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]]>ArtHist.net – Network for Art History / Netzwerk für Kunstgeschichte
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APPEL DE TEXTES
Dossier : Esquisse
esse arts + opinions numéro 93
Date de tombée : le 10 janvier 2018
Les textes proposés (de 1 000 à 2 000 mots maximum, notes incluses) peuvent être envoyés en format lettre US (.doc, .docx ou .rtf) à redaction@esse.ca avant le 10 janvier 2018. SVP inclure, à même le texte, une courte notice biographique (30-50 mots), un résumé du texte (80-100 mots), ainsi que son adresse courriel et postale. Les propositions non afférentes aux dossiers (critiques, essais et analyses sur différents sujets en art actuel) sont aussi les bienvenues (dates de tombée : 1er septembre, 10 janvier et 1er avril de chaque année). Un accusé de réception sera envoyé dans les 7 jours suivant la date de tombée. Si vous ne l’avez pas reçu, nous vous invitons à communiquer avec nous pour vérifier la bonne réception de votre texte.
ESQUISSE
Qu’est-ce qu’une esquisse ? La réponse la plus évidente : un dessin ou une peinture à l’état brut, non achevé. En français, le mot esquisse a un sens figuré qui manque à l’anglais. Par exemple, on peut esquisser un sourire et laisser transparaitre une émotion, tandis qu’un geste esquissé suppose un certain degré de subtilité ou d’hésitation. L’anglais quant à lui dispose avec le mot sketch d’une signification théâtrale absente du mot esquisse : une saynète ou un numéro bref, au ton humoristique. Mais dans les deux langues, le mot porte en lui l’idée de démarche, de fluidité, de spontanéité.
Dans le contexte des beaux-arts, l’esquisse était considérée à l’origine comme le matériau brut de la composition achevée. Exécutée sur du parchemin ou des tablettes de bois, de pierre ou de cire, l’esquisse était associée presque exclusivement à la peinture, jusqu’à ce que des avancées dans la fabrication du papier, ainsi que l’invention d’outils comme le crayon, la rendent à la fois accessible et abordable. Bien que, pendant la Renaissance, on appréciait déjà l’esquisse en tant que moyen d’invention et de jeu, ce n’est qu’au début de l’ère moderne qu’on a commencé à la regarder comme une expression spontanée de l’individualité de l’artiste. Diderot, par exemple, dans son Salon de 1765, observe que « [l]es esquisses ont communément un feu que le tableau n’a pas. C’est le moment de chaleur de l’artiste, la verve pure, sans aucun mélange de l’apprêt que la réflexion met à tout. C’est l’âme du peintre qui se répand librement sur la toile ». Si les théories de la première modernité concevaient habituellement l’esquisse comme une expression du tempérament ou du caractère de l’artiste, les plus tardives l’ont également considérée dans le contexte de sa spécificité de support en soulignant le trait, l’immédiateté et la relation entre les contrastes qui la caractérisent. À partir des années 1960, les artistes adeptes du mouvement conceptuel ont subverti ces deux paradigmes en recourant aux procédés et à un art fondé sur l’instruction, ce qui a estompé les frontières entre les disciplines et défié l’autorité du geste de l’artiste. Plus récemment, l’élément de hasard que comportent ces méthodes a plu aux artistes inspirés par les travaux des théoriciens français Gilles Deleuze et Félix Guattari, dont le concept de « lignes de fuite » privilégie les éclairs d’énergie créative qui ébranlent le statuquo social et artistique. Cette ligne de pensée attribue une fonction libératrice à l’esquisse, qui devient une action performative – ce qui s’accorde mal à un milieu de l’art hautement professionnalisé et bureaucratisé – cherchant à résister à l’oppression par la seule force de l’invention spontanée. De nos jours, l’idée d’esquisse englobe un large éventail de stratégies et de préoccupations, depuis le caractère propre du site à l’interaction des non-Occidentaux et des Autochtones avec la discipline du dessin, en passant par l’appropriation, l’impermanence, l’accumulation, l’hybridité, la performance et la pratique sociale.
Esse arts + opinions invite critiques et artistes à proposer des articles sur l’esquisse envisagée selon diverses perspectives et écoles de pensée, notamment l’abstractionnisme, le formalisme, le conceptualisme, les diverses formes du comique (satire, caricature et burlesque), la performance, la pratique sociale, la politique de l’identitaire et l’art militant. Les textes qui explorent l’histoire matérielle de l’esquisse comme moyen de décrire des phénomènes contemporains, ou qui l’examinent en relation au corps ou aux lieux de l’engagement politique sont aussi bienvenus. Ce que nous souhaitons accueillir avant tout, ce sont des textes dont les auteurs saisissent à bras le corps les potentiels contenus dans l’idée d’esquisse. Quel rôle joue-t-elle dans l’art, aujourd’hui ? Que nous apprend-elle que d’autres formes plus abouties ne peuvent nous apprendre ? Comment le processus de l’esquisse est-il employé dans l’art collaboratif ou les pratiques sociales ? Sur quels fondements idéologiques repose-t-elle ? Ce sont quelques-unes des questions que Esse espère voir traiter dans ce numéro.
POLITIQUE ÉDITORIALE
1. Esse arts + opinions, publiée trois fois l’an par Les éditions esse, est une revue d’art contemporain bilingue qui s’intéresse principalement à l’art contemporain et aux pratiques multidisciplinaires (arts visuels, performance, vidéo, musique et danse actuelles, théâtre expérimental). La revue privilégie les essais sur l’art et les analyses critiques, les comptes rendus d’expositions, à travers des textes qui abordent l’art en relation avec le contexte dans lequel il s’inscrit. Chaque numéro propose un dossier thématique, un portfolio d’œuvres, une section d’articles critiques traitant de la scène culturelle internationale, une section de comptes rendus d’expositions, d’événements et de publications. La plateforme esse.ca propose également des articles sur l’actualité artistique, de même que des archives d’anciens numéros de esse.
2. Les auteurs sont invités à proposer des textes les 10 janvier, 1er avril et 1er septembre de chaque année. Les textes peuvent être soumis pour l’une des 4 sections suivantes :
La section Dossier thématique : des essais de 1 000 à 2 000 mots (notes incluses). L’orientation thématique est disponible en ligne 4 à 6 mois avant la date tombée : https://esse.ca/fr/appeltextesfr
La section Articles : des essais, articles de fond ou entrevues de 1 000 à 1 500 mots (notes incluses).
La section Comptes rendus bref : des couvertures d’expositions, d’évènements ou de publications (500 mots maximum, sans notes de bas de page).
La section Comptes rendus long : des couvertures d’expositions ou d’évènements (950 à 1 000 mots maximum, sans notes de bas de page, ou si nécessaire, se limiter à une ou deux).
3. À moins d’une entente contraire, l’auteur(e) s’engage à soumettre un texte inédit et original.
4. Chaque texte est soumis au comité de rédaction, qui se réserve le droit de l’accepter ou de le refuser. Les critères de sélection sont basés sur la qualité de l’analyse et de la rédaction, la pertinence du texte dans le numéro en cours (la thématique), de la pertinence du corpus d’œuvres et d’artistes choisis. Un texte peut aussi être refusé en raison d’un trop grand nombre de propositions pour le numéro dans lequel il est soumis. Un délai de 6 semaines est requis pour la sélection des textes. La décision de refuser un texte est sans appel.
5. À moins d’une entente contraire, le comité ne retient pas les textes étant sources possibles de conflit d’intérêts entre l’auteur et le sujet couvert (par exemple, les textes d’artistes sur leur propre pratique, les écrits par les commissaires d’expositions ou desdits évènements ou par la galerie d’un artiste).
6. Les auteurs dont les textes sont retenus s’engagent à formater le texte selon les normes typographiques de esse, suivant un document envoyé avec l’entente de publication.
7. Dans le respect de la vision et du style de l’auteur, le comité de rédaction se réserve le droit de demander des corrections de nature sémantique ou autre : qualité de la langue, structure générale du texte, clarté, carences, pertinence des titres et des sous-titres, normes de composition.
8. Les textes acceptés sous conditions feront l’objet d’une discussion entre l’auteur(e) et le comité de rédaction.
Si des modifications sont demandées, l’auteur(e) se verra accorder quinze (15) jours pour les réaliser.
9. Tous les frais de correction typographique du texte de l’auteur(e) seront à la charge de esse sauf les corrections d’auteur, s’il y a lieu, qui seront à la charge de celui-ci.
Reference / Quellennachweis:
CFP: Esse magazine No. 93: Sketch. In: ArtHist.net, Oct 6, 2017. <https://arthist.net/archive/16321>.
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Deadline: Jan 10, 2018
Theme: Sketch
esse arts + opinions no. 93
Send your text (1,000 – 2,000 words, footnotes included) in US letter format (doc, docx, or rtf) to redaction@esse.ca before January 10, 2018. Please include a short biography (30-50 words), an abstract of the text (80-100 words), as well as postal and e-mail addresses. We also welcome submissions (reviews, essays, analyses of contemporary art issues) not related to a particular theme (annual deadlines: September 1, January 10, and April 1). An acknowledgement of receipt will be sent within 7 days of the deadline. If you have not been notified, please contact us to ensure your text has been received.
SKETCH
What is a sketch? The most obvious answer is a rough or unfinished drawing or painting. In French, however, the word for sketch—esquisse—has a figurative sense that is largely missing from English. For example, one’s face might “sketch” a smile as a hint of emotion, while a “sketched” gesture implies a certain subtlety or hesitation. On the other hand, the English word “sketch” has a theatrical significance that is absent from French, as it also refers to a short, humorous play or performance. At the heart of both words, however, lie questions of process, fluidity, and spontaneity.
In a fine-art context, sketches were originally considered the building blocks of a finished composition. First produced on parchment or tablets made of wood, slate, or wax, they were almost uniquely associated with painting until technological advances in paper production, as well as the invention of tools such as pencils, made them both common and affordable. Although, during the Renaissance, sketches were valued as a means of invention and play, it was not until the early modern period that they began to be viewed as the spontaneous expression of the artist’s individuality. In The Salon of 1765, for example, Jacques Diderot notes, “drawings frequently have a fire that the finished paintings lack; they’re the moment of the artist’s zeal, his pure verve, undiluted by any carefully considered preparation, they’re the painter’s soul freely transferred to canvas.” If early modernist theories tended to frame the sketch as an expression of the artist’s temperament or character, later ones also placed it in the context of medium specificity by emphasizing line, immediacy, and the relationship of contrasts. Starting in the 1960s, conceptual artists subverted both paradigms through the creation of process and instruction-based art, which blurred boundaries between disciplines and challenged the authority of the artist’s hand. More recently, the element of chance in these methods has appealed to artists inspired by the work of French theorists Gilles Deleuze and Félix Guattari, whose concept of “lines of flight” privileges bolts of creative energy that shake up the social and artistic status quo. Such thinking assigns a liberatory function to sketching, which becomes a performative action—at odds with a professionalized and bureaucratised art world—that seeks to resist oppression through the sheer force of spontaneous invention. Today, the idea of a sketch encompasses a wide-range of strategies and concerns, including site-specificity, appropriation, impermanence, accumulation, hybridity, performance, social practice, and non-Western and Indigenous engagements with the discipline of drawing.
Esse arts + opinions invites authors and artists to submit essays that engage with the idea of the “sketch” from diverse perspectives and schools of thought, including abstraction, formalism, conceptualism, comic forms (satire, caricature, and burlesque), performance, social practice, identity politics, and activist art. Essays that investigate the material history of the sketch as a means of describing contemporary phenomenon, or that examine it in relation to the body or sites of political engagement are also welcome. Above all, we wish authors to engage with the potentialities harboured within the idea of the sketch. What is its role in art today? What can it tell us that more finished or polished works cannot? How is the process of sketching used in collaborative art or social practice? What are its ideological underpinnings? These are some of the questions esse hopes this issue will address.
EDITORIAL POLICY
1. Esse arts + opinions, published three times a year by Les éditions esse, is a contemporary art magazine that focuses on contemporary art and multidisciplinary practices (visual arts, performance, video, current music and dance, experimental theatre). It offers in-depth analyses of current art works and artistic and social issues by publishing essays that deal with art and its interconnections within various contexts.
2. Submissions are accepted three times a year: January 10, April 1 and September 1. The texts can be submitted for one of the following 4 sections:
Feature: essays between 1,000 and 2,000 words (including notes). The guideline regarding the theme is available online 4 to 6 months prior to the deadline: https://esse.ca/en/callforpapers
Articles: essays, articles or interviews between 1,000 and 1,500 words (including notes).
Short Reviews: reviews of exhibitions, events or publications (maximum 500 words, without footnotes).
Long Reviews: reviews of exhibitions or events (maximum 950 to 1,000 words, without footnotes).
3. With the exception of the expressed consent of the Editorial Board, the writer agrees to submit a previously unpublished, original text.
4. All articles are reviewed by the Board, which reserves the right to accept or refuse a submitted article. Selection criteria are based on the quality of the analyze and writing, the relevance of the text in the issue (in regards to the theme) and on the relevance of the chosen artworks and artists. A text can also be rejected due to the very high volume of submissions for a specific issue. Selection of articles may take up to 6 weeks after submission by the writer. The Board’s decision is final. A refused text will not be re-evaluated.
5. With the exception of the expressed consent of the Board, the Board does not consider articles that may represent a potential conflict of interest between the writer and the content of the article (i.e., a text written by the curator of an exhibition).
6. The writers whose pieces are selected commit to format their text according to the typographic standards of esse, following the guidelines sent to them with the publishing contract.
7. With the respect to the vision and style of the writer, the Board reserves the right to ask for corrections and modifications to be made to ensure overall clarity, and coherence of an article.
8. Conditionally accepted articles will be up for discussion between the writer and the Board. If changes are requested by the Board, the writer will have 15 (fifteen) days to carry these out.
9. All costs of typographical correction of the author’s text shall be borne by esse except the author’s corrections, if applicable, which shall be borne by the author.
]]>Le programme, financé par le Labex CAP, la Comué Hésam, l’Université Paris 1 et l’HiCSA, est arrivé récemment à son terme, avec la mise en ligne de la base de données Bibliographies des critiques d’art français, accessible à cette adresse : critiquesdart.univ-paris1.fr. Une journée d’études inaugurale de lancement du site et de la base aura lieu le 31 mars 2017 à l’auditorium de l’INHA.
]]>Sont présents : Gabrielle Andries, Pierre-Marc De Biasi, Lizzie Boubli, Ségolène Le Men, François-René Martin, Félicie de Maupeou, Éric Pagliano, Floriane Philippe, Richard Walter.
Le nouveau numéro de la revue Genesis sur la bande-dessinée est sorti. Il donne largement la parole aux créateurs. Pierre-Marc De Biasi espère qu’une structure de recherche à l’ITEM pourra être créée sur ce domaine très riche, dont beaucoup d’archives restent encore non étudiées.
En ce qui concerne l’avenir du laboratoire, P.-M. De Biasi rappelle que la mise à jour du site reste à faire. Il faudra notamment ajouter des articles en ligne. Le lien pourra être fait avec le blog DIGA. Par ailleurs l’équipe va devoir déposer prochainement un projet de plan et de financement pour l’année 2017.
Calendrier 2017 :
P.-M. De Biasi rappelle le projet de manuel pour 2018, sous la forme d’un beau livre d’environ 250 pages.
Les dates des prochaines réunions ont été fixées :
– 6 février, voyage à Lyon. Possibilité de se réunir l’après-midi, avant le retour, en faisant la visite de l’exposition Matisse jusqu’à 13h.
– 17 mars, 10h-12h30
– 5 avril, 10h-12h30
– 17 mai (possibilité de faire le lien avec le séminaire de Ségolène Le Men l’après-midi)
– une dernière séance à fixer (dernière semaine de juin ou première semaine de juillet)
Ségolène le Men informe de la tenue d’une journée d’études sur l’atelier, au Louvre, le 18 mars.
Présentation du projet de recherche de Félicie de Maupeou :
La bibliothèque : un objet complexe. Ce qu’on étudie, c’est un état de conservation. De plus, les artistes ont souvent plusieurs bibliothèques. Le projet étudiera le rapport entretenu par l’artiste avec ses livres : il y a des livres jamais lus, d’autres lus et relus. Il s’agit de repérer les traces de lectures (correspondance, fiches de lecture, carnets de notes, témoignages de contemporains). Le projet est fondé sur une vaste recherche documentaire : 50 fonds repérés actuellement. Il s’agira de contacter les institutions et les chercheurs pour dresser une cartographie des fonds. Approche comparatiste, par mouvement ou communauté d’artistes. Le projet commencera par s’intéresser aux bibliothèques d’impressionnistes, puis les académiques (Fromentin, Rosa Bonheur…), les surréalistes (qui utilisent l’objet livre dans leurs œuvres), les expressionnistes abstraits (déplacement de la capitale artistique vers New York). Le projet sera enrichi d’entretiens avec des artistes et d’une réflexion sur les enjeux patrimoniaux. L’objectif principal est la mise en œuvre d’une vaste base de données, qui sera à la fois l’outil et un des enjeux du projet. Elle sera accessible en ligne pour les chercheurs.
Le projet se découpe en trois phases :
– deux ans consacrés à l’étude du premier corpus
– mise en ligne des résultats de l’enquête : cartographie des fonds. Colloque avec publication. Lancement de la recherche sur d’autres fonds.
– ouverture vers l’étranger
Les résultats de ces recherches seront diffusés sous la forme de publications ou d’expositions (virtuelles ou in situ).
Discussion :
Pierre-Marc De Biasi propose de mettre davantage l’accent sur l’exposition et les questions de scénographie : qu’est-ce que la recherche pourrait apporter aux modes de présentation des bibliothèques ? Il pose également la question des revues et des catalogues d’exposition, très présents dans les bibliothèques d’artistes : prolifération des documents iconographiques (le projet prévoit d’inclure à la base de données des reproductions d’illustrations). Il faut aussi considérer la bibliothèque dans la dimension de sa transmission, et notamment comme patrimoine familial.
Ségolène Le Men demande si les peintres seuls seront étudiés.
Pierre-Marc De Biasi évoque les photographes, car la photographie existe beaucoup par le livre.
François-René Martin rappelle que les artistes mettent souvent des livres dans leurs installations. Ils adorent aussi faire des livres de livres.
Éric Pagliano informe que la librairie du Centre Pompidou propose des sélections de livres recommandés par des artistes.
]]>L’ensemble de l’équipe a été invité à découvrir l’exposition “Matisse, le laboratoire intérieur” présentée au Musée des beaux-arts de Lyon (2 décembre 2016 – 6 mars 2017).
La visite s’est déroulée en compagnie de la directrice du musée, Mme Sylvie Ramond. L’exposition, consacrée aux processus de créations chez Matisse, met l’accent sur la pratique du dessin par l’artiste, mise en rapport avec son œuvre peint et sculpté.
La présentation par Sylvie Ramond des principes de l’exposition, de sa scénographie, de ses partis pris et de ses choix a permis de constater que cet événement muséographique a explicitement été conçu, avec succès, à partir des travaux théoriques de la critique génétique.
La visite s’est poursuivie dans les collections permanentes, avec une attention particulière portée aux nouvelles acquisitions par le musée, qui ont été commentées par François-René Martin.
La réunion de l’après-midi a permis de rappeler les actualités de l’équipe :
- la mise à jour de la page de l’équipe « Histoire de l’art » sur le site de l’ITEM (merci à tous ceux qui ont eu la gentillesse d’envoyer leur CV et leur documentation personnelle, merci aux autres d’y penser sans tarder)
- les publications à venir, dans la collection « Génétique » dirigée par Pierre-Marc De Biasi chez CNRS Editions :
– l’ouvrage de Itzhak Goldberg, Le Vide (sous presse, à paraître en mai 2017),
– l’ouvrage collectif dirigé par Emmanuelle Hénin, Peindre et penser l’art antique, entre anecdotes et lieux communs (à paraître courant 2017)
– l’ouvrage de Lizzie Boubli, L’Invention de l’esquisse en Italie à la Renaissance (à paraître courant 2017)
- la présentation du livre d’Anne Ritz-Guilbert le 15 mars au Musée de Cluny (un flyer vous sera communiqué)
La réunion s’est terminée par un tour de table des travaux en cours et actualités des différents membres de l’équipe présents.
]]>Compte rendu
Participants : Ilaria Andreoli, Gabrielle Andries, Pierre-Marc De Biasi, Lizzie Boubli, Pascale Cugy, Marianne Jakobi, Ségolène Le Men, François-René Martin, Éric Pagliano, Floriane Philippe, Richard Walter.
Objets du séminaire :
– Publications et colloques en préparation
– Avenir de la base de données DIGA
– Organisation du séminaire d’équipe (2016-2017)
Le premier point abordé porte sur le projet d’une publication permettant de synthétiser les résultats déjà obtenus dans le cadre du programme DIGA et des différents travaux de l’équipe. Il s’agit de concevoir pour 2018 un livre qui prendrait la forme d’un manuel de génétique artistique comportant une partie définitionnelle et une partie d’exemples monographiques. Pierre-Marc De Biasi suggère de distribuer le travail entre les différents membres de l’équipe pour les entrées principales. Par ailleurs la base DIGA reste indépendante de cet ouvrage et doit continuer à se développer. Elle constituera une sorte de brouillon vivant pour le livre, qui peut être conçu comme une sorte d’extrait significatif de la base. P.-M. De Biasi rappelle également l’importance du multilinguisme pour ce dictionnaire.
Les textes pourraient être produits à l’occasion d’une série de journées d’études, avec un rendez-vous dans un an pour faire le point sur ce qui a été réalisé. Ces réunions seraient l’occasion pour chacun de parler de ses propres travaux, sous la forme d’études de cas personnelles.
Il convient pour la partie dictionnaire de l’ouvrage de s’intéresser aux notions les plus universelles, en explicitant les liens qu’elles entretiennent les unes avec les autres. Il semble par exemple indispensable de traiter : calque, composition, copie, correction, croquis, dessin, ébauche, esquisse, étude, mise au carreau, modèle, repentir. Un effort de théorisation dans la définition scientifique de chaque concept est nécessaire, avec pour objectif d’identifier la place de ce concept dans la succession des opérations de création, comme cela a été fait en littérature, pour la bande-dessinée, le cinéma, les sciences, etc. Le livre accueillera un nuage conceptuel traité de manière systématique ainsi que des études de cas du XVIe siècle à aujourd’hui.
Il n’existe pas à l’heure actuelle de manuel sur la génétique artistique en histoire de l’art. Le livre constituera une première proposition de vocabulaire théorique et on doit donc viser un ouvrage de référence. Il sera destiné aussi bien aux spécialistes de la discipline qu’au monde étudiant et aux amateurs. Il devra être relativement court, dans un grand format pour bénéficier d’une iconographie significative. La partie de lexicographie scientifique (glossaire d’une vingtaine de notions génétiques cardinales) pourrait être avantageusement suivie par une vingtaine de monographies et d’études de cas, où chaque membre de l’équipe pourra présenter une étude de corpus dont il est spécialiste.
À propos de DIGA, P.-M. De Biasi souhaite que cet outil soit bien enrichi en décembre. Il faudra faire des choix dans la liste des entrées pour le brouillon du livre. P.-M. De Biasi évoque aussi la possibilité de faire une présentation au labex d’une dizaine de fiches. Il souhaite par ailleurs incorporer à la base une sélection de textes, sorte de bibliographie sélective.
Tour de table : chacun propose une notion qu’il ou elle souhaite traiter, ainsi qu’un corpus.
– P.-M. De Biasi souhaite faire des propositions d’organisation tabulaire des concepts, comme il a pu le faire récemment pour le numéro de Genesis consacré à la bande dessinée. Il aimerait travailler sur les textes de Paul Klee des années 1920, qui ont besoin d’une nouvelle traduction.
– Ségolène le Men est intéressée par la notion d’« espace-temps ». Elle donne pour exemple la peinture de Monet, qui n’est pas produite « sur le moment » comme on le suppose. C’est un travail par étapes, couches successives. Ce phénomène peut être rapproché de certaines mutations enregistrées au tournant du siècle : notamment un changement dans la perception de l’espace-temps, à l’époque de l’invention du cinéma. Elle rappelle par ailleurs ses travaux actuels : sur l’album, les musées imaginaires et les bibliothèques d’artistes.
– Ilaria Andreoli a découvert dans les fonds de la fondation Cini des dessins préparatoires pour un ensemble de bois gravés, ainsi que des bois dessinés et des planches. Ce projet d’illustration (XVIIIe siècle) a été abandonné en cours de création pour des raisons de changement de technique (du bois au cuivre). I. Andreoli a pu isoler deux corpus de dessins. P.-M. De Biasi lui propose de travailler sur la génétique appliquée à cette technique et/ou sur le passage du français à l’italien pour le vocabulaire propre à ce domaine.
– Lizzie Boubli aimerait travailler sur un sujet mal connu : les traces de l’oralité dans le processus de création, et particulièrement les traces laissées par les discussions entre commanditaires et artistes. A défaut d’enregistrements évidemment inexistants pour la période classique, elle pense travailler à partir des annotations que l’on peut trouver, dans certains cas, sur les feuilles dessinées et autres documents préparatoires des artistes ou de leurs ateliers. En termes de corpus, elle dépouillera tous les types de traces qu’elle pourra trouver, en essayant d’établir une typologie des sources.
– Marianne Jakobi rappelle son intérêt pour les titres et l’écriture dans les œuvres. Par ailleurs elle travaille actuellement sur la notion de « trace » avec une journée d’étude le 4 avril : « Quelles traces pour l’histoire de l’art et l’archéologie ? ». Elle se développera en trois thématiques : la trace de fabrication ; la trace de l’usage ; la trace comme méthode et changement épistémologique. Elle soulève une seconde notion sur laquelle elle souhaiterait travailler : les anachronismes, la pluralité des temporalités. La coexistence de différentes temporalités dans une même œuvre, qui peut se traduire par différents phénomènes de décalage par rapport à la période.
– Pascale Cugy pourrait travailler sur ce que nous apprend la technique de l’estampe pour la mise en évidence de différents états dans la genèse d’une œuvre ou d’un artefact artistique. Pour cette étude des séquences, son corpus serait celui des gravures de mode, du XVIIe au début du XVIIIe siècle, un objet marchand autant qu’artistique.
– Gabrielle Andries en est encore au début de sa recherche et commence seulement à aborder le domaine des questions théoriques. Son corpus est l’œuvre d’Eugène Rudier, fondeur actif de 1897 à 1952 qui a travaillé avec une soixantaine d’artistes. Il s’agit d’un fonds inédit constitué de correspondances, documents administratifs… Le fondeur se présente comme un intermédiaire, c’est auprès de lui qu’on passe généralement commande. Il a aussi un rôle de soutien des artistes, presque de mécène. Outre une documentation technique et financière, le fonds comporte une importante collection de photographies de l’atelier et des différentes étapes de la réalisation des œuvres. Cette iconographie porte notamment sur la Porte de l’Enfer de Rodin. Pour P.-M. De Biasi, il serait peut-être intéressant de traiter l’histoire d’une œuvre significative de ce type, en se centrant sur le travail du fondeur, ses relations avec l’artiste, etc.
– E. Pagliano, en poursuivant ses recherches sur le dessin italien, aimerait travailler sur une singularité des dossiers de genèse en histoire de l’art : la difficulté de s’en tenir à des dossiers génétiques clos qui ne porteraient à chaque fois que sur la genèse d’une seule œuvre. Il souhaiterait donc porter son attention sur des dessins qui engagent plusieurs genèses et qui doivent donc s’inscrire dans plusieurs dossiers génétiques.
– F.-R. Martin s’intéresse à deux questions en lien. D’abord la notion de début introuvable. Il donne l’exemple de Raphaël et la Fornarina de Ingres. Il croyait avoir identifié le tout premier dessin, mais en réalité on se trouve devant 4-7 dessins indatables qui pourraient tous être le premier. La deuxième question est celle du début différé ou interminable. On a chez Ingres de très longues périodes de gestation des œuvres, et aussi des œuvres véritablement interminables. Il y a aussi des œuvres récurrentes.
Concernant l’organisation du séminaire, F.-R. Martin propose que soient présentées deux communications par séance, à raison d’une séance par mois, en fonction de l’état d’avancement des travaux des uns et des autres.
Pour la publication, P.-M. De Biasi indique qu’il faut compter presque un an de fabrication. Il souhaiterait que le manuscrit de l’ouvrage soit prêt pour début 2018. Il faudrait un livre pas trop gros mais dense, avec des zooms encyclopédiques (15 à 20) sur des dossiers. Il aimerait que le manuel ne fasse pas plus de 250 pages. L’unité de référence sera la double page (2 doubles pages par dossier), en comptant 80 à 100 pages pour les dossiers. Une double page par dossier minimum, trois si besoin.
Il faudrait obtenir à l’automne 2017 la possibilité de se rencontrer dans de bonnes conditions pour synthétiser les résultats du séminaire (des journées d’études, peut-être à la Fondation des Treilles). Il faut aussi organiser le projet dans ses rapports avec la publication de Lizzie Boubli en 2017 (L’Invention de l’esquisse en Italie à la Renaissance) et la préparation d’un grand colloque international sur l’esquisse en 2019, en comptant le temps nécessaire pour le livre. Des financements seront demandés pour ces projets de colloque et de journées d’études. Des réunions fermées seront nécessaires pour aboutir à une présentation publique de l’ensemble de ces travaux, peut-être sous la forme d’une décade à Cerisy en 2019.
]]>Elle aura lieu le 18 mars 2017 à partir de 9h30, dans l’Auditorium du Louvre (entrée libre).
“Cette journée veut revisiter la notion d’atelier, dans un cadre chronologique et géographique large, sous forme de quatre sessions de discussion sur les thèmes de la signature, du lieu, de la muséographie et de l’imaginaire.
En conclusion et pour élargir davantage le champ de la réflexion, le grand historien Carlo Ginzburg parlera de “son” atelier avec le documentariste Jean-Louis Comolli qui pendant plusieurs mois a filmé les différentes étapes de l’un de ses chantiers de recherches.”
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“Pour la première fois après quatre siècles de séparation, sont réunis des tableaux des plus grands artistes hollandais du Siècle d’Or avec leurs dessins préparatoires. Après son succès à la National Gallery of Art de Washington pendant l’automne 2016, la Fondation Custodia est heureuse de présenter à Paris vingt-et-une peintures et une centaine de dessins, au nombre desquels deux rares carnets d’esquisses et un exceptionnel album offrant une immersion dans les ateliers du XVIIe siècle.”
L’exposition est présentée du 4 février au 7 mai 2017, à la Fondation Custodia (121 rue de Lille, 75007 Paris).
]]>Voici les sujets des trois interventions :
– François-René Martin, “Le retable d’Issenheim de Grünewald, histoire matérielle et restauration”
-Frédérique Desbuissons, “Les actualisations de L’atelier de Gustave Courbet”
– Bénédicte Trémolières, “Éléments pour une histoire matérielle de l’impressionnisme : la série des Cathédrales de Claude Monet”
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Marianne Jakobi, Gauguin et Signac, Paris, CNRS Éditions, 2015.
Nous vous signalons la dernière publication de notre collègue Marianne Jakobi, professeur d’histoire de l’art contemporain à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand, membre du Centre d’Histoire « Espaces et Cultures » (CHEC) et chercheuse associée à l’ITEM. L’ouvrage, intitulé Gauguin et Signac. La genèse du titre contemporain, est publié chez CNRS Éditions.
Résumé (extrait) : “Gauguin l’exilé transforme le titre en une énigme sauvage. Il le projette dans l’espace même de la toile et le formule dans la langue de l’autre, en tahitien : l’illisible interroge le visible, le primitif bouscule la modernité, l’art change d’échelle et devient planétaire. Quant à Signac, il emprunte à la musique le principe d’une intitulation par « Opus » qui confère au titre l’abstraction, riche d’avenir, de la « série » : passant de la tradition narrative à la simple numérotation, il parodie le monde industriel pour mieux identifier l’autonomie artistique.”
]]>“Cette journée d’étude se situe dans le prolongement de questionnement diachroniques et pluridisciplinaires sur l’articulation entre art, artiste, artisan1 et, sur la transmission des techniques, des théories et des images, et dans le cadre de travaux transdisciplinaires du thème 1 « Genèse de l’œuvre », de l’axe 2 « Processus des créations, usages et langages des arts » du CHEC.
Organisée par Catherine Breniquet, Fabienne Colas-Rannou et Marianne Jakobi, enseignants-chercheurs au département d’Histoire de l’art et d’archéologie de l’Université Blaise –Pascal et membre du CHEC, cette journée d’étude s’adresse aux doctorants, jeunes chercheurs et chercheurs confirmés.”
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Musée du quai Branly – EHESS, dans le cadre du pôle « création et processus créatifs » du LabexCAP.
Coordination : Yolaine Escande, Denis Vidal
“L’étude des dessins et des esquisses a été menée le plus souvent dans un cadre occidental, intéressant en priorité les historiens de l’art, de l’architecture, ou le domaine esthétique. Notre approche se voudrait différente. Nous entendons, d’une part, ouvrir largement l’enquête, en examinant le rôle et le sens que prennent dessins, plans et ébauches dans différentes cultures et civilisations (Chine et Asie du Sud, en particulier) et comment ils circulent entre ces dernières. Mais nous voudrions aussi commencer à fonder une anthropologie comparée de l’esquisse, en mettant en évidence les formes très diverses que cette dernière peut prendre selon les domaines et les contextes où on en étudie le sens et la pratique. On s’intéressera ainsi, aussi bien, aux formes graphiques de l’esquisse (tracés, brouillons, plans, dessins, schémas, etc.) qu’à toutes les autres modalités que cette dernière peut prendre (maquettes, prototypes, ébauches, gabarits, animations, simulations, etc.) et dont l’étude est souvent restée confinée, jusqu’alors, à des cercles très spécialisés.”
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