femmes (cf. des séquences du Conseil Municipal qui, faute d’espace n’ont pas été conservées au montage). Cette double particularité a servi de fil conducteur aux montages successifs.
Marseille, des femmes dans les lieux et les temps quotidiens, 2003, Monique Haicault
Marseille n’est ni une ville Musée ni une nouvelle métropole. Avec 2600 ans d’histoire et d’immigration par vagues successives venues des deux rives de la Méditerranée, son cadre bâti est une sorte de palimpseste qui inscrit des formes urbaines aussi variées que sa population entre ses sept collines et l’immensité de sa rade. Elle offre au regard un espace public relativement démocratique dont la répartition socio-spatiale est moins ségréguée que dans beaucoup d’autres mégalopoles autour de la méditerranée. Les nombreuses “cités” de logement social, aujourd’hui dégradées, sont insérées dans le tissu de plus en plus urbanisé des “campagnes”, ces parcs d’anciennes bastides qui bordent en couronne les quartiers anciens du centre groupés autour du Vieux Port. La recherche et les observations ont montré que la ville a sa propre ségrégation socio-spatiale qui se traduit selon notre approche par un accès inégal aux espaces publics et aux temps de la ville. La cité phocéenne n’appartient pas à tout le monde de manière équivalente. Les différences entre femmes renforcent celles entre femmes et hommes. En cela Marseille est bien une Cité historique de la Méditerranée, son multiculturalisme se lit dans l’espace et dans les temporalités comme dans les modalités sociales de présence dans l’espace public, d’où le parti pris de filmer dans le Centre-ville comme lieu de la citoyenneté. Partant de la thématique évoquée, la question du droit de cité pour toutes les femmes s’est vite imposée pour aborder Marseille, d’autant que, contrairement à Rennes, il a fallu assez vite renoncer à des entretiens libres et approfondis avec des responsables municipaux pour aborder la question des temps sociaux, de la mobilité des citoyens et des mesures envisagées ou déjà prises par la municipalité. En observant, en filmant parfois, sur une durée de plusieurs mois, je me suis posée la question “Où, quand, comment, les femmes sont-elles en nombre dans l’espace public marseillais” ? “Quel droit de cité pour toutes les femmes” ? Si elles tiennent une place visible où se mêlent générations, milieux sociaux, ethno-cultures, comment circulent-elles dans l’agglomération urbaine, le centre-ville ? Où vont-elles, pour quels motifs, à quelles heures et avec qui ? Et enfin quels signes captés lors d’enregistrements de rue sont-ils capables d’apporter des réponses à ces questions ? La Marche des Femmes des Cités “Ni putes, ni soumises” partie de Paris en 2002 a traversé la grande Cité en 2003. Cette manifestation filmée au moment où elle monte «la Canebière» sous la pluie, tient dans le montage la place de celles qu’on ne voit pas, elle les montre en creux. Selon les moments et les lieux, des femmes circulent en nombre, accompagnées le plus souvent de plusieurs générations, plus rarement seules. Près des écoles, en flux réguliers, elles se pressent avec poussettes, paquets et enfants le long des trottoirs encombrés ou dans des escaliers mal commodes. Vers midi, les femmes actives et les jeunes envahissent les rues piétonnes du centre près des points de restauration rapide. Le soir, les rues vidées dès la fermeture des magasins rappellent combien le droit à la ville pour toutes les femmes est variable et encore fragile. Les enregistrements (5 heures de film minidv) se sont déroulés en direct dans les rues du centre et dans plusieurs quartiers, de décembre 2002 à octobre 2003 et jusqu’en février 2004. Ils ont été complétés par des entretiens de femmes représentant des figures sociologiques de citoyennes, une Assistante sociale des anciens bidonvilles, une artiste retraitée des beaux quartiers. Le montage a été réduit à 14 minutes 30 pour le présenter lors de Colloques sur diverses thématiques : Temps et Territoire, Temps et genre, Femmes dans la cité, Genre et territoire, ainsi que dans plusieurs Universités en France, en Tunisie, en Belgique et au Canada.
Liège, une ville à parts égales, des Associations de femmes dans la gestion urbaine, 2004, Monique Haicault
Si la qualité des mesures prises par une politique municipale en direction des citoyens peut se lire dans une pluralité de signes visibles dans l’espace urbain, la part prise par les collectifs d’usagers et respectée par la municipalité pourrait bien faire figure d’indicateur de démocratie participative. Une pratique depuis longtemps à l’œuvre dans les démocraties nordiques. “Les Marches Exploratoires” de femmes, organisées pour observer la qualité ordinaire des rues et des quartiers est une initiative des pays scandinaves, développée plus tard au Canada par des groupes de femmes. A Liège la caméra accompagne deux de ces marches et assiste à une réunion de La Commission Consultative “Femmes et villes” créée en 2002 par un collectif, suite à la Marche Mondiale des Femmes. Troisième de la série, la vidéo sur Liège s’appuie sur sept heures d’enregistrements diversifiés, effectués au moyen d’un camescope léger et discret. Le thème de la démocratie participative a émergé des entretiens avec des femmes de la Commission, avec des citoyens et des citoyennes lors des conférences-débats, également lors d’échanges spontanés dans la rue, à toute heure de présence dans la cité en vue de donner à voir des signes de la politique urbaine. Toutes les séquences filmées faute d’espace ne figurent pas au montage final.
- Monique Haicault, Sylvie Mazzella. Femmes et hommes retraités : des figures urbaines de mobilité circulante. Recherches féministes [revue interdisciplinaire francophone d’études féministes], Québec : GREMF, 1996, Les âges de la vie, 9 (2), pp.137-146.
<halshs-01220562> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, Femmes et hommes entre espaces publics et espaces privés in Les femmes dans la ville, un dialogue franco-brésilien. Presses de l’Université Paris Sorbonne, Centre d’Etudes sur le Brésil, 1996 p 29-47
<halshs-01566821> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, «Les jeunes retraités, une génération intervalle dans le temps et l’espace urbain», in Revue PREVENIR, N° 35, 2ème semestre, 1998 p123-130
<halshs-01534987> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, Marseille, des femmes dans les lieux et les temps quotidiens. In «Femmes en ville» textes réunis par Dalenda Largueche, Colloque «Femmes en ville dans le monde méditerranéen, passé et présent», Tunis, mars 2003, République Tunisienne, Ministère de la Recherche scientifique de la technologie et du développement des compétences, Université de la Manouba, CERES, (Cahiers du CERES. Série Histoire ; 14), p. 103-115
<halshs-01535022> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, Nouvelles temporalités des espaces et des modes de vie, Communication présentée avec la vidéo sur Rennes, au Séminaire Conclusif : «Temps et Territoires » DATAR et IRIS, Médiathèque de Poitiers, 13-14 mai 2003, (en annexe des outils méthodologiques élaborés pour les enregistrements vidéo), p 8
Lien à venir - Monique Haicault , « Discordances entre les temporalités quotidiennes et aménagements des temps urbains », communication avec présentation de la vidéo sur Rennes, Rencontre de la DRDF PACA, « Le Droit à la ville pour Tous : Comment ? », Marseille, 12/2003, 6p
<halshs-01532263> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, L’expérience quotidienne des femmes et des hommes aux prises avec les contraintes temporelles et l’éclatement des espaces urbains. Communication et projection de la vidéo sur Marseille aux Journées « Genre et territoire », INS LYON, Mars 2003, publiée dans la Revue Montagnes Méditerranéennes n°19, 2004 p 57-62
<halshs-01566828> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, «Femmes âgées dans les lieux et les temporalités de la ville» in Chroniques Féministes, n° 86 /88, janvier 2004 p 43-49
<halshs-01532245> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, «Les femmes, le droit à l’espace et à la politique urbaine : une approche par l’image de trois villes : Rennes, Marseille, Liège», in Les femmes entre la ville et la cité : 4ème Congrès International des Recherches féministes dans la francophonie plurielle : Tome 3, éd. par Marie-Blanche Tahon et Céline Widmer, Montréal (Québec) : Les éditions du remue-ménage, 2005, p. 17-27.
<halshs-01535037> – lien fichier [PDF]
Quatre Articles-Vidéo réalisés dans le cadre de la recherche « Héritage du quotidien, Apprentissage des temps sociaux » du Programme Production Domestique, INSEE-CNRS 1989-1992. La recherche effectuée avec Annie Fouquet, alors Directrice de Données Sociales à l’INSEE, publiée par le LEST en 1992, s’est attachée à saisir des éléments caractéristiques de la construction sociale actuelle du temps et de sa transmission en milieu familial, la place des rituels familiaux dans les pratiques ordinaires éducatives, le poids des différentes espèces de capitaux dans la transmission, les constantes et les différenciations sociales dans les organisations familiales domestiques observées. Elle a porté sur plus de cents cas, de milieux sociaux et géographiques variés, observés et analysés à l’aide d’une méthodologie plurielle dont pour quelques uns des enregistrements vidéo qui ont conforté le bien fondé de l’approche systémique engagée. Les séquences temporelles du matin enregistrées par la chercheuse avec sa caméra directement au domicile des familles et sur la durée de la séquence du petit matin ont été montées selon les résultats de la recherche. Elles témoignent de trois principaux « Modes familiaux de socialisation » dont les éléments sont soulignés à l’image dans chaque portrait. Les contenus d’apprentissage-transmission du temps social au cœur de la prime socialisation varient également avec les dynamiques d’inscription sociale des deux parents sur deux générations. Enregistrés entre 1989 et 1993 (avec le matériel de la sociologue) en HI8 analogique, montés en Umatic ¾, numérisés en 2006 pour la médiathèque du LEST à partir de versions VHS (qualité technique médiocre), les vidéos ont été montrées dans différents Colloques et Rencontres sur les temps sociaux ou sur l’image en sciences sociales. Elles ont appuyé un enseignement en France et au Canada sur les temporalités familiales et sur la méthodologie de l’image.
Jean-François, dans une ferme en Pays Toulousain, 1989, Monique Haicault
Un mode familial de socialisation tourné vers la transmission des héritages générationnels.
Jean-François, dans une ferme en Pays Toulousain, 1989, Monique Haicault – <medihal-01561711>
Aurélie, en logement social à Marseille, 1992, Monique Haicault
Un mode familial de socialisation replié sur la famille et la bonne volonté scolaire.
Aurélie, en logement social à Marseille, 1992, Monique Haicault – <medihal-01561689>
Mathieu, dans un loft sur le vieux port à Marseille, 1992, Monique Haicault
Un mode familial de socialisation de type maïeutique tourné vers la recherche d’une autonomie créative.
Mathieu, dans un loft sur le vieux port à Marseille, 1992, Monique Haicault – <medihal-01561672>
Benjamin et Caroline, en pavillonnaire à Vitrolles, 1993, Monique Haicault
Un mode familial de socialisation tourné vers l’école et ses valeurs dans un couple en ascension sociale par les diplômes.
Benjamin et Caroline, en pavillonnaire à Vitrolles, 1993, Monique Haicault – <medihal-01561737>
- Monique Haicault. Familles, école et temps, du réveil à la cloche : des modes familiaux de socialisation. Revue suisse de sociologie, 1989, Temps Sociaux, p. 223-251. <halshs-01532133> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, La socialisation familiale comme production initiale des acteurs sociaux. Communication au XII e Congrès Mondial de Sociologie Madrid 9-3 juillet 1990, 20 p.
<halshs-01532145> – lien fichier [PDF] - Annie Fouquet, Monique Haicault. Production domestique des acteurs sociaux. Apprentissage des temps sociaux liés à l’école. [Rapport de recherche] INSEE; CNRS; LEST UMR 7317. 1992, p. 162. <halshs-01532231v3> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault. Les rituels familiaux comme pratiques de socialisation. .Revue de l’Institut de Sociologie, Université Libre de Bruxelles, 1993, Varia 1-4, pp.277-292. <halshs-01539224> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault. Interactions parents/enfants : une approche filmique de la socialisation. Revue de l’Institut de Sociologie, Université Libre de Bruxelles, 1994, Enfants et Sciences Sociales pp.51-68. <halshs-01532192> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault. Socialisation domestique et norme temporelle. Chronique féministe, Université des femmes, 1995, La famille une affaire politique ? pp.35-40.
<halshs-01566463> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault. La tertiarisation des activités parascolaires de socialisation. Jean-Claude Kaufmann. Faire ou faire-faire ? Famille et Services. , Presses Universitaires de Rennes pp.109-125, 1995, 9782868471703 <halshs-01532215> – lien fichier [PDF]
Travail et travailleurs à domicile, 1986, Monique Haicault – <medihal-01532363>
Série documentaire de « 31 portraits de travailleurs à domicile » de 5 minutes chacun, réalisée en 1986 par : Jean Louis Bonnet, François Caillat, Dominique Gros, Anne Kendal, dans le cadre du Service de Recherche de l’INA (Claude Guisard et Thierry Garrel), en partenariat avec le LEST (Monique Haicault, conseillère scientifique) et le CNRS (la DIST). Elle a été tournée en noir et blanc, Betacam, avec la caméra Paluche AATON. Les 31 journées de tournage ont été effectuées sur tout le territoire sur la base des outils méthodologiques d’une recherche sur le travail à domicile et d’un film « Des dames de qualité » réalisés dans le Lauragais en 1979 par Monique Haicault. Une sélection de 9 portraits présentée à différents festivals a obtenu en 1987 le Toucan d’argent à Rio, prix du Meilleur documentaire, en 1988 à Tokyo prix du mérite spécial, elle est passée en entier sur la chaine Sept/ARTE durant l’été 1989. Au travers d’une grande diversité de situations de travail, de savoir-faire et de moyens techniques, les 31 portraits témoignent de régularités dans l’organisation auto-disciplinée des espaces et des temporalités du travail effectué chez soi par des femmes et par des hommes dans différents métiers. Elle bouscule les idées reçues sur cette forme d’emploi qui traverse le temps. La réalisation de trois portraits de la série a été confiée à Monique Haicault, montage Eric Vernier, création sonore Francis Wargnier, image Eric Guichard, dessins vidéo graphiques Michaël Gaumnitz : Colette, mécanicienne en maroquinerie dans le Tarn (5’00), Jacqueline, dessinatrice de cartes IGN à Paris (4’00), Sonia, secrétaire en télébureautique dans le Pays d’Aix (5‘15).
Vivre et travailler chez soi, 1986, Monique Haicault
Vivre et travailler chez soi, 1986, Monique Haicault – <medihal-01532390>
Le document détaille les liens du travail effectué chez soi par 7 femmes et 2 hommes, avec des événements de leur histoire familiale et montre les modes d’organisation de leur vie professionnelle et domestique. (Deux documentaires de synthèse sur le travail à domicile et le télétravail ont été montés en 1986 par Monique Haicault avec une monteuse professionnelle Cévanne Haicault à partir d’images non utilisées de la série des 31 portraits, sur la base d’une analyse technique et sociologique de la totalité des images.)
D’hier à aujourd’hui le travail à domicile, 1986, Monique Haicault
D’hier à aujourd’hui le travail à domicile, 1986, Monique Haicault – <medihal-01532363>
Le document propose un voyage à bord d’une péniche à travers l’histoire du travail à domicile selon les secteurs industriels et les bassins d’emploi, du traditionnel coutelier ou du tailleur de pierres précieuses, au télétravailleur en passant par la cravatière ou la dentelière, il explore et montre les techniques et les corps au travail.
- Monique Haicault, Le travail à domicile. Communication présentée aux « Journées d’Etudes Institution familiale et travail des femmes », organisées par la Société Française de Sociologie, Nantes, juin 1980 ; accompagnée d’un film « Des dames de Qualité » tourné auprès de travailleuses à domicile dans le Lauragais en 1979, 13 p
<halshs-01532095> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, Femmes de valeur, travail sans prix : le travail à domicile, in Cahiers du GRIEF (Groupe de Recherches Interdisciplinaire d’Etudes de Femmes), « La dot et la valeur des femmes », Presses de l’Université de Toulouse le Mirail, série A, 1982 p 32-63
<halshs-01532104> – lien fichier [PDF] - Monique Haicault, Travail et travailleurs à domicile in « Le travail salarié à domicile, hier, aujourd’hui, demain », Actes du Colloque de Nantes 1990, Ed CDMOT, Nantes, p 45-53, bibliographie, p182-183
Lien à venir - Monique Haicault, Travail à distance et/ou le travail à domicile : le télétravail, nouvelles formes d’emploi, nouveaux contenus de travail, des logiques contradictoires. Discutant : Alain d’Iribarne, Document L.E.S.T. 98/7, 43 p
<halshs-01532116> – lien fichier [PDF]
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01532116v1 - Monique Haicault. L’image en sociologie. Le travail à domicile a t-il un genre ? Séminaire de Master 2 en Sciences Politiques co-animé par Anne-Marie Devreux et Danièle Kergoat., Jan 2006, Paris France.
<halshs-01532119> – lien fichier [PDF]
Une femme exemplaire sur la place, 1984, Monique Haicault – <medihal-01539331>
Dans le Sud-Ouest de la France des statues de Vierge Marie sur les places des villages, à la croisée des chemins témoignent de la construction d’un imaginaire social au delà du religieux qui édifie une image de femme : Bonne Epouse-Bonne Mère qui deviendra la figure centrale de la famille en pleine recomposition-reconstruction tout au long du 19 e siècle en France. Occupant l’espace public les Vierge Marie font face aux soldats de la Grande Guerre, ou aux Christ en croix. Enregistré en 1982 avec une caméra Nizo super 8, pellicule couleur, monté en super8, copié en VHS, le film a été numérisé en 2006 pour la médiathèque du LEST, sa qualité médiocre s’explique par les différents traitements des images. La vidéo s’inscrit dans la thématique « Virginité et Politique » du programme de travail (1980-1984) du GRIEF (Groupe de Recherches Interdisciplinaire d’Etudes de Femmes) de l’Université de Toulouse Mirail. Dans un numéro des Cahiers du GRIEF « Générations de vierges », publié en 1984 par les Presses Universitaires du Mirail, l’article de Monique Haicault, « Sur le chemin des Marie de village », développe la démarche du film et propose d’aborder par l’image la question du symbolique dans le fonctionnement des rapports sociaux.
- Monique Haicault « Sur le chemin des Marie de village, à la rencontre d’une femme emblématique » in Cahiers du GRIEF (Groupe de Recherches Interdisciplinaires d’Etudes de Femmes), « Générations de vierges », Presses de l’Université du Mirail, 1984, p 69-77. <halshs-01532076> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault « La doxa de sexe, une approche du symbolique dans les rapports sociaux de sexe », Recherches Féministes, 1993, vol. 6 n° 2, Québec. p 7-20. <halshs-01534962> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault, Doxa et asymétrie sociale de sexe, in Women,s Studies, Manuel de ressources, Point d’appui ULB Bruxelles dir Eliane Vogel Polsky, Sept 1994, p187-197. <halshs-01534971> – lien fichier [PDF]
Le travail domestique, 1977, Monique Haicault – <medihal-01491680>
Tourné en ½ pouce N/B, sans soutien financier, il a été monté en Umatic ¾ de 51 m en 1977, transcodé pour la médiathèque du LEST en 2006 à partir d’une version VHS et remonté en numérique minidv, il a été réduit en 2006 à environ 23 m ; si les différents traitements ont altéré la qualité technique des images ils ont cependant préservé leurs contenus sociologiques. La caméra observe chez elles 9 femmes effectuant une pluralité d’activités relevant du travail domestique dedans dehors, dans plusieurs milieux sociaux et différentes régions de France, elle montre les gestes et les techniques utilisées et au delà la charge mentale de la gestion de l’ensemble et comment chaque femme parle de sa propre organisation spatio-temporelle.
- Monique Haicault. Le travail domestique. Colloque de l’ACSES « Le procès de travail », 1977, Paris, France. 1977. <halshs-01503872> – lien fichier [PDF]
- Françoise Bourgeois, Jacqueline Brener, Danièle Chabaud, Annie L. Cot, Dominique Fougeyrollas, et al.. Travail domestique et famille du capitalisme. Critiques de l’économie politique, nouvelle série, 1978, Travail Famille Etat, pp.3-23. <halshs-01503907> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault. La gestion ordinaire de la vie en deux. Sociologie du Travail, Elsevier Masson, 1984, 26, TRAVAIL DES FEMMES ET FAMILLE (3), pp.268-277. <halshs-01503920> – lien fichier [PDF]
- Monique Haicault. Perte de savoirs familiaux, nouvelle professionnalité du travail domestique, quels sont les liens avec le système productif ? Recherches féministes [revue interdisciplinaire francophone d’études féministes], Québec : GREMF, 1994, Familles, 7 (1), pp.125-138. <halshs-01503930> – lien fichier [PDF]
L’usine et la maison, ça fait du travail, 1983, Anne-Marie Daune-Richard
L’usine et la maison, ça fait du travail, 1983, Anne-Marie Daune-Richard – <medihal-01562135>
La sociologue interviewe des femmes ouvrières à Marseille au milieu des années 1980. La vidéo de 1980 en K7 VHS Sécam a été numérisé en 2006 pour la médiathèque du LEST.
- Anne-Marie Daune-Richard. Travail professionnel et travail domestique : Le travail et ses représentations au sein de lignées féminines. Travail et Emploi, DARES, 1983, pp.49-55. <DARES> – lien fichier [PDF]
« Le travail ses formes, ses images, passé présent »
- Section 1 – Travail domestique
- Section 2 – Doxa de sexe
- Section 3 – Travail à domicile
- Section 4 – Héritage du quotidien
- Section 5 – Temps des Femmes, Temps des Villes
- Section 6 – Travail et Mondialisation (Fragmentation de l’organisation, de la gestion, des conditions de travail et d’emploi)
- Section 7 – Méthodologie de l’Image et Apports théoriques
Présentation de la collection
Les objectifs et intérêts de la Collection MediHal du LEST
Constituer une réserve socio-historique de connaissances images et sons, sorte de mémoire visuelle et sonore des terrains de recherches localisés dans l’espace et le temps et des approches correspondantes consignées dans les textes. Proposer un outil et des documents d’archive pour communiquer afin d’enrichir les échanges et les débats. Approfondir les enjeux techniques et pédagogiques des films de recherche et enrichir l’analyse de l’image.
Elle est constituée :
- de films de recherche et de documentaires, de supports divers, tous numérisés réalisés par des chercheurs du Laboratoire ou de différentes équipes de recherches associées au LEST.
- de documentaires mis à la disposition du LEST par des réalisateurs professionnels ayant participé aux séminaires scientifiques organisés par le Laboratoire.
- de fichiers de textes publiés en interface thématique avec la vidéo correspondante.
Note historique : Au départ il s’est agi de constituer un fonds documentaire audiovisuel rassemblant des vidéos relevant de la thématique de base «Le Travail», thématique élargie à des champs de recherche connexes. La médiathèque actualise un projet déjà ancien proposé par Monique Haicault soutenu successivement par des Directeurs du LEST : Jean Jacques Silvestre, Philippe Mossé, Ariel Mendez. Placée dans une perspective évolutive elle accueille depuis sa création en 2007 les apports de nouvelles générations de chercheurs.
Notices biographiques des chercheurs qui pratiquent la méthodologie de l’image
Monique Haicault, études de psychologie et de philosophie à la Sorbonne, thèse sur les enjeux comparés des Institutions de formation des techniciens (1969 Directeur Jean Stoetzel) ; chercheuse au Centre de recherche pluridisciplinaire sur la formation et l’emploi des Jeunes (futur Centre d’Etudes de l’Emploi) (1962-1970) rattaché au Ministère du travail ; à partir de 1970 à l’Université Toulouse 2 elle dispense et crée des enseignements complets appuyés sur la recherche : Les jeunes et l’emploi, Le travail et l’emploi des femmes dans différents secteurs : confection, électronique, automobile, agroalimentaire, domestique ; Sociologie et anthropologie des rapports sociaux de sexe, Femme et Habitat, Image et Communication Sociale, Temps sociaux, Méthodologie de l’image. Chercheuse associée au LEST-Aix en Provence à partir de 1985 elle y poursuit seule ou en équipe la réflexion sur les temps sociaux, les rapports sociaux et leur dimension symbolique, effectue des recherches sur contrats : sur le travail à domicile, le télétravail, la prime socialisation familiale, la mobilité des jeunes retraité(e)s dans Marseille, les signes urbains des politiques temporelles des villes et réalise des films de recherche et des documentaires. Elle participe à de nombreux colloques sur les thématiques de ses travaux et sur la méthodologie de l’image en sciences sociales qu’elle enseigne à Toulouse et au Canada.
Dès 1964 elle s’engage dans des équipes et des groupes de recherche interdisciplinaires qu’elle contribue à créer : Le Groupe des Sciences Sociales de la jeunesse, Centre d’Etudes Sociologiques (1964-1970), GRIEF, Toulouse-Mirail (1979-1985), Atelier Production/Reproduction APRE, IRESCO-CNRS (1982-1986), « Réseau National pratiques audiovisuelles en Sciences sociales » (1986-1993), Comité de Recherches n °4 « Sociologie des rapports sociaux de sexe », AISLF depuis 1992, Equipe Femmes-Méditerranée-GeFeM, MMSH depuis 1994. Elle résumerait son travail par ces mots : chercher, partager, transmettre.
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